Plan d’action communautaire 2006‑2008
pour prévenir et résoudre la question des sans-abri à Ottawa
en vue de créer
Le 15 novembre 2005
Le présent
rapport a été financé par l’Initiative nationale pour les sans-abri,
Table des matières
1. Introduction............................................................................................ 3
2. Processus................................................................................................ 4
3. Analyse du contexte................................................................................ 6
4. Réseau de services pour les sans-abri................................................. 15
4.1 Forces et réalisations du réseau de
services aux sans-abri d’Ottawa....................................... 15
4.2 Domaines à améliorer dans le réseau de
services aux sans-abri............................................... 20
5. Vision, mission et principes.................................................................. 25
6. Secteurs de résultats principaux.......................................................... 26
6.1 Résultat principal A : Contrer le
phénomène de l’itinérance..................................................... 26
6.2 Résultat principal B : Veiller à ce
que les personnes sans abri ou à risque d’itinérance aient un éventail complet
d’options de logement abordable et de mesures de soutien appropriées........................................ 29
6.3
Résultat principal C : Soutenir les personnes sans abri............................................................. 37
6.4
Résultat principal D : Susciter des occasions de sortir de la rue............................................... 41
6.5
Résultat principal E : Préconiser l’investissement public dans les
solutions à long terme à l’itinérance 47
6.6 Résultat principal F : Consolider le
réseau de services aux sans-abri........................................ 50
7. Conclusions
et recommandations........................................................ 52
ANNEXE 1
Éventail des services de logement et de soutien.........................................................
ANNEXE 2
Initiatives inspirantes : prévention de l’itinérance...................................................
ANNEXE 3
Initiatives inspirantes : logement en milieu de soutien............................................
ANNEXE 4
Initiatives inspirantes : suppléments de loyer............................................................
ANNEXE 5
Initiatives inspirantes : stratégie antidrogue à quatre piliers..................................
ANNEXE 6
Initiatives inspirantes : entreprises sociales et développement économique
communautaire
ANNEXE 7
Initiatives inspirantes : finances et développement des entreprises.........................
ANNEXE 8
Initiatives inspirantes : plus grand engagement communautaire............................
ANNEXE 9 Initiatives inspirantes Accès à la propriété abordable
En 1999,
Ottawa a mis au point un plan d’action visant à prévenir l’accroissement du
nombre de sans-abri[1]. Ce plan a
été conçu pour régler le problème croissant de l’itinérance ici et dans les
villes à l’échelle du pays. Ottawa-Carleton a rejoint d’autres municipalités
pour déclarer l’itinérance « catastrophe nationale » et pour demander
au gouvernement fédéral de prendre certaines mesures. La province avait désigné
certaines municipalités comme étant les « gestionnaires du réseau de
services local » pour l’itinérance et avait délégué de nombreuses
responsabilités anciennement provinciales au niveau municipal. Toronto avait
diffusé le « Golden Report », l’ouvrage précurseur de
Anne Golden en faveur d’une plus grande prévention de l’itinérance et d’un
de partage des responsabilités relativement à toute une série de mesures visant
à régler ce problème.
Dans ce
contexte, Ottawa a mis au point le premier plan d’action visant à
« prévenir » l’itinérance et « à y mettre fin ». Ce plan
incluait notamment une vaste consultation communautaire et des recommandations
de grande portée, et il a été mis à jour pour créer un nouveau plan trois ans
plus tard, soit le « Plan d’action communautaire pour prévenir et résoudre
la question des sans-abri de la Ville d’Ottawa : 2002‑2005 ».
Ce plan proposait des efforts continus le nombre de logements abordables et les
initiatives de prévention et suggérait que les services soient mieux ciblés de
façon à répondre aux besoins nouveaux de la collectivité. Vous trouverez une
mise à jour sur les progrès réalisés pour mettre en œuvre ce plan à la
Section 4 du présent rapport.
Le plan
actuel, qui est proposé pour 2006‑2008, a été commandé par l’Équipe de
renforcement de la capacité communautaire (ERCC) pour venir en aide aux
sans-abri, un comité directeur pour le processus du renforcement de la capacité
communautaire qui réunit des fournisseurs de services et de logements, les
trois paliers du gouvernement, d’autres bailleurs de fonds, des chercheurs et
des membres bien informés de la collectivité. Ce plan représente la dernière
étape des efforts déployés par l’ERCC pour renforcer la capacité des
intervenants à Ottawa afin de mieux répondre au problème de l’itinérance.
Dans un pays aussi prospère que le
Canada et dans une ville où abondent certains des meilleurs organismes sociaux,
des meilleurs programmes gouvernementaux intensifs et certaines des meilleures
associations de soutien au pays, la présence et la gravité de l’itinérance à
Ottawa est difficile à comprendre.
Équipe de renforcement de la
capacité communautaire pour venir en aide aux sans-abri de la Ville d’Ottawa
Le plan
actuel a été mis au point grâce à un engagement considérable de la
collectivité. Il vise à promouvoir l’observation collective d’une vision, d’une
mission et de certains principes, de même que certaines mesures et certains
résultats clés, de sorte que la collectivité soit bien en mesure de répondre à
la question de l’itinérance et d’être proactive dans sa prévention. Le plan
exige un engagement à la question de toute la collectivité pour que la mise en
œuvre soit efficace, soit un engagement de tous les paliers du gouvernement,
des fournisseurs de services et de logements qui forment le réseau de services
aux sans-abri, de l’ensemble de la collectivité, y compris d’autres bailleurs
de fonds, le secteur des affaires et le public, de même qu’un soutien des
sans-abri eux-mêmes.
Le plan
donne la priorité aux citoyens et répond aux orientations stratégiques de la
Ville d’Ottawa mises au point pour le plan de 2020 :
Le Plan
d’action communautaire commence par une analyse de la situation actuelle des
sans-abri à Ottawa et évalue la mesure dans laquelle les choses ont changé
depuis 1999. Le plan aborde divers facteurs
environnementaux et le réseau de services lui-même, et détermine les forces
déjà en place, les occasions qui sont présentées et les domaines où des
améliorations sont nécessaires. Le plan propose ensuite une vision, une mission
et des principes visant à orienter les mesures à prendre et décrit les
principaux résultats et certaines mesures prises, selon les priorités
déterminées par la collectivité. Le plan se termine par une série de
conclusions et de recommandations.
En plus de commander le Plan d’action
communautaire, l’ERCC a mené à bien cinq autres tâches qui font partie des
mesures d’intervention de la collectivité face à l’itinérance. Les voici :
Inventaire des services : Un inventaire des services de
logement et de soutien à l’intention des sans-abri et des citoyens à risque
d’itinérance a été préparé, de même qu’un continuum sommaire des logements et
des services.
Plan de communication : McKay Communications Consulting a
mis au point un plan de communication pour l’ERCC. Ce plan vise à aider les
intervenants à communiquer de façon plus efficace les uns avec les autres et à
accroître leur sensibilisation au problème de l’itinérance et à ses causes.
Formation : Un programme de formation 2005‑2006 a
été mis au point pour aider les travailleurs de première ligne et les
principaux intervenants à renforcer leurs compétences ou à en acquérir de
nouvelles.
Subventions pour le renforcement des capacités
organisationnelles : L’ERCC a approuvé des subventions d’un montant approximatif de
5 000 à 7 000 $ chacune pour les organismes et partenariats afin
qu’ils augmentent leur capacité d’offrir des services.
Études et plans sectoriels : En plus du Plan de communication,
plusieurs consultants ont réalisé neuf études distinctes pour l’ERCC sur divers
aspects de l’itinérance. Voici ces neuf études :
Chacune
des études et chacun des divers plans sectoriels ont contribué de façon
importante à l’élaboration de ce Plan d’action communautaire. Ils incluaient un
éventail de méthodes de collecte de données, notamment, des groupes de
discussion, des entrevues, des analyses documentaires, des analyses de données
et des réunions avec les intervenants. Ces rapports seront mis au point et
diffusés par l’ERCC en novembre 2005.
Pour le Plan d’action communautaire en soi,
nous avons utilisé plusieurs procédés de collecte de données.
1. Groupes de discussion avec les jeunes de la
rue et les familles sans logement
Il y a eu
une discussion avec 11 jeunes de la rue à la halte-accueil du Bureau des
services à la jeunesse. Les participants à la discussion incluaient notamment
quatre jeunes femmes et sept jeunes hommes, dont environ la moitié étaient
originaires de la région d’Ottawa, et d’autres jeunes qui venaient de Montréal,
d’autres parties de l’Ontario ou du Nord du Canada. Parmi ces jeunes, il y
avait un mélange de jeunes anglophones et francophones, des Blancs et des
Autochtones.
Le groupe
de discussion pour les familles sans logement incluait une discussion avec six
femmes au refuge pour familles de l’avenue Carling. Toutes les femmes ont des
enfants, âgés de 6 semaines à 17 ans, et sont au refuge depuis une
période de deux à huit mois. Certaines sont arrivées au refuge après avoir
demeuré dans un motel ou un hôtel tandis que d’autres sont venues directement
de logements qu’elles considéraient non sécuritaires, insalubres ou
inabordables.
2. Entrevues avec les personnes-ressources
clés
On a
réalisé 32 entrevues dans le cadre du processus visant à mettre au point
le Plan d’action communautaire 2006‑2008 pour prévenir et régler la
question des sans-abri.
On a
réalisé 14 entrevues avec des représentants d’organismes travaillant
auprès des familles et des personnes seules sans logement et à risque à Ottawa.
Cette série d’entrevues a été réalisée avec l’accord d’employés cadres
provenant d’organismes au service des femmes, des hommes, des jeunes et des
familles sans abri. Les personnes interrogées provenaient d’organismes offrant
des services d’urgence et de soutien à plus long terme, y compris des services
aux Autochtones, des organismes travaillant auprès des nouveaux arrivants, des
organismes au service de la clientèle souffrant de troubles du développement et
des services dont la clientèle est principalement francophone. Ces entrevues
sont reconnues comme étant les entrevues auprès
des fournisseurs de services.
Dix‑huit
entrevues ont eu lieu avec un large éventail d’intervenants, ces entrevues
étant reconnues comme les entrevues auprès
de la collectivité générale. Ces entrevues incluaient notamment des gens
d’affaires, des conseillers municipaux, des employés de l’échelon municipal,
provincial et fédéral, des particuliers du secteur de la santé et du logement
social et des groupes confessionnels.
3. Initiatives sources d’inspiration
Selon les
renseignements obtenus auprès des personnes-ressources clés, et selon un examen
de documents et de références de sites Web, plusieurs initiatives intéressantes
sur l’itinérance ont été déterminées à l’échelle du Canada. Un certain nombre
de ces initiatives font partie du Plan d’action communautaire. (Voir les
annexes 2 à 8) Leur objectif est d’illustrer une variété de réponses
proactives à certains problèmes d’itinérance et d’inciter les gens à réfléchir
aux orientations que la collectivité d’Ottawa souhaiterait peut-être suivre.
4. Analyse des données
Les données contenues dans l’Inventaire des services de logement et de
soutien pour les sans-abri et les personnes à risque d’Ottawa, de même que
l’information provenant du Plan officiel et de l’Enquête sur l’emploi de la
Ville, des recensements, de la Société canadienne d’hypothèques et de logement
et de sources provinciales ont été analysées de façon à donner un aperçu de la
situation actuelle à Ottawa du point de vue du logement, de l’économie et de
l’itinérance.
5. Consultation communautaire
Le
19 octobre 2005, on a organisé une consultation communautaire dans le
but d’examiner les progrès réalisés à ce jour relativement à l’élaboration du
Plan d’action communautaire pour prévenir et régler la question des sans-abri.
Plus de 125 participants, y compris des particuliers provenant d’organismes
au service des sans-abri, la collectivité générale, des bailleurs de fonds,
l’ERCC et également des sans-abri, se sont réunis pour contribuer à
l’élaboration du plan. Plus particulièrement, ils ont examiné la proposition
d’une nouvelle vision, mission et de nouveaux principes, de même que sur les
mesures possibles, et ont discuté de façon approfondie de leurs opinions à leur
égard et proposé des idées pour la mise en œuvre.
Par la
suite, une version provisoire de ce rapport a été présentée à tous les invités
de la consultation communautaire, en plus d’une demande de rétroaction. Tous
les commentaires ont été pris en considération et ont été utiles pour la
rédaction du rapport final.
Les
consultations pour le Plan d’action communautaire, en plus des divers plans
sectoriels, incluaient 21 groupes de discussion différents auxquels ont
participé 145 personnes, plus de 225 entrevues avec des
personnes-ressources clés, des fournisseurs de services, la collectivité
générale et les sans-abri, un examen des meilleures pratiques provenant de
45 organismes dans d’autres villes, des analyses de données, des analyses
documentaires en plus de huit réunions distinctes avec les intervenants
auxquelles ont participé près de 200 personnes, ayant tous été des sources
de collaboration essentielles pour le plan 2006‑2008. Nous apprécions le
temps et l’énergie consacrés et la sagesse dont ont fait preuve de nombreux
intervenants dans l’élaboration de ce plan.
BOÎTE : Définitions
Dans le présent rapport, l’itinérance est définie comme toute personne,
famille ou tout ménage sans domicile fixe ni sécurité de logement. Le Plan
d’action communautaire traite également des personnes à risque d’itinérance, y
compris celles dont les logements ne répondent pas aux exigences de base en matière
de logement des Nations Unies (c.‑à‑d. ne sont pas protégées de
façon adéquate contre certains éléments, n’ont pas accès à une eau salubre et
ne vivent pas dans des conditions hygiéniques, n’ont pas de logement
sécuritaire ou n’ont pas de protection personnelle, ne vivent pas près de leur
emploi, des institutions d’enseignement et n’ont pas facilement accès aux soins
de santé, et ne déboursent pas plus de 50 % du revenu total).
Les options de logement énumérées dans le présent rapport sont définies comme
suit :
Refuge d’urgence : offre un
hébergement d’urgence sécuritaire pour une nuit, des services d’alimentation et
un soutien personnel.
Logement transitoire : Logement
avec soutien à la clientèle sur les lieux d’une durée limitée (habituellement
moins de trois ans).
Logement en milieu de soutien :
Logement avec soutien à la clientèle sur les lieux dont la durée d’application
n’est pas limitée.
Logement subventionné :
Appartement privé ou logement social où des mesures de soutien mobiles sont
offertes, rattachées à la personne, pas à l’emplacement du logement.
Logement social : Logement sans
but lucratif, coopératif ou public (Société de logement communautaire d’Ottawa)
où au moins une partie des locataires paient un loyer en fonction de leur
revenu.
Suppléments de loyer/allocations de
loyer : Allocations remises au locateur ou au locataire pour subventionner
la différence entre un pourcentage défini de son revenu (habituellement
30 %) et le loyer selon le marché.
Maison de chambres : Local
d’habitation dans lequel des chambres sont disponibles pour fins d’occupation
(avec ou sans repas ou d’autres installations ou services) et où on peut
héberger au moins trois personnes d’un point de vue commercial.
Projet abordable d’accession à la propriété : Projet d’accession à
la propriété qui est abordable pour les personnes en besoin impérieux de
logement, c’est‑à-dire les personnes qui auraient à dépenser plus de
30 % de leur revenu pour le loyer médian d’un logement convenable et
adéquat dans leur collectivité. À Ottawa, cela signifierait des propriétés
abordables pour les personnes ayant un revenu annuel se situant entre
40 000 et 45 000 $.
Afin d’aider à évaluer la situation actuelle à Ottawa, nous avons
demandé aux personnes-ressources clés de nous faire part de leurs points de vue
sur les facteurs qui ont une incidence sur l’itinérance et nous leur avons
demandé dans quelle mesure selon elles ces facteurs ont changé depuis 1999.
Nous leur avons également demandé de résumer les tendances qui ont des
répercussions sur l’itinérance actuellement. Nous avons combiné leurs réponses
à des données pertinentes afin de dresser un tableau de la situation actuelle
de l’itinérance, de la situation économique ayant une incidence sur cette
dernière et de la disponibilité de logements abordables et des services
essentiels.
En 2001, selon l’Enquête sur l’emploi de la Ville, il y avait
479 000 emplois à Ottawa. L’économie de la Ville a progressé, ayant connu
une augmentation nette de 76 000 emplois entre 1996 et 2001. L’expansion a
été occasionnée par le boom dans le secteur de la haute technologie, boom qui a
diminué petit à petit vers la fin de la période. Le nombre d’emplois dans le
domaine de la haute technologie à Ottawa est passé entre 2000 et 2004 de
78 200 à 47 100. L’emploi dans le secteur de l’administration
publique, malgré un petit gel du gouvernement fédéral, est demeuré fort.
L’emploi à l’extérieur du secteur privé à titre de pourcentage de tous les
emplois à Ottawa a augmenté entre 1999 et 2004, passant de 32,9 % à
36,5 %.
Malgré cette croissance des
emplois, les répondants aux entrevues ont essentiellement indiqué que la
situation économique pour les personnes à faible revenu à Ottawa s’est aggravée
ou beaucoup aggravée au cours des six dernières années. Cela s’explique en
partie par le fait que les emplois au salaire minimum et que les taux d’aide
sociale n’ont pas suivi l’inflation, tandis que les loyers ont augmenté à un
taux qui représente 1,5 fois le taux d’inflation (voir le
Tableau un). Les personnes-ressources clés ont également déclaré que les
emplois perdus dans le secteur manufacturier sont remplacés par des emplois peu
rémunérés. Cela donne comme impression que la croissance de l’emploi est
inégalement répartie dans l’économie locale.
Tableau un.
Augmentations du salaire minimum, d’OT/du POSPH, de l’inflation et du loyer
pour un appartement deux chambres, 1999‑2004
Augmentation du salaire minimum |
Augmentation
d’OT/du POSPH |
Augmentation
de l’indice des prix à la consommation |
Augmentation
du loyer 2‑C |
4,4 % |
3,0 % |
13,2 % |
20,1 % |
Source : Sites Web du ministère du Travail et du
MSSC, et Where’s Home? 2005
La population de la ville continue de croître.
Selon le Recensement de 2001, la Ville d’Ottawa avait une population de
774 072 habitants. Il s’agit d’une augmentation de 7,3 % par rapport
aux données de 1996.
La croissance de la population d’Ottawa a été
reflétée par une expansion du marché de l’habitation, essentiellement le marché
de la propriété. En moyenne, de 1995 à aujourd’hui, entre 90 % et
95 % des unités d’habitation nouvellement construites ont été des
propriétés.
Tableau deux :
Moyenne des constructions résidentielles annuelles par mode d’occupation, RMR
d’Ottawa, 1995‑2005 |
||||||||||||
|
Propriété |
Location |
Tous les modes d’occupation |
|||||||||
Propriété franche |
Copropriété |
Location
privée |
Location assistée |
Total des
locations |
||||||||
Période |
Total |
% |
Total |
% |
Total |
% |
Total |
% |
Total |
% |
Total |
% |
1995-1999 |
2 897 |
90,1 |
128 |
4 |
99 |
3,1 |
90 |
2,8 |
189 |
5,9 |
3 215 |
100 |
2000-2005 |
5 174 |
85,5 |
351 |
5,8 |
s.o. |
s.o. |
s.o. |
s.o. |
524 |
8,7 |
6 049 |
100 |
Source : Where’s
Home? 2005, une publication de l’Association du logement sans but lucratif
de l’Ontario et de la Fédération de l’habitation coopérative du Canada –
Région de l’Ontario
D’autre part, il y a eu une diminution du nombre d’unités locatives
privées dans la Ville, pas seulement à titre de pourcentage du parc de
logements, mais en termes absolus.
Tableau
trois : Diminution du nombre d’unités locatives, RMR d’Ottawa, 1994 à 2004 |
||||
Total des unités
locatives – 1994 |
Total des unités locatives – 2004 |
Variation |
Variation du
pourcentage |
|
72 372 |
68 141 |
-4 231 |
-6 % |
|
Source : Where’s
Home? 2005, une publication de l’Association du logement sans but lucratif
de l’Ontario et de la Fédération de l’habitation coopérative du Canada –
Région de l’Ontario
Les taux d’inoccupation des unités locatives
dans la Ville d’Ottawa ont suivi une tendance similaire à celle de la province
dans l’ensemble et de Toronto. Le marché extrêmement serré du début des
années 90 s’est quelque peu relâché jusque vers 1995 pour ensuite se
resserrer en 2000. Au cours des quatre dernières années, on a constaté un
relâchement du marché encore une fois. L’augmentation des taux d’inoccupation
au milieu des années 90 à Ottawa était plus prononcée que celle de
l’Ontario ou de Toronto, et le resserrement suivant a également été plus
prononcé, reflétant peut-être la période de prospérité à ce moment‑là
actuelle dans le secteur de la haute technologie.
Les économistes disent généralement que le
marché de la location est sain lorsqu’il compte suffisamment de loyers vacants
pour que les locataires aient un certain choix et lorsqu’il force les locateurs
à se faire concurrence dans une certaine mesure, tout en assurant un taux
d’occupation suffisamment élevé pour que les locateurs puissent s’attendre à
faire un profit. Pour un tel marché, les économistes croient qu’un taux
d’inoccupation de 3 % est le taux optimal. Ottawa a atteint ou dépassé ce
taux seulement cinq fois au cours des 16 dernières années.
Source : Where’s
Home? 2005, une publication de l’Association du logement sans but lucratif
de l’Ontario et de la Fédération de l’habitation coopérative du Canada –
Région de l’Ontario
Le marché de la location n’est pas une entité
unique. Il s’agit d’un certain nombre de sous-marchés discrets divisés selon la
location et également selon le prix. Par conséquent, il y a d’importantes
différences des taux d’inoccupation à différents prix dans l’ensemble du
marché. Selon les statistiques de la SCHL, le taux d’inoccupation moyen de
4,2 % en 2004 n’était pas constant à chacune des catégories.
Tableau
quatre : Taux d’inoccupation par catégorie de loyers Ottawa 2004 |
|
Catégorie de loyers |
Taux d’inoccupation (%) |
< 700 $ |
5,1 |
700-799 $ |
4,2 |
800-899 $ |
4,0 |
900-999 $ |
2,9 |
1 000-1 099 $ |
3,2 |
1 100-1 199 $ |
6,0 |
1 200 $+ |
4,4 |
Total |
4,2 |
Source : Where’s
Home? 2005, une publication de l’Association du logement sans but lucratif
de l’Ontario et de la Fédération de l’habitation coopérative du Canada –
Région de l’Ontario
Il est intéressant de noter qu’il n’y pas de
corrélation directe entre le prix et le taux d’inoccupation. Si tel était le
cas, nous pourrions nous attendre à un faible taux d’inoccupation pour les
unités moins dispendieuses et à un taux d’inoccupation élevé pour les unités
les plus dispendieuses. Toutefois, le marché le plus serré est dans la
catégorie 900 $ à 1 100 $, ou les unités de qualité raisonnable
qui sont suffisamment grandes pour des familles avec de jeunes enfants. Les
taux d’inoccupation élevés relatifs parmi les unités plus dispendieuses
suggèrent que les locataires éventuels ont un certain choix (y compris
d’acheter aux faibles taux d’intérêt actuels), tandis que les taux
d’inoccupation dans la partie inférieure du marché suggèrent que les unités ne
conviennent pas aux familles (c.‑à‑d. elles sont trop petites) ou
que les personnes seules à faible revenu n’ont pas les moyens de les louer,
même à ce niveau relativement peu élevé.
Ottawa, comme la plupart des villes en Ontario, a un pourcentage
relativement petit mais considérable de ses ménages qui ont des revenus assez
faibles qu’ils sont définis comme étant en besoin impérieux de logement. Une
sous-catégorie de ce groupe débourse en fait plus de 50 % du revenu pour
le logement. En réalité, l’indice du coût de logement par rapport au revenu brut
(CLRB) est de plus de 60 pour 100 dans les diverses municipalités de l’Ontario,
y compris Ottawa, où les locataires en situation de besoin impérieux de
logement dépensent habituellement les deux tiers de leur revenu pour le
logement.
Tableau
cinq : Ménages locataires en situation de besoin impérieux et qui
dépensent 50 % ou plus de leur revenu pour le logement : Ottawa,
Ontario et comparaisons choisies – 2001 |
|||||
|
Nombre de
ménages |
Pourcentage
de ménages locataires (%) |
Revenu annuel
($) |
Coût de
logement mensuel ($) |
Indice du
coût de logement par rapport au revenu brut (CLRB) |
Ontario |
146 900 |
11,9 |
14 587 |
783 |
66,2 |
Ottawa |
11 000 |
9,9 |
14 490 |
777 |
66,5 |
Kingston |
2 400 |
12,5 |
12 251 |
647 |
65,0 |
Toronto |
64 900 |
11,9 |
16 615 |
903 |
67,3 |
Source : Société canadienne d’hypothèques et de
logement
Les observations de nos personnes-ressources
clés coïncident avec les données susmentionnées. La grande majorité des
répondants croient qu’il y a moins de logements abordables ou la même quantité
qu’il y a cinq ans, seulement un cinquième des répondants déclarant que la
situation est plus favorable. Ils ont remarqué que les taux d’inoccupation ont
récemment augmenté, mais que les ménages à faible revenu ne peuvent pas encore
se permettre ces logements. (Dans le rapport annuel de la Ville d’Ottawa, on
note que les taux d’inoccupation ont tendance à être moins élevés dans les
immeubles plus gros, définis comme des immeubles contenant plus de
100 unités. Dans le rapport, on prétend que cela s’explique par le fait
que les propriétaires de ces immeubles peuvent se permettre des mesures
incitatives comme le câble gratuit ou des lecteurs de DVD ou parfois quelques
mois sans loyer à payer. Ces mesures incitatives ne réduisent pas véritablement
les taux des loyers, c’est‑à-dire qu’elles n’augmentent pas la
disponibilité des logements pour les ménages à faible revenu).
Puisque les coûts des logements augmentent, ils
continuent d’obliger un grand nombre de ménages à opter pour le système des
refuges. À Ottawa, il y a eu une importante augmentation de l’utilisation des
refuges d’urgence jusqu’en 2002, et depuis ce temps, elle s’est quelque peu
stabilisée. Le Tableau 6 révèle le nombre d’itinérants dans les refuges
d’urgence tous les jours pour des périodes comparables en 2001 et 2005 Il y a
eu une diminution de l’utilisation des refuges pour toutes les catégories de
personnes sans abri, à l’exception des itinérantes vivant seules.
Une autre façon d’évaluer l’utilisation des
refuges d’urgence est d’examiner les nuitées, c’est‑à-dire de compter le
nombre total de lits dans les refuges (y compris les matelas) et le nombre de
nuits dans l’année où ils ont été utilisés. Les résultats de cette évaluation
sont présentés dans le Tableau sept.
Tableau sept : Nuitées dans les refuges d’urgence
Secteur |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005* |
Femmes |
15 381 |
15 556 |
19 881 |
19 757 |
20 126 |
21 549 |
21 403 |
Hommes |
87 826 |
108 701 |
161 151 |
189 474 |
188 380 |
191 907 |
187 960 |
Hommes et
femmes (motels, « Y ») |
- |
- |
28 199 |
16 393 |
17 363 |
16 078 |
30 531 |
Familles |
76 905 |
75 737 |
78 314 |
81 328 |
63 096 |
63 746 |
52 647 |
Total |
180 112 |
199 994 |
287 545 |
306 952 |
288 965 |
293 280 |
292 540 |
*Projection jusqu’à la fin de l’année à l’aide de l’extrapolation
linéaire
NOTA : Les données avant 2001 sont incomplètes
puisqu’elles n’incluent pas les personnes vivant seules et les familles
temporairement hébergées dans des motels.
Source : Ville d’Ottawa
Encore une fois, ces statistiques révèlent que
l’utilisation des refuges à Ottawa a atteint un sommet en 2002 et qu’elle est
actuellement en train de se stabiliser. Plus particulièrement pour les hommes
et les femmes, on a constaté une diminution de l’utilisation en 2003, malgré le
fait que la tendance semble s’être quelque peu renversée en 2004. Le nombre de
femmes utilisant les refuges d’urgence a toutefois augmenté de façon constante
depuis les huit dernières années, une réalité que de nombreuses
personnes-ressources clés ont fait remarquer.
Ce qui est très intéressant, c’est que malgré le fait que la majorité
des répondants des entrevues avec les fournisseurs de services considéraient
que le niveau global d’itinérance à Ottawa depuis 1999 s’était aggravé ou
beaucoup aggravé, la plupart des répondants des entrevues auprès de la
collectivité générale considéraient que le niveau global d’itinérance était
moins élevé ou le même actuellement, comparativement au niveau de 1999. Les
fournisseurs de services, en plus de relever une augmentation, on fait remarquer
dans quelle mesure la population itinérante a changé au fil des ans, un plus
grand nombre de personnes qui travaillent pour un maigre revenu ou qui sont à
l’école demeurant dans les refuges, et les personnes souffrant d’une maladie
mentale et de toxicomanies étant plus visibles chez les sans-abri.
Voici l’inventaire des lits disponibles dans
les refuges d’urgence de la Ville d’Ottawa :
Population
desservie |
Homme adulte
vivant seul |
Femme adulte vivant
seule |
Adolescent |
Adolescente |
Hommes et
femmes et familles |
Trop-plein |
Nombre de
lits |
510 |
89 |
24 |
12 |
304 |
25 |
Source : Ville d’Ottawa
La majorité des personnes-ressources clés dans les entrevues auprès des
fournisseurs de services ont décrit la disponibilité des services de traitement
des toxicomanies comme étant « moins grande » ou « beaucoup
moins grande » depuis 1999. Chez les répondants des entrevues auprès de la
collectivité générale, les réponses étaient réparties de façon plus égale, mais
il y en avait quelques-uns qui considéraient que la situation s’était
améliorée. Les répondants des entrevues auprès des organismes et de la
collectivité générale ont fait remarquer que les périodes d’attente pour
obtenir des services en toxicomanie sont longues et que l’on n’a pas seulement
besoin d’un plus grand nombre de services, mais plus particulièrement, un plus
large éventail de services visant expressément les sans-abri.
Les opinions sur la disponibilité des services en santé mentale étaient
réparties, environ la moitié des répondants indiquant qu’il y a un plus grand
nombre de services offerts en 2005 comparativement à 1999, et environ la moitié
indiquant que les services sont les mêmes ou que le nombre offert est moins
élevé. Les répondants ont fait remarquer l’investissement dans les services de
santé mentale ces dernières années. Un plus grand nombre de services sont
offerts et les répondants considéraient l’introduction des équipes de TCI comme
un point positif. Toutefois, plusieurs répondants ont souligné que les listes
d’attente peuvent être longues et que l’on a davantage besoin de plus de
services particulièrement axés sur les sans-abri.
Même s’il y a eu une certaine réduction du
nombre de familles avec des enfants dans les refuges d’urgence, les
participants à la consultation communautaire ont déclaré que toute itinérance
chez les enfants était inacceptable. Comme l’a dit une des
personnes-ressources : « Ces jours, ces mois et ces années critiques
de la vie d’un enfant ne devraient pas être passés dans un refuge ». Les
répondants à l’entrevue ont soulevé la vulnérabilité des familles et l’énorme
stress qu’elles vivent en devant faire face à l’itinérance et en vivant dans
des refuges, leur besoin de logement plus permanent et l’écart grandissant
entre les riches et les pauvres. Le fait d’offrir un soutien accru aux familles
avec des enfants a été déterminé comme un « investissement en aval »
et une étape nécessaire pour prévenir l’itinérance à l’avenir.
L’Hôpital pour enfants de l’est de l’Ontario[2]
a récemment réalisé un sondage auprès des familles et des jeunes à leur service
d’urgence dans le but d’évaluer leurs conditions de logement. On a constaté que
2,3 % des familles interrogées avaient déjà eu recours aux refuges et
qu’un autre 6,8 % avaient habité avec des proches ou des amis,
puisqu’elles n’avaient pas d’autre endroit où aller. Comme c’est le cas pour la
collectivité de façon générale, le manque de logements abordables a été cité
comme le problème le plus important, 32,7 % des familles indiquant que
leur logement n’était pas abordable. Cette situation était particulièrement
vraie pour les familles monoparentales et les familles louant leur logement.
Les familles immigrantes ont été soulevées comme étant plus susceptibles de
vivre dans des logements surpeuplés.
Ottawa a un réseau de services solide et efficace pour
aborder le problème de l’itinérance qui a pris de l’ampleur au fil du temps.
(Voir l’Annexe un pour l’éventail complet des services de logement et de
soutien qui comparent ce réseau de services.) Pour mettre au point un nouveau
Plan d’action communautaire, il faut au point de départ reconnaître ce qui est
déjà en place actuellement, de façon à prendre appui sur les forces et les
actifs existants.
Les thèmes
communs concernant le réseau de services actuel pour les sans-abri d’Ottawa
découlent des divers plans sectoriels, des entrevues avec les fournisseurs de
services et avec des représentants de la collectivité générale, des groupes de
discussion et de la Journée de consultation communautaire.
4.1.1 Forces
Les forces du
réseau de services pour les sans-abri d’Ottawa les plus souvent citées sont les
suivantes :
4.1.2 Réalisations
Dans le cadre de
la consultation communautaire du 19 octobre, les participants ont relevé
certaines réalisations dans le réseau de services aux sans-abri qu’ils
considéraient particulièrement important de mentionner. Plus de
180 réponses ont été reçues, et les commentaires couvraient l’ensemble du
réseau de services pour les sans-abri. Voici quelques exemples de la
rétroaction reçue.
Les soins de santé primaires, les services de santé mentale et les services de traitement des toxicomanies
Les participants se sont montrés fiers de nombreuses
initiatives liées à la santé, y compris la continuité du Projet de santé
urbaine d’Ottawa, une augmentation du nombre d’infirmières et infirmiers
contribuant aux projets d’action sociale et aux services pour les clients sans
abri et l’augmentation du nombre de personnes qui ont accès à la carte santé.
Voici d’autres réalisations : accroître la sensibilisation aux troubles
concomitants et aux modalités thérapeutiques, le soutien en santé mentale pour
les locataires de maison de chambres et le leadership et les progrès réalisés
sur le plan des services pour la réduction des préjudices.
Services d’intervention
Un certain nombre
de participants considéraient l’augmentation du nombre de services
d’intervention comme une réalisation du réseau, y compris l’élaboration de
programmes d’intervention dans la rue dans les secteurs commerciaux. Des
services pour certains sous-ensembles de la population itinérante et à risque
ont également été mentionnés, notamment, les initiatives d’intervention pour
les jeunes parents célibataires, les services d’intervention auprès des
Autochtones et des jeunes et la sensibilisation aux cours d’ALS.
Collaboration, communication et partenariats
Les participants ont indiqué qu’ils étaient fiers de
la collaboration entre les organismes, et ont particulièrement mentionné les
efforts déployés grâce au Réseau de prévention de perte de logement et au
réseau de logements en milieu de soutien. La mise en œuvre du SISA a été
soulevée comme une réalisation, tout comme l’augmentation de la collaboration
entre les refuges et entre les organismes et les coordonnateurs de cas
d’Ontario au travail. Quelques participants ont soulevé les relations qui se
développent entre le milieu des affaires et les organismes d’aide aux
sans-abri. Un des répondants était fier de la création d’un partenariat sur des
services de soutien en matière de logement.
Prévention de la perte de logement
Parmi les
réalisations importantes qui ont été mentionnées, il y avait notamment le fait
de rejoindre les gens plus tôt lorsque leur logement est à risque, réduire le
nombre d’expulsions, utiliser avec succès la banque de loyers et avoir recours
l’aide offerte par les services publics pour prévenir l’itinérance et étendre
le réseau de prévention de perte de logement.
Logement
Les participants
ont soulevé des réalisations comme la construction de nouveaux logements
abordables, l’augmentation des contrats de location avec des locateurs privés
afin d’accroître la capacité d’héberger les clients, l’approbation par la Ville
de l’acquisition de certaines propriétés abordables et une augmentation du
nombre de maisons de chambres autorisées.
On a
particulièrement mentionné les services de placement et de recherche de
logements qui sont efficaces pour aider à héberger les familles.
Soutien du revenu et formation en cours d’emploi
Les participants
à la journée de consultation ont fait remarquer que Ontario au travail réussit
maintenant à régler certains problèmes de logement plus rapidement. Ils ont
également mentionné le lien accru entre OT et le POSPH, ce qui aide les clients
qui font une demande d’aide au POSPH. On a également fait mention du comité
d’OT qui vise à améliorer l’accès aux services chez les clients et à réduire
les obstacles à l’obtention des services.
Les participants
ont indiqué que de nouveaux programmes de formation en cours d’emploi ont été
lancés, y compris les programmes d’emploi qui sont axés sur un placement rapide
et un soutien continu non limité par le temps.
Initiatives ciblées
Les participants ont nommé des réalisations dans le
réseau de services qui sont en fait des initiatives ciblant les besoins de
groupes particuliers. En voici quelques exemples : la mise au point d’une
patrouille de rue autochtone, un programme culturel intergénérationnel
autochtone, un refuge d’urgence pour les femmes autochtones, de nouveaux
partenariats entre les organismes pour venir en aide aux jeunes parents de la
rue Rideau, l’expansion des refuges et des logements transitoires pour les
jeunes, de même que les organisations et les recherches communautaires sur
l’itinérance et les problèmes de logement des nouveaux arrivants.
Soutien au financement, à la recherche et à la formation
Les participants
ont soulevé qu’ils étaient fiers que la Ville ait développé sa capacité de
déterminer les priorités et de distribuer des fonds pour l’itinérance,
« faisant ainsi une énorme différence dans la collectivité ».
D’autres ont soulevé les efforts et l’argent que le gouvernement fédéral a
investis pour aborder les problèmes de l’itinérance et y mettre fin et
l’adoption par la province d’une formule de financement consolidée.
Les participants
ont également fait l’éloge des répercussions positives des initiatives de
recherche sur la compréhension par la collectivité des enjeux et des solutions.
Le « Community Forum on Homelessness: Linking Ottawa Research with Action
and Policy », organisé le 22 novembre 2004 par l’Alliance pour résoudre
la question des sans-abri, a donné l’occasion de diffuser les recherches et de
recueillir des suggestions pour les initiatives de recherche futures.
Sensibilisation du public
Dans la liste des
réalisations, on a fait mention de l’augmentation de la sensibilisation du public
à l’itinérance. Les participants ont également soulevé le rôle que l’ERCC a
joué pour favoriser l’accroissement de la sensibilisation aux enjeux et une
compréhension du rôle que chaque intervenant peut jouer pour trouver des
solutions.
Le bilan sur l’itinérance
préparé par l’Alliance pour résoudre la question des sans-abri a été mentionné
comme une réalisation en raison du succès qu’il a eu pour porter à l’attention
du grand public certaines des questions complexes de l’itinérance.
4.1.3 Réussite du réseau de services
Dans les
entrevues menées auprès du personnel fournisseur de services et auprès des
membres de la collectivité générale, on demandait aux répondants de relever les
caractéristiques du réseau de services pour les sans-abri d’Ottawa qui contribuent
le plus à sa réussite. Les répondants ont passé en revue une liste des
caractéristiques du réseau de services et ont déterminé les trois principales
caractéristiques contribuant à sa réussite.
Tant dans les
entrevues auprès des fournisseurs de services que dans les entrevues auprès de
la collectivité générale, la « création de partenariats solides » et
une « culture communautaire de collaboration » figuraient parmi les
caractéristiques les plus souvent citées du réseau de services. Les répondants
des entrevues auprès de la collectivité générale ont également indiqué que les
« bonnes relations entre la Ville et les organismes d’aide aux
sans-abri » représentaient une caractéristique du réseau de services qui
contribue à sa réussite.
En plus des caractéristiques
susmentionnées, les caractéristiques suivantes du réseau de services ont été
mentionnées par au moins quatre des répondants comme étant des caractéristiques
contribuant à la réussite du réseau :
4.1.4 Avancement du
Plan 2002‑2005
Le Plan d’action communautaire
actuel est le troisième de ce genre à être élaboré à Ottawa. Chaque plan prend
appui sur les succès et réalisations, de même que sur les écarts en suspens du plan
précédent. Le Plan d’action communautaire pour prévenir et résoudre la question
des sans-abri de la Ville d’Ottawa adopté pour la période 2002‑2005
comportait quatre grandes composantes. Les progrès dans chacun de ces domaines
sont reflétés dans les réalisations soulevées par la collectivité et sont
résumés ci‑dessous.
Première composante : Augmenter le nombre de logements abordables
et appropriés. La Ville en est actuellement à mettre au point une
Stratégie en matière de logement qui inclut le logement abordable, et, grâce au
financement d’Action Ottawa et de l’Initiative nationale pour les sans-abri
(« IPAC »), elle a créé 318 nouvelles unités à faible loyer au cours
des trois dernières années. Un secteur de maisons de chambres plus réglementé
signifie également une plus grande exactitude pour déterminer le nombre
d’unités des maisons de chambres (1 930 chambres dans
196 maisons de chambres confirmées) et de meilleures conditions de vie
dans ces maisons.
Deuxième composante : Contrer le phénomène de l’itinérance et aider
les personnes qui sont sans abri. Les réalisations liées à cette
composante incluent notamment la création du Réseau communautaire de prévention
de perte de logement et une augmentation du nombre de travailleurs offrant des
services de soutien aux locataires. Les travailleurs dans le domaine de la
recherche de logements sont maintenant présents dans tous les refuges pour
aider les clients à trouver un logement, et les règles prioritaires locales
pour le logement social accordent la priorité à l’itinérance. La Direction des
services d’emploi et d’aide financière (SEAF) et la Direction du logement ont
établi un projet pilote en collaboration avec la Société de logement
communautaire d’Ottawa et le Bureau des suppléments de loyer de la Ville. Ce
projet pilote fait la promotion d’une intervention précoce visant à prévenir la
perte de logement chez les bénéficiaires d’OT et du POSPH. Le ministère
provincial de la Santé et des Soins de longue durée finance actuellement le
Projet de santé urbaine. On a procédé à un examen des foyers pour mettre au
point des normes, améliorer l’entretien et établir des liens avec les
ressources communautaires afin de mieux servir le client. Il y a eu une
augmentation de l’activité du réseau d’intervention/de santé dans la rue, y
compris la fourgonnette de l’Armée du Salut et une augmentation des initiatives
d’emploi pour les sans-abri.
Troisième composante : Apporter des changements législatifs et
stratégiques visant à mettre fin à l’itinérance. La promotion des
droits au logement a eu un certain succès, puisque la province a récemment
annoncé l’attribution de fonds pour Action Ottawa, et une augmentation du
financement pour le logement abordable est également attendue du gouvernement
fédéral. La promotion de la disponibilité de logements abordables et de mesures
de soutien a été faite conjointement avec plusieurs organismes provinciaux, de
même que l’Alliance pour mettre fin à l’itinérance. La province a fusionné les
programmes provinciaux de financement pour les sans-abri.
Quatrième composante : Assurer une intervention communautaire
coordonnée, complète et responsable face à l’itinérance. Au
sein des Services de la Ville, on a davantage collaboré pour travailler avec
les clients en vue d’obtenir et de maintenir des logements appropriés, et il y
a également une plus grande collaboration entre les partenaires communautaires
afin de mieux servir les clients. On a créé l’ERCC pour venir en aide aux
sans-abri dans le but de coordonner les activités de planification et de formation.
L’Alliance pour mettre fin à l’itinérance continue de représenter un soutien
important pour le réseau de services.
4.1.5 Conclusion
Les
personnes-ressources tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du secteur des
services aux sans-abri sont d’avis que la collectivité d’Ottawa a fait preuve
d’un engagement marqué pour répondre aux divers besoins des personnes vivant
seules et des familles sans abri. Il est évident que des progrès ont été
réalisés à divers stades dans le vaste éventail des services de logement et de
soutien.
Des discussions de grande portée au sujet des points
faibles ou des domaines à améliorer dans le réseau de services ont pris
naissance pendant les entrevues et les groupes de discussion qui ont mené à
l’élaboration des plans sectoriels et à la mise au point de ce Plan d’action
communautaire. Les thèmes qui ont dominé ces discussions peuvent être regroupés
d’une façon générale dans les catégories suivantes :
§
problèmes de logement;
§
questions relatives aux services;
§
information sur les services;
§
formation et emploi;
§
ressources humaines et financières;
§
relations avec la collectivité, les administrations
publiques et les organismes.
4.2.1 Points faibles et domaines à améliorer du réseau de services
Les divers
rapports sectoriels donnent des détails importants sur les écarts dans le
réseau qui sont propres à une partie de l’éventail des services de logement et
de soutien, ou qui sont liés à la satisfaction des besoins de sous-ensembles
particuliers de la population. La discussion suivante met en évidence les
thèmes qui sont soulevés dans la prise en compte du réseau dans l’ensemble.
Problèmes de logement
Selon un
consensus généralisé, le plus grand besoin dans le réseau de services pour les
sans-abri d’Ottawa est un plus grand nombre de logements adéquats et abordables
pour héberger les personnes vivant seules et les familles sans abri et à
risque. Voici certaines des préoccupations particulières à Ottawa :
Questions relatives aux services
Les rapports
sectoriels et les entrevues avec les fournisseurs de services et la
collectivité ont permis de relever un certain nombre d’écarts dans les services
qui sont actuellement offerts pour les sans-abri. On a remarqué des écarts dans
les services de soutien offerts à certains segments de la population
itinérante, notamment, les Autochtones, les familles, les femmes, les personnes
vivant seules souffrant de toxicomanies et les francophones, y compris les
immigrants de la population francophone. Dans le même ordre d’idées, les
services doivent être adaptés à une variété de questions culturelles et
linguistiques, y compris avoir des services en français.
Le besoin d’un
plus grand nombre de services de traitement des toxicomanies est un élément
important maintenant, y compris un plus grand nombre de services de
désintoxication et un soutien pour les personnes de la rue afin qu’elles
puissent obtenir un traitement et un logement transitoire. Il y aurait
expansion des services en toxicomanie s’il y avait établissement d’un cadre
faisant la distinction entre ceux qui peuvent bénéficier des modalités de
traitement et ceux qui ont besoin d’un environnement de réduction des
préjudices. Les utilisateurs de drogues injectables ont également besoin d’un
endroit sécuritaire où consommer. En règle générale, les sans-abri ont
également besoin d’avoir plus facilement accès aux soins de santé primaires.
Des préoccupations au sujet du manque de coordination
des services, d’un certain chevauchement des programmes et d’une certaine
fragmentation ont également été notées. De plus, certains étaient préoccupés
par le fait que les organismes confessionnels qui exploitent des services à
partir de certaines croyances religieuses peuvent finir par exclure des
segments de la population itinérante. On a particulièrement fait référence à la
façon dont les lesbiennes, les gais, les bisexuels et les transgenderistes
peuvent trouver difficile d’avoir accès à des services appropriés par
l’intermédiaire de certains services d’urgence d’organismes confessionnels. Ce
groupe a été déterminé comme n’ayant pas toujours la même compréhension et
n’offrant pas toujours le même soutien ou le même accès aux services pour les
sans-abri.
Information sur les services
Les rapports
sectoriels et les entrevues ont révélé certaines préoccupations de la
collectivité à l’égard du manque d’information sur les services. Bien que
certains organismes se considèrent très bien branchés et bien connus, pour
d’autres ce n’est pas le cas. Certains organismes déclarent ne pas connaître
les services qui sont offerts à certains endroits et d’autres indiquent
recevoir des personnes mal aiguillées, tandis que d’autres soulignent que des
renseignements incorrects circulent au sujet des services qu’ils offrent.
Formation et emploi
Le besoin d’un plus grande nombre d’occasions d’emploi et de formation a
été soulevé par les sans-abri eux-mêmes, de même que par les représentants
d’organismes et de la collectivité qui ont été interrogés dans le cadre de la
recherche sur le Plan d’action communautaire. On a particulièrement fait
mention de certaines initiatives comme le Programme de la rue Rideau pour la
jeunesse ou l’Opération Retour et d’autres liens à l’éducation.
Diverses questions en matière de ressources humaines
ont été soulevées à titre de points faibles du réseau et de domaines où
apporter des améliorations. Certains organismes manquent de personnel et un
faible rapport personnel/clients constitue un obstacle à la prestation du
niveau de service souhaité. Le roulement du personnel peut être élevé dans
certains organismes et cela peut ébranler considérablement les efforts visant à
coordonner les services au sein du secteur. Pour ce qui est des organismes plus
petits, il peut être très dispendieux d’offrir une formation au personnel. Les
besoins de formation incluent notamment comment créer un rapport avec les
clients, l’intervention en cas d’urgence, la sensibilité culturelle, les
questions relatives à la santé mentale et aux toxicomanies et une plus grande
compréhension de populations ciblées desservies.
Le manque de
ressources financières a été signalé comme un point faible du réseau de
services. On a particulièrement mentionné le manque de financement pour
augmenter le nombre de logements abordables permanents et le financement
inadéquat ou instable pour les services de soutien. L’incertitude entourant la
durabilité des programmes gène la planification en vue de l’avenir.
Relations avec la collectivité, les administrations publiques et les organismes
Même si la
collaboration au sein du réseau pour les sans-abri a été notée comme une force,
les liens avec d’autres secteurs ont été soulevés comme des domaines
nécessitant des améliorations. Voici des exemples de certaines questions
soulevées.
§
La collecte des données sur l’itinérance et l’usage
des refuges n’est pas également répartie entre les organismes. Cela fait en
sorte qu’il est impossible d’entièrement comprendre l’ampleur du problème de
l’itinérance.
4.2.2 Conclusion
La collectivité,
grâce à des rapports sectoriels, à des entrevues, à des groupes de discussion
et à une journée de consultation communautaire, a relevé un certain nombre
d’écarts dans le réseau de services pour les sans-abri d’Ottawa. Ces écarts
aident à définir le contexte pour les principaux résultats et les principales
mesures que l’on propose pour orienter le réseau au cours des trois prochaines
années.
Dans les
entrevues auprès des fournisseurs de services et de la collectivité générale,
il y avait des questions visant à évaluer les réactions face à la vision, à la
mission et aux principes du Plan d’action communautaire actuel pour prévenir et
régler la question des sans-abri. En grande partie, la vision, la mission et
les principes étaient grandement appuyés, mais de nombreux répondants ont
proposé des changements afin qu’ils soient plus solides, plus clairs et plus
concis et pour qu’ils mettent l’accent sur les citoyens et la prévention. Une
version révisée de la vision, de la mission et des principes a alors fait
l’objet de discussions lors de la consultation communautaire pour ensuite être
améliorée. Vous trouverez ci‑dessous la version proposée de la vision, de
la mission et des principes visant à orienter la mise en œuvre du nouveau Plan
d’action communautaire pour prévenir et régler la question des sans-abri pour
Ottawa.
Vision : Une ville sans itinérants
Mission : Que la collectivité d’Ottawa offre
un réseau coordonné et complet d’options, de mesures de soutien et de
possibilités en matière de logement pour :
Principes :
Nous croyons dans les éléments suivants :
1. des services intégrés et respectueux axés sur
la clientèle;
2. un
choix de diverses options de logement et de soutien;
3. un investissement dans des solutions à long
terme qui aident les gens à atteindre leur plein potentiel, tout en respectant
la diversité;
4. le financement durable et prévisible du réseau
de services;
5. l’utilisation efficience, efficace et
responsable des fonds publics;
6. augmenter le soutien public et la volonté
politique pour prévenir l’itinérance et y mettre fin;
7. la
propriété partagée du plan d’action communautaire, favorisée par une
planification concertée et des processus transparents et inclusifs;
8. demander aux sans-abri de s’engager pour
trouver des solutions à l’itinérance;
9. des
partenariats multisectoriels, basés sur une compréhension commune des enjeux,
des valeurs et des objectifs;
10. une
amélioration continue des services grâce à l’évaluation, à l’innovation et à la
recherche constantes.
Pour chacun des cinq éléments de
l’énoncé de mission proposé pour le Plan d’action communautaire, les principaux
résultats et certaines mesures ont été élaborés. De plus, un sixième secteur de
résultats principaux soulève les mesures proposées pour couvrir le réseau de
services pour les sans-abri dans l’ensemble.
6.1.1 Situation actuelle
Depuis la
création du premier Plan d’action pour prévenir et résoudre la question des
sans-abri de la Ville d’Ottawa, la prévention est une des caractéristiques
clés. En 1999, le plan approuvé a déterminé que des « stratégies de
prévention sont immédiatement nécessaires pour mettre fin à l’augmentation du
nombre de personnes sans abri ».
Voici
quelques-unes des stratégies de prévention :
Les
initiatives de prévention peuvent être des façons très rentables de remédier au
problème de l’itinérance. Une étude de recherche menée pour la Société
canadienne d’hypothèques et de logement[4]
a examiné la rentabilité des programmes de prévention des expulsions. On en est
venu à la conclusion que les coûts d’une expulsion sont considérables, pour les
locateurs, les locataires, de même que pour les contribuables, et de façon
générale, prévenir l’expulsion occasionne beaucoup moins de coûts
comparativement aux frais d’expulsion engagés par les locataires et les
locateurs. Parmi les principaux facteurs de réussite relevés dans cette étude
pour la prévention des expulsions, il y avait notamment l’intervention directe,
l’intervention précoce et la prestation de services multiples et
complémentaires.
À Ottawa,
ce sont les organismes communautaires qui offrent la majorité des services de
prévention. En 2003, la Ville d’Ottawa a attribué des fonds de la province pour
la création d’un Réseau de prévention de perte de logement, qui réunit six
centres d’appui au logement et centres de ressources et de santé communautaires
distincts visant à coordonner les services de prévention de perte de logement à
l’échelle de la Ville.
6.1.2 Questions soulevées
Une
évaluation du Réseau de prévention de perte de logement a été menée à titre
d’une des contributions à ce Plan d’action communautaire. Dans l’évaluation, on
en est venu à la conclusion que le Réseau de prévention de perte de logement
profite aux clients qu’il dessert, de même qu’à la Ville d’Ottawa, mais qu’il y
a place à amélioration. Voici certaines des recommandations qui ont été
faites :
Les
personnes-ressources clés, dans le cadre de la consultation sur le Plan
d’action communautaire, ont déterminé que la prévention est un aspect du réseau
de services actuel pour les sans-abri d’Ottawa qui fonctionne bien. La plupart
des répondants ont indiqué qu’un plus grand nombre de conseils financiers,
qu’un soutien et qu’un parrainage juridiques et qu’une aide à la recherche de
logement seraient avantageux pour le réseau, mais ces éléments étaient rarement
soulevés en tant qu’options de première priorité pour ce Plan d’action
communautaire. Un des risques soulevés pour le Réseau de prévention de perte de
logement est que plus de 60 % de ses fonds actuels proviennent de
l’Initiative de partenariats en action communautaire (IPAC), qui devrait se
terminer en mars 2006.
La relation entre les organismes de prévention de perte de logement et
les fournisseurs de logements est une question particulière qui a été soulevée par
un certain nombre de personnes-ressources clés dans collectivité générale. Les
défenseurs de la prévention de la perte de logement et le personnel de l’aide
sociale de la Ville travaillent judicieusement afin d’éviter que des locataires
soient expulsés. Les fournisseurs de logements, y compris les groupes
coopératifs du logement et les groupes de logement sans but lucratif, de même
que les propriétaires de logements privés, doivent assurer la viabilité
économique et sociale de leur collectivité de logements. Ces deux perspectives
sont parfois conflictuelles. Comme un des répondants l’a indiqué, « Un
client accumule des arriérés de loyer et l’aide sociale les paie. Le client se
retrouve alors à participer au programme de paiement direct du loyer à partir de
l’assistance sociale (Rent Direct). Après une certaine période, le client
annule sa participation au programme Rent Direct et recommence à accumuler des
arriérés. L’aide sociale paie alors les arriérés et le cycle continu. »
Avec ce type de tendance, les fournisseurs de logements déboursent des coûts
considérables au niveau des arriérés de loyer, des créances irrécouvrables et
des dépenses administratives associées à la poursuite d’expulsions. Les
sans-abri eux-mêmes se retrouvent coincés dans une porte tournante sans pouvoir
mettre le doigt sur les causes fondamentales menant à leurs problèmes de
location.
Cette
situation n’est pas unique à la Ville d’Ottawa. (Voir la Boîte un :
Prévention de l’itinérance.) Dans la Ville d’Ottawa, les liens améliorés entre
la Direction des services d’emploi et d’aide financière (SEAF) et la Société de
logement communautaire d’Ottawa ont permis de commencer à régler le problème.
La participation du Réseau de prévention de perte de logement et du Réseau des
fournisseurs de logements sociaux, de même que des locateurs du secteur privé
intéressés, permettrait d’accroître la possibilité de réduire le nombre
d’expulsions sans créer de collectivités de logements invivables ou sans
occasionner des coûts excessifs associés au processus d’expulsion.
Le besoin d’une
information améliorée visant à prévenir l’itinérance, diffusée au bon moment et
à la bonne place, est une autre question soulevée dans les rapports du secteur
des nouveaux arrivants. Dès leur arrivée, les nouveaux arrivants ont besoin
d’information sur les services locaux, la disponibilité des logements et sur
d’autres ressources qui les aideraient à obtenir et à garder un logement. Cette
information devrait être disponible dans les aéroports, de même que dans les
collectivités et les organismes où les nouveaux arrivants sont reçus et grâce à
la sensibilisation des réseaux informels.
Des
améliorations à la prévention de l’itinérance ont également été soulevées dans
le cadre de la consultation communautaire. En particulier, il y a eu plusieurs
suggestions visant à améliorer la formation et l’orientation sur divers sujets
liés au logement et à l’expulsion. Le besoin de formation et d’information a
été soulevé pour le personnel travaillant dans ces domaines, de même que pour les
locataires eux-mêmes.
Enfin, une
intervention précoce est importante pour la prévention à long terme de
l’itinérance. Les participants à la consultation communautaire ont relevé le
besoin de liens avec le système éducatif et avec le grand public d’une façon
générale au moyen de véhicules de communication novateurs. Les participants ont
soulevé à titre d’exemple un théâtre d’intervention prospère qui vise à
sensibiliser les gens au VIH et qui est produit par le Wabano Centre for
Aboriginal Health. Il a été proposé que l’utilisation de formules de
communication novatrices pourrait aider à rejoindre différents auditoires et à
fournir de l’information qui en bout de ligne aiderait à prévenir l’itinérance
et ses causes immédiates.
6.1.3
Mesures proposées
1a. Tous les organismes qui offrent
des services communautaires de prévention de perte de logement et la Direction
du logement de la Ville d’Ottawa mettent au point un plan d’action visant à
mettre en œuvre les recommandations tirées de l’évaluation du Réseau de prévention
de perte de logement. Ce plan d’action inclurait notamment ce qui suit :
1b. Tous les organismes
qui offrent des services de prévention de perte de logement sur place, grâce au
soutien des locataires, collaborent avec la Ville d’Ottawa et d’autres
intervenants bailleurs de fonds afin de déterminer les priorités géographiques
et des services.
1c. La
Direction du logement de la Ville d’Ottawa et le Réseau de prévention de perte
de logement lancent un programme d’intervention avec les fournisseurs de
logements sociaux et les locateurs intéressés dans le but d’informer le secteur
du logement sur les services du Réseau de prévention de perte de logement et
dans le but d’améliorer les façons de collaborer et de clarifier les rôles
concernant les locataires à risque.
1d. La
Direction des services d’emploi et d’aide financière (SEAF) de la Ville d’Ottawa
travaille en collaboration avec le Réseau de logements sociaux d’Ottawa afin de
mettre au point un protocole visant à partager l’information au sujet des
locataires qui risquent l’expulsion.
6.1.4 Résultats fructueux
Un réseau bien
coordonné aide à prévenir que les gens perdent leur logement, aide les gens à
avoir accès à un logement et favorise des collectivités de logements homogènes
et viables.
6.2.1. Situation actuelle
L’itinérance
n’est pas seulement une question de logement, mais l’accessibilité à un
logement est essentielle pour prévenir et résoudre les problèmes de
l’itinérance. Le manque de logements à prix abordable met à risque d’itinérance
un grand nombre de familles et de personnes vivant seules. Elles doivent donc
débourser d’importantes parties de leur revenu pour les coûts de logement et il
leur en reste très peu pour les autres nécessités. Créer un plus grand nombre
de logements abordables est une solution clé. En fait, certaines approches de
l’itinérance, particulièrement aux É.‑U., sont fondées sur un modèle de
« logement d’abord » visant à aider les gens à contrer l’itinérance
en les plaçant dans des logements permanentes et en les aiguillant vers les
services nécessaires. L’approche du logement d’abord suppose que les facteurs
qui ont contribué à l’itinérance peuvent être davantage éliminés lorsque la personne
vivant seule ou la famille est hébergée.
Qu’il s’agisse
d’utiliser une approche de « logement d’abord » ou de veiller à ce
que les gens aient accès à un large éventail d’options de logement, assurer une
quantité suffisante de logements abordables et en milieu de soutien est
essentiel pour ce Plan d’action communautaire.
À Ottawa
aujourd’hui, il y a divers types de logements, soit les refuges d’urgence, les
propriétés du marché privé et les logements locatifs, comme le montre
l’éventail des services de logement à l’Annexe 1. Toutefois, comme il est
indiqué à la Section 3, il y a des écarts importants au niveau de la
disponibilité des logements abordables, et ainsi, il existe très peu d’options
pour les personnes ayant un revenu limité ou qui nécessitent des services de
soutien spécialisés.
Afin d’avoir
accès à des logements en milieu de soutien ou à des logements sociaux à Ottawa,
les sans-abri ont deux possibilités. D’abord, ils peuvent faire une demande par
l’intermédiaire du Registre du logement afin d’avoir accès aux 25 000
logements abordables et sociaux existants et plus à Ottawa, y compris la
Société de logement communautaire d’Ottawa, les fournisseurs de logements sans
but lucratif et coopératifs, les suppléments de loyer du secteur privé et les
unités financées par Action Ottawa. Les demandeurs sans abri ont la priorité à
tous les dix logements sociaux qui deviennent disponibles. À ce jour sur le
Registre du logement social d’Ottawa, on compte 112 demandeurs qui sont
déterminés comme étant sans abri.
Par la suite,
les sans-abri qui ont besoin de services de soutien peuvent donner leur nom
pour être sur la Liste d’attente de logement en milieu de soutien.
Actuellement, il y a 955 logements en milieu de soutien disponibles à
Ottawa par l’intermédiaire de divers organismes, y compris certains logements
qui sont offerts grâce à des baux globaux où des fonds sont consacrés aux
logements sans but lucratif. La liste d’attente pour un logement en milieu de
soutien à Ottawa comprend 2 000 demandeurs, bien que cette liste
d’attente ne soit pas centralisée et qu’elle puisse inclure un certain nombre
de répétitions.
Assurer l’accès
à de nouveaux logements abordables, par la construction ou l’acquisition de
nouveaux logements sociaux, maintenir les logements locatifs abordables
actuels, offrir des suppléments de loyer/allocations de loyer et mettre au
point des projets abordables d’accession à la propriété aident également à
prévenir l’itinérance en augmentant le nombre d’options pour ces personnes qui
sont sur la liste d’attente ou en besoin impérieux de logement. Actuellement à
Ottawa, il y a plus de 11 500 ménages qui figurent sur la liste d’attente
de logement social (ou 11 000 ménages locataires en besoin impérieux de
logement qui dépensent plus de 50 % de leur revenu pour
l’hébergement – les mêmes personnes en général). Ces ménages sont à risque
d’itinérance, particulièrement si on n’augmente pas le nombre d’options en
matière de logement abordable.
Dans l’Étude de
groupe sur les sans-abri, on a déterminé que 56 % des sans-abri qui ont
été interrogés étaient principalement « économiquement désavantagés »
et que leurs principaux besoins étaient d’avoir davantage accès à un logement
stable et un meilleur revenu[5].
Toutefois, bon nombre de sans-abri nécessitent des services de soutien
approfondis pour leur permettre d’obtenir et de conserver un logement. Ces
services incluent notamment l’accès à des services de santé physique et
mentale, en toxicomanie, en dynamique de vie, de même que des services
professionnels et financiers qui peuvent être offerts par des soutiens sur les
lieux ou par des services de soutien mobiles. Que les personnes soient
hébergées dans des logements sociaux actuels, sur le marché privé ou dans des
logements sociaux ou en milieu de soutien spécialement créés, il est essentiel
que les services de soutien soient financés pour permettre à ces personnes de
conserver leur logement et de bien s’intégrer dans la collectivité. (Voir Boîte
deux : Logement en milieu de soutien)
6.2.2 Questions soulevées
Les
personnes-ressources clés du processus du Plan d’action communautaire ont
déterminé que le besoin d’un plus grand nombre de logements abordables est une
priorité essentielle. La création d’un plus grand nombre de logements en milieu
de soutien était la plus grande priorité du Plan d’action communautaire dans
l’ensemble et la plus grande priorité dans les entrevues auprès de la
collectivité générale. La création d’un plus grand nombre de logements sociaux
figurait au troisième rang en importance pour la collectivité générale, et les
suppléments de loyer figuraient au premier rang chez les fournisseurs de
services.
On a demandé
aux personnes-ressources clés d’évaluer le besoin d’un large éventail d’options
de logement pour les sans-abri : refuges d’urgence, logements
transitoires, logements en milieu de soutien, logement social, maisons de
chambres, suppléments de loyer sur le marché privé et projets abordables
d’accession à la propriété. De toutes ces options, une majorité de répondants
ont indiqué qu’ils ne souhaiteraient pas que l’on crée davantage d’espaces dans
les refuges d’urgence ou un plus grand nombre de maisons de chambres. La
principale raison pour laquelle les répondants ne veulent pas plus de lits dans
les refuges d’urgence est qu’ils préfèrent mettre l’accent sur la prévention et
sur les logements permanents. En ce qui a trait aux maisons de chambres, on a
relevé certaines préoccupations relativement à la sécurité, à l’inadaptation du
point de vue de l’espace et du contexte et au manque de services de soutien.
Pour toutes les autres options de logement, la majorité des répondants aux
entrevues ont exprimé le besoin d’offrir beaucoup ou beaucoup plus de ces
services. Ces points de vue sont reflétés dans les mesures proposées dans le
Plan d’action communautaire.
De nombreuses
personnes-ressources ont fortement exprimé leur intérêt envers certaines cibles
à atteindre relativement au nombre de nouveaux logements, bien que l’on ait
reconnu que le fait de répondre au besoin d’un plus grand nombre de logements
sociaux et en milieu de soutien nécessiterait un engagement de la part du
gouvernement fédéral et provincial, en plus de l’engagement continu de la Ville
d’Ottawa.
En déterminant
certaines cibles pour ce qui est de la création d’autres logements, on devrait
prendre en considération le besoin, la capacité dans le réseau et les
ressources de financement disponibles. Le besoin de logements peut être estimé
grâce à un examen de la liste d’attente pour obtenir un logement social ou en
milieu de soutien. Comme il est décrit ci‑dessus, le nombre de sans-abri
figurant sur la liste d’attente du logement social est actuellement évalué à
112 personnes. La liste d’attente complète pour un logement social inclut
de nombreuses personnes à risque d’itinérance et le nombre est évalué à plus de
11 500. Le nombre de personnes sur la liste d’attente de logement en
milieu de soutien est de 2 000.
Tous les
répondants fournisseurs de services et les deux tiers des répondants de la
collectivité générale ont soulevé la « capacité de créer des logements
abordables » comme une des façons les plus efficaces de contrer
l’itinérance à Ottawa. Certains répondants ont indiqué qu’il n’est pas
nécessaire que tous les organismes aient cette capacité, mais qu’elle soit
plutôt présente dans la collectivité de façon générale. Plusieurs fournisseurs
de logements sociaux actuels et un certain nombre de promoteurs de logements
privés et sociaux ont eu l’expérience de créer des logements en vertu de
programmes de subvention d’investissement qui sont maintenant offerts. La
création de partenariats entre ces spécialistes du logement et les organismes
qui se spécialisent dans la prestation de services de soutien aux sans-abri a
été soulevée comme une façon efficace de réaliser la création d’un plus grand
nombre de logements en milieu de soutien.
Les
personnes-ressources clés ont également déterminé qu’il y a actuellement à
Ottawa des possibilités de créer un plus grand nombre de logements abordables
et en milieu de soutien qui se présentent. Les ministres fédéral et provinciaux
du Logement ont annoncé deux voies de financement à titre de première vague
d’affectation des ressources pour Ottawa dans le cadre de l’Entente
Canada-Ontario en matière de logement abordable 2005. Une composante du
financement assurera des subventions d’investissement pour la construction de
305 nouveaux logements abordables. Une deuxième composante offrira un
financement pour 400 suppléments de loyer/allocations de loyer dans le
secteur privé. Une autre possibilité sera présentée, à condition que le
gouvernement fédéral étende l’Initiative nationale pour les sans-abri
(également connue sous le nom de « IPAC »), comme il a été promis par
le ministre fédéral du Logement Fontana, ou qu’il introduise d’autres
subventions d’investissement pour la construction de logements abordables. Plus
de fonds du fédéral pourraient assurer un capital pour la création d’autres
logements en milieu de soutien et transitoires.
Les suppléments
de loyer continuent de représenter une question litigieuse à Ottawa. Plus
particulièrement, certaines personnes-ressources clés se sont montrées
préoccupées par l’annonce récente du programme, puisqu’il offre un financement
seulement pour une période de cinq ans. Toutefois, d’autres ont fait la remarque
que si le financement n’est pas utilisé à Ottawa pour ces 400 unités, il
sera redistribué à d’autres collectivités. Des approches novatrices pour
veiller à ce que ces suppléments de loyer soient utilisés à Ottawa et à ce
qu’ils répondent aux besoins des sans-abri sans créer de dettes à long terme
sont nécessaires. Par exemple, ces suppléments de loyer pourraient
particulièrement cibler les victimes de violence ou les nouveaux arrivants qui
pourraient avoir un besoin d’aide à court terme. Autrement, ils pourraient être
offerts aux personnes figurant sur la liste d’attente, ce qui leur procurerait
un certain soulagement pendant qu’elles attendent pour avoir accès à un
logement permanent. (Voir la Boîte trois : Suppléments de loyer)
En ce qui a
trait au logement transitoire, la plupart des répondants à l’entrevue ont
exprimé le besoin de créer un plus grand nombre de ces logements, bien que
certains avaient des réserves au sujet de cette forme de logement. En raison de
sa nature à court terme, certains répondants considéraient que le véritable
besoin était de créer des logements en milieu de soutien à long terme puisque
les logements transitoires donnaient souvent comme résultat un retour dans les
refuges après une certaine période. Toutefois, d’autres ont indiqué que nous
avons besoin de logements transitoires dans des situations particulières, soit
pour aider les gens à faire la transition entre les situations de violence,
l’incarcération, les installations de traitement des toxicomanies et d’autres
situations temporaires et les logements permanents continus. De plus, dans le
rapport sur les nouveaux arrivants, on a déterminé le besoin de logements
temporaires à court terme dans le but d’aider les nouveaux immigrants et les
réfugiés dès leur arrivée au pays.
Une majorité de
répondants à l’entrevue appuyaient également un meilleur accès aux projets
abordables d’accession à la propriété à titre d’option, bien qu’encore une fois
certains doutes ont été exprimés. Certains considéraient que cela n’était pas
une option pour un grand nombre de sans-abri, bien que d’autres aient indiqué
qu’il pourrait s’agir d’une solution viable pour certaines personnes à risque
d’itinérance ou pour celles qui sont actuellement dans un logement social,
libérant ainsi un logement social pour quelqu’un qui figure sur la liste
d’attente de logement social. D’une façon générale, il a été convenu que peu de
fonds publics devraient être consacrés à cette option. Un soutien minimal de la
Ville, comme il a été offert pour la CAHDCO (voir l’Annexe 5), serait
suffisant pour permettre de créer d’autres initiatives de logement abordable et
cela aurait une incidence indirecte sur le redressement de l’itinérance.
BOÎTE : Projets abordables d’accession à la propriété.
L’accession à la propriété peut-elle être une option viable pour les sans-abri?
Voir l’Annexe 5 pour connaître l’expérience d’autres collectivités et un
développement à Ottawa.
Les
intervenants communautaires ont mis l’accent sur le fait que la prestation d’un
financement en capital en l’absence d’un financement d’exploitation continu,
pour le logement et en particulier pour les services de soutien, est moins
qu’optimale. Toutefois, avec la possibilité de créer de nouveaux logements
grâce à ces autres sources de financement, d’importantes requêtes devraient
être faites à la province pour qu’elle accorde des fonds d’exploitation
connexes qui peuvent assurer des services de soutien appropriés et faire en
sorte que les logements créés répondent aux besoins de la population
itinérante.
La disponibilité
des services de soutien et d’un financement adéquat pour assurer un entretien
approprié et la sécurité dans les logements sociaux actuels a également été
soulevée comme un besoin essentiel dans le cadre de la consultation
communautaire. Les fournisseurs de logements sociaux ont souligné que
l’intégration des sans-abri dans les logements sociaux actuels n’a pas été
transparente et qu’elle a créé à plusieurs reprises des problèmes importants
occasionnant la perte de logements pour certaines personnes qui étaient
hébergées en vertu des règles prioritaires locales. Sans mesures de soutien
mobiles appropriées pour les personnes qui ont des besoins de service
particuliers, l’intégration de ces personnes, soit dans les logements sociaux,
soit dans les logements locatifs du marché privé avec suppléments de loyer,
présentera des difficultés. De plus, assurer un financement adéquat pour
l’entretien physique et la sécurité dans les logements sociaux est également
essentiel.
6.2.3 Mesures proposées
2a. La Direction
du logement de la Ville d’Ottawa recherche énergiquement, de concert avec
l’Association du logement sans but lucratif de l’Ontario et d’autres organismes
de défense du logement, un financement supplémentaire permanent pour le
logement en milieu de soutien et le logement subventionné, notamment, du
ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario (MSSLD) et du
ministère des Services sociaux et communautaires (MSSC), dans la perspective de
créer 200 unités supplémentaires de logement en milieu de soutien par an
au cours des dix prochaines années.
2b. Les organismes de
service aux sans-abri qui désirent accroître le nombre de logements en milieu
de soutien ou le nombre de logements subventionnés établissent des liens avec
les promoteurs de logements privés et sociaux afin d’élaborer des propositions
de logement conjointes.
2c. La Ville d’Ottawa, par l’intermédiaire d’Action Ottawa
et de l’initiative fédérale-provinciale en matière de logement abordable,
affecte 10 % des nouveaux logements sans but lucratif et coopératifs afin
de répondre aux besoins des familles et des personnes figurant sur la liste
d’attente de logement social qui sont désignées comme sans-abri, dans la
perspective de fournir 100 unités de ce type par an, de même que des services
de soutien mobiles appropriés financés par la province.
2d. La Direction du logement de la Ville d’Ottawa veille à la pleine
utilisation des fonds obtenus de la province en mettant les allocations de
loyer/suppléments de loyer (400 unités en 2005‑2006), y compris
mettre en œuvre, dans des appartements d’hébergement privés, un programme
pilote des familles et des personnes sans abri ou à risque d’itinérance dans
des appartements privés, tout en offrant des services de soutien mobiles
appropriés financés par la province qui répondent aux besoins de ces
locataires.
2e. La
Ville d’Ottawa, le MSSC et le MSSLD financent la création de 50 unités de
logements transitoires par année, y compris des logements temporaires pour les
nouveaux arrivants.
2f. La
Direction du logement de la Ville d’Ottawa appuie d’autres projets abordables
d’accession à la propriété (fondés sur le modèle de la CAHDCO), qui ciblent les
personnes à risque d’itinérance ou celles qui habitent des logements sociaux.
2g. La Direction du logement de la Ville d’Ottawa, le
Réseau de logements sociaux d’Ottawa, le MSSC, le MSSLD,
les organismes de santé mentale et de toxicomanie ainsi que les fournisseurs de
services aux sans-abri déterminent les services de soutien nécessaires, et le
MSSC et le MSSLD financent ces besoins afin de mieux stabiliser et de mieux
intégrer les personnes et les familles sans abri dans les logements sociaux
existants et dans les nouveaux logements abordables créés par l’intermédiaire
d’Action Ottawa et de l’Initiative du logement abordable.
2h. La Direction du logement
de la Ville d’Ottawa finance les services d’intervention qui aident les clients
à quitter directement la rue pour se trouver un logement transitoire ou à long
terme.
6.2.4 Résultats
fructueux
La création
d’autres options de logement pour ceux qui sont sans abri ou à risque
d’itinérance est financée grâce à des engagements continus des gouvernements
fédéral et provinciaux, et davantage de services de soutien adéquats sont
offerts pour stabiliser les collectivité de logements sociaux actuelles.
6.3.1 Situation actuelle
Malgré tous les
efforts déployés pour la prévention et la création d’options de logement, il y
a toujours des personnes qui sont des itinérants chroniques et qui nécessitent
des niveaux de soutien appropriés. L’Étude de groupe sur les sans-abri a relevé
approximativement 25 % des sans-abri qui indiquent avoir de gros problèmes
de consommation de substances et 19 % des personnes qui indiquent avoir de
gros problèmes de santé mentale et des problèmes de santé chroniques.
Ottawa possède
un important réseau de fournisseurs de services qui offrent un refuge, des
repas et des services de soutien, y compris des soins de santé, aux itinérants
chroniques. Un total de 893 lits sont disponibles dans les refuges
d’urgence, la majorité de ces lits étant pour les hommes et les femmes ou pour
les hommes adultes vivant seuls. Le Bureau des services à la jeunesse a
récemment obtenu des fonds pour créer deux nouveaux refuges/établissements de
logements transitoires pour les jeunes hommes et les jeunes femmes, dont chacun
devait avoir 12 lits, 12 logements transitoires et 6 unités
« de dépannage » qui pourraient servir d’espaces d’hébergement
supplémentaires ou de logements transitoires.
6.3.2 Questions soulevées
En plus de
créer plus d’espaces d’hébergement pour les jeunes, comme il est actuellement
approuvé, la majorité des personnes-ressources clés ont indiqué qu’un plus
grand nombre de lits dans les refuges d’urgence n’est pas ce qu’il faut à
Ottawa. On privilégie plutôt des logements permanents avec des services de
soutien appropriés. Il est cependant essentiel pour que cette approche soit
efficace que les services de soutien nécessaires soient financés, qu’ils soient
facilement accessibles pour les sans-abri et qu’ils soient appropriés.
De toutes les
options possibles au niveau du logement et des mesures de soutien pour les
sans-abri, les personnes-ressources clés ont soulevé le besoin d’un plus grand
nombre de services pour la santé mentale comme étant la deuxième grande
priorité pour ce Plan d’action communautaire (tout de suite après le logement
en milieu de soutien) et le besoin d’un plus grand nombre de services en
toxicomanie comme leur troisième priorité. De plus, plusieurs répondants ont
indiqué qu’il doit y avoir des changements au niveau du centre d’intérêt des
services de santé mentale et en toxicomanie. Les opinions sur ce que devrait
être le centre d’intérêt des nouvelles orientations des services de santé
mentale étaient variées. Des services communautaires et d’intervention, des
services adaptés à la culture et au milieu social, une plus grande
disponibilité des services pour les nouveaux arrivants et des mesures de
prévention à l’intention des adultes et des enfants ont tous été mentionnés à
titre de domaines sur lesquels il serait possible de mettre davantage l’accent.
En ce qui a trait aux toxicomanies, on a particulièrement fait mention du
besoin de services différentes, particulièrement ceux qui ont une approche de
réduction des préjudices, et les services de traitement des toxicomanies à
l’intention des jeunes ont été décrits comme étant « en manque terrible de
ressources ».
Les plans
sectoriels pour les itinérants vivant seuls et les itinérantes vivant seules
ont relevé un certain nombre de besoins d’amélioration dans quelques domaines.
Dans le Plan des femmes, on a fait référence au besoin de services de soutien
plus solides pour les femmes, y compris plus de travailleurs de soutien à l’hébergement,
plus de travailleuses en santé mentale et en toxicomanie et de conseillères en
abus, de même qu’un accès rapide aux soins de santé propres aux problèmes des
femmes. Dans le Plan des hommes, on a soulevé le besoin d’un plus grand nombre
d’approches de réduction des préjudices pour les personnes souffrant de
toxicomanies ou de troubles concomitants. De plus, on a soulevé le besoin
d’améliorations au système de santé mentale pour répondre aux questions
soulevées dans le cadre des entrevues avec les organismes, y compris le manque
de suivi auprès des clients, des aiguillages inappropriés et une capacité
limitée de gestion des cas.
Le plan
sectoriel pour les itinérants vivant seuls proposait également en milieu de
soutien que certains centres d’hébergement d’urgence soient convertis en
logements permanents pour les itinérants chroniques, plus particulièrement pour
les itinérants chroniques qui ne sont pas susceptibles d’avoir un jour les
ressources nécessaires pour vivre en toute autonomie. Les participants à la
consultation communautaire appuyaient de façon générale cette idée et ont fait
remarquer que les refuges travaillent déjà à l’atteinte de cet objectif.
Néanmoins, les participants ont convenu qu’une évaluation des besoins et qu’une
analyse des coûts aideraient à déterminer si cette approche est appropriée.
Certains ont également suggéré qu’une évaluation de l’efficacité de différentes
approches devrait être entreprise afin de déterminer si le fait d’intégrer les
itinérants chroniques dans la collectivité générale est une option que l’on
privilégie par rapport à la création de logements en milieu de soutien dans un
environnement de refuges.
Deux occasions
d’améliorer l’accessibilité aux services de santé mentale et de traitement des
toxicomanies pour les sans-abri dans la région d’Ottawa ont été soulevées par
les personnes-ressources clés. Une de ces occasions est la création du Réseau
local d’intégration des services de santé qui vise à intégrer les soins de
santé au niveau local et à consolider la planification, l’intégration du réseau
et la coordination des services, l’affectation des fonds et l’évaluation du
rendement. La première des fonctions que l’on s’attendrait que la planification
intégrée du système de santé pour aider accomplisse serait à influencer et à
façonner la conception et l’application des autres fonctions.
Voici un
deuxième développement récent. Le Conseil de la Ville d’Ottawa
(11 mai 2005) a adopté une motion proposée par la conseillère
Janet Stavinga demandant l’élaboration d’une stratégie antidrogue intégrée
pour la Ville d’Ottawa. Le personnel des Services communautaires et de
protection prépare un mandat pour un groupe de travail qui devrait inclure
plusieurs partenaires du secteur public, privé et des services de santé et sociaux.
Vancouver et
Toronto ont toutes les deux récemment mis au point des stratégies antidrogue
complètes (voir la Boîte quatre : Stratégie antidrogue à quatre piliers).
Cette mesure prise par le Conseil municipal permet de veiller à ce que la
stratégie élaborée à Ottawa tienne compte de certains problèmes pour les
sans-abri. Pour ce faire, il est essentiel que les fournisseurs de services
directs pour les sans-abri, de même que les personnes qui ont déjà connu
l’itinérance, soient bien représentés au sein du groupe de travail qui sera
créé. Les intervenants communautaires ont également particulièrement soulevé
qu’il est nécessaire que les itinérantes, les jeunes de la rue et la population
autochtone s’engagent de façon appropriée auprès de ce groupe de travail.
6.3.3 Mesures proposées
3a. La Direction du logement de la Ville d’Ottawa et
l’Alliance pour résoudre la question des sans-abri veillent à ce que dans
l’élaboration de la stratégie antidrogue de la Ville d’Ottawa :
3b. La Ville d’Ottawa, en collaboration avec
l’Alliance pour résoudre la question des sans-abri, recommandent, avec le
Réseau local d’intégration des services de Champlain et le MSSLD,
l’augmentation du financement pour les services de santé mentale et de
toxicomanie qui :
·
répondent aux besoins
particuliers des sans-abri,
·
sont axés sur la
collectivité et les clients,
·
comportent des
approches de réduction des préjudices et sont axés sur le logement permanent.
3c. Les organismes
communautaires de soins de santé et de toxicomanie collaborent avec les
fournisseurs de services aux hommes et aux femmes sans abri pour élaborer
conjointement un plan visant à intégrer la prestation de services aux
sans-abri.
3d Les fournisseurs
de services aux femmes sans abri, de concert avec les prestateurs de soins de
santé, élaborent un éventail complet d’options en matière de services de soins
de santé pour les femmes sans abri, notamment les femmes autochtones et les
nouveaux arrivants.
3e. La Direction du
logement de la Ville d’Ottawa, en consultation avec les exploitants de refuges
d’urgence, mènent une étude visant à déterminer la faisabilité de convertir
certaines parties des refuges existants en logements transitoires ou en milieu
de soutien pour les personnes vivant seules et les familles qui sont des
itinérants chroniques.
6.3.4 Résultats fructueux
La mise au
point d’une stratégie antidrogue complète est adaptée aux sans-abri et aux
personnes à risque; divers services de soins physiques et de santé mentale sont
accessibles pour les sans-abri et les personnes à risque et la faisabilité de
convertir des espaces d’hébergement en des logements permanents et en milieu de
soutien pour les itinérants chroniques est évaluée.
6.4.1 Situation
actuelle
Un plus grand nombre de logements abordables et
de services de santé mentale et en toxicomanie sont les éléments les plus
essentiels à Ottawa pour contrer l’itinérance. Cependant, pour bon nombre de
personnes qui sont sans abri, créer des occasions d’autonomie et d’indépendance
est un objectif souhaité et atteignable. Pour qu’elles soient en mesure de réaliser
ces choix, elles ont besoin d’avoir accès aux ressources qui peuvent les aider
à remédier à ces problèmes qui pourraient avoir mené à leur itinérance en
premier lieu et qui peuvent les aider à continuer leur chemin. Parmi les
ressources, il peut notamment y avoir le counseling, la formation en dynamique
de la vie, les services de gestion à domicile, le retour aux études, les
mesures de soutien à l’emploi et l’aide à l’enfance.
Un certain nombre d’organismes à Ottawa offrent
actuellement du counseling, une formation, des mesures de soutien en dynamique
de la vie, une aide à l’emploi et des services de placement. Ces services sont
offerts par l’intermédiaire des Centres d’emploi et d’aide financière de la
Ville et par l’intermédiaire des organismes communautaires, y compris les
haltes-accueils et les organismes comme le Programme de la rue Rideau pour la
jeunesse et le Centre Causeway qui se spécialisent dans le domaine de
l’entreprise sociale. Ottawa compte quelques activités de développement
économique communautaire réussies qui sont de bons exemples pour expliquer
comment il est possible de créer d’autres occasions pour les sans-abri. Par
exemple, Krackers Katering, travaillant sous les auspices du Causeway Work
Centre, embauche des personnes souffrant de maladies mentales graves et
persistantes qui exploitent un service complet de traiteur, les aidant ainsi à
acquérir les compétences et la confiance nécessaires pour briser le cycle de
l’isolement, de la pauvreté et du chômage. Le café Roasted Cherry est un
programme de jeunes entrepreneurs de New Beginnings for Youth qui embauche des
jeunes pour exploiter et gérer l’entreprise, leur permettant ainsi d’améliorer
et de perfectionner leurs talents d’entrepreneur.
Les refuges, les organismes de recherche de logements
et les programmes de jour pour les sans-abri offrent également des services
visant à aider les gens à sortir de la rue. Tous les refuges ont des
travailleurs de soutien à l’hébergement qui aident les gens à trouver et à
conserver un logement qui répond à leurs besoins. Les organismes de recherche
de logements appuient les sans-abri, mais pas ceux qui vivent dans les refuges
d’urgence.
6.4.2 Questions
soulevées
Les personnes-ressources clés de nos entrevues
ont à plusieurs reprises fait mention du besoin d’un plus grand nombre
d’occasions d’emploi similaires au Programme de la rue Rideau pour la jeunesse
ou à l’opération Retour et du besoin de liens aux services d’éducation. La
plupart des répondants fournisseurs de services privilégiaient plus d’aide à
l’emploi et à la formation au cours des trois prochaines années, et plus
particulièrement, avec une plus grande souplesse.
La plupart des répondants dans les entrevues auprès de la collectivité
générale favorisaient également plus d’aide à l’emploi et à la formation pour
aider à contrer l’itinérance. Les répondants ont fait remarquer que certains
programmes d’emploi et de formation étaient disparus, et ils se demandaient
également si les programmes actuels sont facilement accessibles pour une
personne sans abri, étant donné la complexité des enjeux auxquels elle doit
faire face en plus des besoins d’emploi.
La grande majorité des répondants dans les entrevues auprès de la
collectivité générale et auprès des fournisseurs de services appuyaient
également une expansion des services dans les domaines de la dynamique de la
vie et des mesures de soutien social. Les répondants ont fait remarquer qu’il y
a de nombreux organismes qui sont actuellement sous-financés et à court de
personnel pour ce type de service. Les femmes, les nouveaux arrivants et les
personnes handicapées ont été particulièrement mentionnés comme des personnes
ayant besoin d’un meilleur accès à ce type de service. Les répondants ont
mentionné le besoin de mesures de soutien pratiques dans la vie quotidienne, de
services offerts à long terme et d’un accès aux programmes de cuisine
collective.
Dans les groupes de discussion auprès des jeunes et des familles, les
occasions de formation et d’emploi ont été déterminées comme les priorités
essentielles. Les jeunes participants ont soulevé des difficultés en ce qui a
trait aux placements subventionnés à court terme – aussitôt que la
subvention prend fin, l’emploi disparaît. De plus, on a fait l’éloge de
programmes comme Opération Retour pour leur programme « Objectifs, prise
en charge de soi, formation » qui appuie le perfectionnement des
compétences en dynamique de vie et la création de curriculum vitæ, mais les
jeunes ont soulevé que seulement 12 personnes peuvent participer au programme
à la fois. Ils avaient également comme idée pour améliorer le système pour les
sans-abri de créer un organisme temporaire parrainé par la Ville qui offrirait
un large éventail d’emplois, ou d’obliger chaque entreprise ayant plus d’un
certain nombre d’employés à réserver au moins une place pour un personnel
temporaire.
Les résidents des refuges pour familles ont eux aussi déterminé le
manque de formation et d’activités pour les adultes comme étant des écarts qui
doivent être comblés. Le programme pour les enfants a très bien été reçu, mais
on a suggéré d’incorporer une formation en budgétisation, en éducation des
enfants ou dans un autre domaine de la dynamique de vie au nombre des activités
pour les adultes pendant qu’ils demeurent au refuge.
L’examen des services pour les Autochtones sans
abri à Ottawa a particulièrement recommandé que des partenariats soient créés
avec le gouvernement, les entreprises, la main-d’œuvre, les établissements
d’enseignement et les entités de développement communautaire dans le but d’augmenter
le nombre d’occasions d’emploi pour les Autochtones sans abri et ceux à risque
d’itinérance. De plus, il proposait l’expansion du programme alternatif
d’éducation du Odawa Native Friendship Centre afin d’augmenter les occasions
pour les jeunes autochtones dans le milieu de travail.
Dans
d’autres collectivités, des efforts considérables ont été déployés pour créer
des liens entre les sans-abri et les entreprises et particulièrement grâce au
développement économique communautaire. (Voir la Boîte 5 : Entreprises
sociales et la Boîte 6 : Finances et développement des entreprises).
6.4.3 Mesures
proposées
Pour donner l’occasion aux personnes de sortir de l’itinérance, il est
proposé ce qui suit :
4a. La Ville d’Ottawa
continue d’appuyer le lancement d’initiatives communautaires de création
d’emplois pour les sans-abri et les personnes vulnérables et en assure la
coordination avec les fournisseurs existants de services aux sans-abri.
4b. La Direction des services d’emploi et
d’aide financière de la Ville d’Ottawa collabore avec les organismes
communautaires œuvrant pour les sans-abri en vue de lancer des ateliers et un
programme de soutien à l’emploi qui répondent aux besoins de la population
itinérante.
4c. La Ville d’Ottawa recherche des
occasions de financement du soutien à l’emploi par l’entremise des
gouvernements fédéral et provinciaux, particulièrement pour appuyer des
initiatives de développement économique communautaires.
4d. Les organisations de financement de
services aux sans-abri, notamment Centraide, la Fondation communautaire ou la
Ville d’Ottawa soutiennent une évaluation, au sein de la collectivité des
sans-abri, de l’intérêt pour le rattrapage scolaire, l’acquisition de
compétences, la formation à l’autonomie fonctionnelle, les actions d’apprentissage,
la formation en emploi et les besoins de ceux‑ci.
4e. La Ville d’Ottawa,
sensible aux besoins particuliers des Autochtones et des nouveaux arrivants,
augmente le nombre de travailleurs de soutien à l’hébergement afin d’aider les
personnes dans les refuges à trouver et à maintenir un logement convenable.
6.4.4 Résultats
fructueux
Les
personnes sans abri intéressées et en mesure de poursuivre leur intégration
dans la collectivité et à acquérir une autonomie accrue se voient offrir des
occasions d’avoir un logement permanent, une éducation supplémentaire, une
formation et un emploi, appuyées par la collectivité dans l’ensemble, y compris
le secteur des affaires.
6.5.1 Situation actuelle
Il est essentiel pour prévenir
l’itinérance d’aborder les causes fondamentales qui ont mené à son
accroissement au cours des dix dernières années. Même s’il n’y a pas de cause
claire, les spécialistes en itinérance ont tendance à être d’accord avec le
fait que les composantes clés suivantes doivent être en place :
· une augmentation du nombre de logements abordables;
· des revenus adéquats, grâce à l’aide sociale, aux
mesures de soutien pour les personnes handicapées et aux politiques régissant
le salaire minimum, de sorte que les personnes puissent payer pour les
nécessités, notamment, les aliments, les vêtements et le logement;
· les services sociaux et de santé nécessaires pour les
personnes handicapées ou ayant des problèmes de santé et de toxicomanie.
À Ottawa, un
grand nombre de ces composantes nécessitent des changements financiers,
politiques ou législatifs de la part des gouvernements supérieurs et elles
nécessitent toutes un engagement des ressources publiques dans ces domaines.
Obtenir l’engagement politique est relié de façon complexe à l’élargissement du
soutien public et il est possible d’aider à l’obtention de cet engagement grâce
à une augmentation de la sensibilisation et à une couverture médiatique
positive.
Depuis de
nombreuses années, l’Alliance pour résoudre la question des sans-abri est un
défenseur efficace des droits des sans-abri à Ottawa. L’an dernier, le bilan
sur l’itinérance de l’Alliance à Ottawa et son Community Forum on Homelessness
ont été particulièrement réussis. L’Alliance est une coalition d’intervenants
communautaires qui se sont engagés à travailler en collaboration dans le but
d’éliminer l’itinérance en favorisant une meilleure compréhension de cette
dernière et en mettant au point et en œuvre des stratégies pour y mettre fin.
La coalition inclut la voix des sans-abri, des fournisseurs de services et des
fournisseurs de logements. De nombreux intervenants communautaires travaillent
activement au sein du Groupe de travail sur la recherche et l’évaluation de
l’Alliance, et au sein de son Groupe de travail sur la sensibilisation publique
et son Groupe de travail sur la formation en leadership (pour ceux qui sont ou
qui ont été sans abri ou à risque d’itinérance).
La Fondation
communautaire d’Ottawa a également joué un rôle pour contrer l’itinérance. La
Fondation communautaire a deux fonds qui ont été utilisés pour l’itinérance. Le
premier est la Fondation Alex Munter, qui attribue ses subventions aux
programmes et services qui aident à prévenir l’itinérance, appuyant les
organismes de première ligne qui visent à mettre fin à l’accroissement des
listes d’attente. Le deuxième est la Fondation pour les sans-abri, qui a été
établie à titre de fonds érigé par donation et pour lequel des subventions sont
accordées deux fois par années aux organismes de charité enregistrés, tel qu’il
est déterminé par le Comité des subventions de la Fondation communautaire.
6.5.2 Questions soulevées
Dans les discussions avec les
personnes-ressources clés de la collectivité générale, on a relevé le besoin de
« défenseurs et de leaders très en vue » à titre de stratégie visant
à contrer efficacement l’itinérance. En fait, chez les répondants à l’entrevue
de l’ensemble de la collectivité, cette stratégie a été mentionnée par la
majorité des répondants et classée au troisième rang parmi les réponses
possibles données. (De façon intéressante, chez les répondants fournisseurs de
services, seulement un a soulevé cette stratégie comme une façon efficace de
contrer l’itinérance.)
Le plan sectoriel pour les itinérants vivant seuls
recommandait la création d’un « comité d’experts » local pour
défendre la cause de prévention et de réduction de l’itinérance à Ottawa. On
propose d’inclure à titre de membres des personnalités très influentes
représentant le secteur des politiques, des affaires, le gouvernement, le
domaine de la santé, les groupes œuvrant auprès des gens pauvres, les
Autochtones et les médias, et on précise que le Conseil des partenaires de
« 6 ans et gagnants » est un excellent modèle pour cela.
Dans les commentaires tirés de la consultation
communautaire, on appuyait le besoin d’une « table des champions »,
composée de personnes très en vue qui agiraient à titre de principaux
intervenants au niveau de l’intervention et de la collecte de fonds. Ces
« champions » ne seraient pas nécessairement des spécialistes du
traitement avec les sans-abri, mais auraient comme principal objectif de mettre
fin à l’itinérance. Les participants ont relevé plusieurs questions pratiques,
notamment, comment appuyer et coordonner le groupe, déterminer les
responsabilités et le nombre de membres et définir les liens avec les
intervenants actuels, notamment, l’Alliance pour résoudre la question des
sans-abri.
D’autres villes
ont utilisé des activités de prestige et ont eu recours à des leaders
communautaires afin de sensibiliser davantage les gens à l’itinérance, de même
que pour amasser des fonds qui peuvent servir à créer des mesures
d’intervention face à l’itinérance. (Voir Boîte 7 : Plus grand
engagement communautaire)
Dans la plupart
des plans sectoriels, on a relevé le besoin d’une intervention dans un large
éventail de domaines :
·
L’évaluation du
Réseau de prévention de perte de logement recommande une plus grande
intervention dans le but d’accroître le nombre de logements abordables, de
modifier ou d’éliminer les lois qui contribuent à la diminution de
l’approvisionnement en logements et de modifier les politiques et programmes
dans le but de contribuer à l’augmentation des revenus pour ceux qui reçoivent
un soutien ou qui ont des bas salaires.
·
Dans le rapport
sur les nouveaux arrivants, on relève le besoin d’une entente
fédérale-provinciale sur l’immigration qui offrirait davantage de fonds et des
fonds plus stables pour l’établissement et l’intégration des nouveaux
arrivants, et de jouer un rôle actif dans la planification des politiques et
des programmes pour les municipalités et les organismes non gouvernementaux.
·
L’étude
traitant des adultes souffrant de troubles du développement recommande que la
Ville d’Ottawa anime des discussions entre tous les paliers du gouvernement,
les membres de la famille des personnes qui souffrent de troubles du
développement et les organismes offrant des services à ces personnes dans le
but de déterminer ou de créer des occasions d’utiliser les ressources
familiales pour améliorer les options de logement pour les personnes souffrant
de retards du développement.
·
Dans le rapport
sur les services en langue française aux sans-abri, on recommande que la
province d’Ontario soit tenue au fait du besoin d’améliorations aux services
francophones pour la santé mentale et les toxicomanies.
·
Le plan
sectoriel pour les itinérants vivant seuls recommande de faire des pressions
auprès de la province pour qu’elle offre de plus grandes allocations aux
locataires, et ce plan et l’Examen auprès des sans-abri autochtones
recommandent de faire des pressions auprès du gouvernement fédéral afin qu’il
s’engage à offrir à long terme un financement des services offerts dans le
cadre de l’Initiative nationale pour les sans-abri (IPAC).
6.5.3 Mesures proposées
5a. L’Alliance pour
résoudre la question des sans-abri poursuit son rôle essentiel d’intervention
au nom des sans-abri d’Ottawa.
5b. Le Conseil de la Ville
d’Ottawa intervient auprès des gouvernements fédéral et provincial afin
d’obtenir de meilleures politiques de logement social, d’immigration, de santé
et de soutien du revenu pour prévenir et résoudre la question des sans-abri
5c. Les Services
communautaires et de protection de la Ville d’Ottawa appuient la création d’une
table de leadership qui regroupe des leaders très influents du secteur des
affaires, les organismes de financement, les médias, les organismes
confessionnels, les secteurs de la santé, du logement et de l’itinérance et le
grand public en vue de défendre les intérêts des sans-abri.
5d. La table de
leadership met en œuvre chaque année une initiative de prestige afin de
rehausser le profil des sans-abri, de recueillir des fonds à l’intention de la
Homeless Foundation et de passer en revue les progrès réalisés à l’égard de la
mise en œuvre du Plan d’action communautaire.
6.5.4.
Résultats fructueux
Les pressions exercées auprès du gouvernement fédéral et provincial
donnent lieu à la prestation d’un financement accru et soutenu et à une
amélioration des politiques visant à répondre à la question des sans-abri, et
un public avisé appuie la prise de mesures stratégiques et la collecte de fonds
pour les initiatives relatives aux sans-abri.
6.6.1 Situation
actuelle
En général, le réseau de services aux sans-abri
à Ottawa fonctionne de façon efficace. Il y a un noyau solide de fournisseurs
de services qui se spécialisent dans les services directs de logement et de
soutien pour les sans-abri, de même qu’un réseau vivant de centres de santé et
de ressources qui incluent notamment les sans-abri parmi leurs nombreux groupes
de clients. Un réseau solide de fournisseurs de logements sociaux est un élément
essentiel du réseau de services, et il en est de même pour les nombreux
organismes qui offrent des services de soutien au logement et d’intervention.
L’intervention dans la rue, les services de santé et les diverses mesures de
soutien pour la prévention de la perte de logement sont des éléments faisant
partie intégrante du réseau de services. De façon encore plus importante depuis
les quelques dernières années, le réseau de services aux sans-abri a commencé à
se percevoir comme un « réseau » et fonctionne en tant que réseau,
ayant une meilleure coordination et de meilleurs liens entre les composantes.
De nombreux répondants aux entrevues auprès des personnes-ressources clés ont
soulevé les « partenariats solides » et la « culture communautaire
de collaboration » comme étant les caractéristiques du réseau de services
qui contribuent le plus à sa réussite.
La Ville d’Ottawa a été déterminée par la
province comme étant le gestionnaire du réseau de services pour les sans-abri,
de même que l’entité communautaire pour la prestation du financement du fédéral
dans le cadre de l’IPAC. Ces rôles incluent notamment la responsabilité de la
planification du réseau, la répartition des fonds obtenus des gouvernements
fédéral, provinciaux et territoriaux pour les sans-abri et l’examen et le suivi
de l’efficacité. De plus, la Ville est un fournisseur de services directs pour
les familles sans abri grâce à l’exploitation des refuges pour familles.
6.6.2 Questions
soulevées
Les personnes-ressources clés, particulièrement
celles de la collectivité générale, ont relevé la possibilité d’améliorer les
liens du réseau de services aux sans-abri avec d’autres secteurs et avec la
collectivité dans l’ensemble. Par exemple, étant donné l’importance des
services en santé mentale et en toxicomanie, de nombreuses personnes se sont
prononcées sur le besoin d’établir des relations étroites avec le secteur de la
santé. Certains répondants ont relevé des tensions dans les relations entre le
réseau de services aux sans-abri et les fournisseurs de logements sociaux,
alors une meilleure collaboration entre ces derniers serait avantageuse. Les
personnes-ressources clés ont indiqué que, en plus de continuer les bonnes
relations de travail avec la Direction du logement, des liens plus étroits
entre le réseau de services aux sans-abri et d’autres services de la Ville, y
compris les SEAF, la police et la santé publique, de même qu’avec le secteur
privé et la collectivité générale seraient des améliorations souhaitables.
Les divers plans sectoriels ont également
relevé un important besoin d’expansion des réseaux de fournisseurs de services
aux sans-abri travaillant dans certains domaines. Par exemple, on a recommandé
des réseaux nouveaux ou améliorés pour les nouveaux arrivants, les
francophones, les Autochtones, les membres de la famille des personnes
souffrant de troubles du développement, de même que pour les services aux
femmes et les services de logements transitoires et en milieu de soutien.
D’autres questions de gestion du réseau de
services ont également été soulevées dans de nombreux plans sectoriels. Par
exemple, un certain nombre de plans sectoriels ont demandé d’apporter des
améliorations aux systèmes de collecte de données afin de faciliter la
planification des services aux sans-abri et d’être davantage en mesure de
déterminer les besoins de services en langue française. Des améliorations aux
services en langue française ont également été déterminées comme une nécessité
dans un certain nombre de secteurs. Une formation sur un large éventail de questions
opérationnelles, de même que sur les questions génériques de la
sensibilisation, de la communication et de la sensibilité a été demandée dans
la plupart des plans sectoriels.
De nombreux plans sectoriels ont soulevé le
besoin de communications améliorées entre les organismes, et entre les
personnes sans abri elles-mêmes, pour veiller à ce qu’ils soient informés des
ressources disponibles. La mise en œuvre de la stratégie de communication
préparée pour l’ERCC permettra d’améliorer de façon marquée les communications
au sein du réseau de services, de même qu’avec la collectivité générale.
Enfin, l’importance de la recherche et de
l’évaluation pour la réussite du réseau de services d’Ottawa a été notée par un
certain nombre de personnes-ressources clés et dans les plans sectoriels. De
nombreux domaines où mener d’autres recherches ont été soulevés dans les plans
sectoriels, y compris la recherche sur les modèles de logements en milieu de
soutien, les besoins de logement des itinérantes, les nouveaux arrivants, les
personnes souffrant de retards du développement, les jeunes vivant en milieu
rural, les personnes âgées vivant en milieu rural, et les questions de logement
en milieu rural. Le besoin continu de diffuser les résultats de la recherche
est comblé en partie grâce aux efforts du Groupe de travail sur la recherche et
l’évaluation de l’Alliance pour résoudre la question des sans-abri. Déterminer
les priorités de recherche et chercher des fonds pour la tenue des recherches
sont des rôles de gestion du réseau de services essentiels.
Toutes ces questions propres à l’ensemble du
réseau suggèrent le besoin d’un groupe de coordination opérationnelle continu
qui jouerait les rôles suivants :
De plus, dans le cas où la collectivité
conviendrait de créer une table du leadership sur l’itinérance, un soutien
continu de cette entité serait un rôle clé pour un groupe de coordination
opérationnelle.
Le groupe de coordination opérationnelle
devrait être composé de représentants de tous les bailleurs de fonds, y compris
le gouvernement fédéral, la province (MSSC et MSSLD), les principales
directions de la Ville (Logement, Santé, SEAF), Centraide, de même que de
représentants des organismes fournisseurs de services, des fournisseurs de
logements sociaux, des défenseurs des droits des sans-abri et des sans-abri
eux-mêmes. Le groupe nécessiterait un soutien administratif et financier
adéquat pour être en mesure d’accomplir les rôles susmentionnés.
6.6.3 Mesures
proposées
6a. L’ERCC, qui est composée de représentants
de la Ville d’Ottawa, de l’Alliance pour résoudre la question des sans-abri, de
Centraide et d’autres intervenants clés d’Ottawa, crée un groupe de
coordination opérationnelle (GCO) visant à favoriser l’établissement de liens
entre tous les secteurs intervenant auprès des sans-abri, y compris les
bailleurs de fonds, les fournisseurs de services, les fournisseurs de logements
sociaux, les défenseurs des droits des sans-abri et les personnes sans abri ou
qui l’ont déjà été, et à susciter leur participation.
6b. Le rôle
du GCO serait notamment :
·
d’assurer
la surveillance permanente du Plan d’action communautaire,
·
d’établir
les priorités de recherche et les sources de financement,
·
de
superviser la planification et l’évaluation fondées sur une consolidation des
systèmes de collecte de données,
·
de
formuler des normes bilingues et des mécanismes de reddition des comptes
connexes,
·
d’aider
les nouveaux réseaux de fournisseurs de services ou les réseaux améliorés,
·
de
favoriser la formation dans tous les secteurs du réseau de services,
·
de
mettre en œuvre une stratégie de communications en vue de coordonner les
services de première ligne et de promouvoir le soutien général pour la
recherche de solutions au problème de l’itinérance.
6c. Les améliorations
au réseau de services donnent plus l’occasion aux personnes sans abri ou à
risque d’itinérance de participer à la planification, à la prise de décisions
et à la mise en œuvre.
6.6.4 Résultats fructueux
Tous les secteurs de la collectivité
se sont engagés pleinement à contrer l’itinérance, assurant une étroite
coordination de la planification, du financement et de la prestation des
services, et les personnes sans abri contribuent à améliorer les services.
Six ans après l’élaboration du premier Plan d’action communautaire sur
l’itinérance, la Ville d’Ottawa a pris de nombreuses mesures positives pour
s’attaquer à ce problème. Un bon éventail d’employés et de bénévoles qualifiés
et dévoués appartenant à de nombreux organismes communautaires reçoivent un
soutien grâce au financement de tous les ordres de gouvernement, coordonné par
l’entremise de la Ville, afin d’offrir un ensemble d’options et de services de
logement dont la finalité est la prévention de l’itinérance et le règlement du
problème.
Or, pendant la même période, l’itinérance n’a pas disparue pour autant.
La vision d’une « Ville sans itinérance » continue d’être l’objectif qui
pourtant demeure hors d’atteinte. Parmi les principales tendances qui
caractérisent l’itinérance à Ottawa, citons les graves problèmes que
constituent l’augmentation de l’utilisation de stupéfiants, particulièrement
parmi les jeunes, de graves pénuries de logements abordables, l’augmentation de
l’itinérance parmi les femmes adultes célibataires, l’insuffisance des services
de santé mentale et de toxicomanie et l’aggravation de la situation économique
des personnes à faible revenu.
Les besoins prioritaires manifestes de la
collectivité, auxquels il faut répondre grâce à ce Plan d’action communautaire,
sont les suivants :
On constate que, parallèlement, la collectivité approuve vigoureusement
que les instances continuent de se concentrer sur la prévention de l’itinérance
et préconisent des solutions à long terme au problème. On considère la
sensibilisation de l’ensemble de la collectivité comme une étape importante
menant à la constitution d’un soutien politique à long terme pour des mesures
de lutte contre l’itinérance et pour la création d’une responsabilité plus
collective pour ce qui est de donner davantage de possibilités aux sans-abri.
Les principaux résultats que l’on
envisage d’atteindre grâce à ce plan d’action sont notamment les
suivants :
1. Un réseau
bien coordonné empêche les personnes de perdre leur logement, aide les
personnes à avoir accès au logement et favorise des collectivités d’habitation
soudées et viables.
2.
La création
d’autres options de logement pour ceux qui sont sans abri ou à risque
d’itinérance est financée grâce à des engagements permanents des gouvernements
fédéral et provinciaux, et des services de soutien adéquats sont fournis afin
de stabiliser les collectivités de logement social existantes.
3.
L’élaboration
d’une stratégie globale de lutte contre la toxicomanie est adaptée aux
sans-abri et aux personnes à risque d’itinérance, un ensemble accessible de
services de soins physiques et mentaux est offert aux sans-abri et aux
populations à risque et la faisabilité de convertir les espaces d’hébergement
en logements permanents et en milieu de soutien pour les itinérants chroniques
est évaluée.
4. On offre aux sans-abri intéressés et
capables de s’intégrer à la collectivité et d’accroître leur autonomie des
occasions de logement permanent, d’éducation supplémentaire, de formation et
d’emploi, avec l’appui de l’ensemble de la collectivité, notamment le secteur
commercial.
5. Les pressions qu’exercent les
gouvernements fédéral et provinciaux pour que des mesures soient prises
aboutissent à une augmentation du financement durable et à l’amélioration des
politiques permettant de s’attaquer à l’itinérance; en outre, un public informé
appuie l’action politique et la collecte de fonds pour des initiatives visant à
combattre l’itinérance.
6.
Tous les secteurs
de la collectivité sont engagés à fond dans la lutte contre l’itinérance, la
planification, le financement et la prestation de services sont étroitement
coordonnés, et les sans-abri ont de nombreuses occasions de participer à
l’amélioration des services.
Il est plus particulièrement recommandé que la
collectivité :
1. Accorde son appui à la vision d’une « ville sans
itinérance » ainsi qu’à la mission et aux principes proposés pour guider
la mise en œuvre du Plan d’action communautaire sur l’itinérance.
2. Donne son aval aux mesures suivantes :
Pour empêcher les gens de tomber dans
l’itinérance, il est proposé ce qui suit :
1a. Tous les organismes qui offrent
des services communautaires de prévention de perte de logement et la Direction
du logement de la Ville d’Ottawa mettent au point un plan d’action visant à
mettre en œuvre les recommandations tirées de l’évaluation du Réseau de
prévention de perte de logement. Cela inclut notamment ce qui suit :
1b. Tous les organismes qui offrent des services de
prévention de perte de logement sur place, grâce au soutien des locataires,
collaborent avec la Ville d’Ottawa et d’autres intervenants bailleurs de fonds
afin de déterminer les priorités géographiques et des services.
1c. La Direction du logement de la Ville d’Ottawa et
le Réseau de prévention de perte de logement lancent un programme
d’intervention avec les fournisseurs de logements sociaux et les locateurs
intéressés dans le but d’informer le secteur du logement sur les services du
Réseau de prévention de perte de logement et dans le but d’améliorer les façons
de collaborer et de clarifier les rôles concernant les locataires à risque.
1d. La Direction des services d’emploi et d’aide
financière (SEAF) de la Ville d’Ottawa travaille en collaboration avec le
Réseau de logements sociaux d’Ottawa afin de mettre au point un protocole
visant à partager l’information au sujet des locataires qui risquent
l’expulsion.
Pour que les
sans-abri et les personnes qui risquent l’itinérance disposent d’un ensemble
complet d’options de logement abordable et de mesures de soutien appropriées,
il est proposé ce qui suit :
2a. La Direction du logement de la Ville d’Ottawa
recherche énergiquement, de concert avec l’Association du logement sans but
lucratif de l’Ontario et d’autres organismes de défense du logement, un
financement supplémentaire permanent pour le logement en milieu de soutien et
le logement subventionné, du ministère de la Santé et des Soins de longue durée
de l’Ontario (MSSLD) et du ministère des Services sociaux et communautaires
(MSSC), dans la perspective de créer 200 unités supplémentaires de
logement en milieu de soutien ou de logement subventionné par an au cours des
dix prochaines années.
2b. Les organismes de
service aux sans-abri qui désirent accroître le nombre de logements en milieu
de soutien ou le nombre de logements subventionnés établissent des liens avec
les promoteurs de logements privés et sociaux ainsi que les fournisseurs de
logements sociaux existants afin d’élaborer des propositions de logement
conjointes.
2c. La Ville
d’Ottawa, par l’intermédiaire d’Action Ottawa et de l’initiative fédérale-provinciale
en matière de logement abordable, affecte 10 % des nouveaux logements sans
but lucratif et coopératifs afin de répondre aux besoins des familles et des
personnes figurant sur la liste d’attente de logement social qui sont désignées
comme sans-abri, dans la perspective de fournir 100 unités de ce type par
an, de même que des services de soutien mobiles appropriés financés par la
province.
2d. La Direction du logement de la Ville d’Ottawa assure une pleine
utilisation des fonds obtenus de la province pour les allocations de
loyer/suppléments de loyer (400 unités en 2005‑2006), y compris en
mettant en œuvre, dans des appartements privés, un programme pilote
d’hébergement des familles et des personnes sans abri ou à risque d’itinérance;
la province finance des services de soutien mobiles qui répondent aux besoins
de ces locataires.
2e. La
Ville d’Ottawa, le MSSC et le MSSLD financent la création de 50 unités de
logement transitoire par année, y compris des logements temporaires pour les
nouveaux arrivants.
2f. La
Direction du logement de la Ville d’Ottawa appuie d’autres projets abordables
d’accession à la propriété (fondés sur le modèle de la CAHDCO), qui ciblent les
personnes à risque d’itinérance ou celles qui habitent des logements sociaux.
2g. La Direction du
logement de la Ville d’Ottawa, le Réseau de logements sociaux, le MSSC, le
MSSLD, les organismes de santé mentale et de toxicomanie et les fournisseurs de
services aux sans-abri déterminent les mesures de soutien nécessaires, et le
MSSC et le MSSLD financent ces besoins afin de mieux stabiliser et de mieux
intégrer les personnes et les familles sans abri dans les logements sociaux
existants et dans les nouveaux logements abordables créés par l’intermédiaire
d’Action Ottawa et de l’Initiative du logement abordable.
2h. La Direction du logement de la Ville d’Ottawa finance les services
d’intervention qui aident les clients à quitter directement la rue pour se
trouver un logement transitoire ou à long terme.
Afin de venir en aide aux personnes
lorsqu’elles sont sans-abri, il est proposé ce qui suit :
3a. La Direction du logement de la Ville d’Ottawa et
l’Alliance pour résoudre la question des sans-abri veillent à ce que dans
l’élaboration de la stratégie antidrogue de la Ville d’Ottawa :
3b.
La Ville d’Ottawa, en collaboration avec l’Alliance pour résoudre la question
des sans-abri, recommandent, avec le Réseau local d’intégration des services de
Champlain et le MSSLD, l’augmentation du financement pour les services de santé
mentale et de toxicomanie qui :
·
répondent aux besoins
particuliers des sans-abri,
·
sont axés sur la
collectivité et les clients,
·
comportent des
approches de réduction des préjudices et sont axés sur le logement permanent.
3c. Les organismes
communautaires de soins de santé et de toxicomanie collaborent avec les
fournisseurs de services aux hommes et aux femmes sans abri pour élaborer conjointement
un plan visant à intégrer la prestation de services aux sans-abri.
3d Les fournisseurs
de services aux femmes sans abri, de concert avec les prestateurs de soins de
santé, élaborent un éventail complet d’options en matière de services de soins de
santé pour les femmes sans abri, notamment les femmes autochtones et les
nouveaux arrivants.
3e. La Direction du
logement de la Ville d’Ottawa, en consultation avec les exploitants de refuges
d’urgence, mènent une étude visant à déterminer la faisabilité de convertir
certaines parties des refuges existants en logements transitoires ou en milieu
de soutien pour les personnes vivant seules et les familles qui sont des
itinérants chroniques.
Pour donner
l’occasion aux personnes de sortir de l’itinérance, il est proposé ce qui
suit :
4a. La Ville d’Ottawa
continue d’appuyer le lancement d’initiatives communautaires de création
d’emplois pour les sans-abri et les personnes vulnérables et en assure la
coordination avec les fournisseurs existants de services aux sans-abri.
4b.
La Direction des services d’emploi et d’aide financière de la Ville d’Ottawa
collabore avec les organismes communautaires œuvrant pour les sans-abri en vue
de lancer des ateliers et un programme de soutien à l’emploi qui répondent aux
besoins de la population itinérante.
4c.
La Ville d’Ottawa recherche des occasions de financement du soutien à l’emploi
par l’entremise des gouvernements fédéral et provinciaux, particulièrement pour
appuyer des initiatives de développement économique communautaires.
4d. Les organisations de
financement de services aux sans-abri, notamment Centraide, la Fondation
communautaire ou la Ville d’Ottawa soutiennent une évaluation, au sein de la
collectivité des sans-abri, de l’intérêt pour le rattrapage scolaire, l’acquisition
de compétences, la formation à l’autonomie fonctionnelle, les actions
d’apprentissage, la formation en emploi et les besoins de ceux‑ci.
4e. La Ville d’Ottawa,
sensible aux besoins particuliers des Autochtones et des nouveaux arrivants,
augmente le nombre de travailleurs de soutien à l’hébergement afin d’aider les
personnes dans les refuges à trouver et à maintenir un logement convenable.
Pour recommander des solutions à long terme à l’itinérance, il est proposé ce qui suit :
5a.
L’Alliance pour résoudre la question des sans-abri poursuit son rôle essentiel
d’intervention au nom des sans-abri d’Ottawa.
5b. Le Conseil de la Ville d’Ottawa intervient auprès des gouvernements
fédéral et provincial pour obtenir de meilleures politiques de logement social,
d’immigration, de santé et de soutien du revenu afin de prévenir et de résoudre
la question des sans-abri.
5c. Les Services
communautaires et de protection de la Ville d’Ottawa, en vue de défendre les
intérêts des sans-abri, appuient la création d’une table de leadership qui
regroupe des membres très influents du secteur des affaires, les organismes de
financement, les médias, des groupes confessionnels, les secteurs de la santé,
du logement et de l’itinérance et le grand public.
5d.
La table de leadership met en œuvre chaque année une initiative de prestige
afin de rehausser le profil des sans-abri, de recueillir des fonds à
l’intention de la Homeless Foundation et de passer en revue les progrès
réalisés à l’égard de la mise en œuvre du Plan d’action communautaire.
Pour renforcer le système de
prestation des services pour les sans-abri, il est proposé ce qui suit :
6a. L’ERCC, qui est composée de
représentants de l’Alliance pour résoudre la question des sans-abri, de
Centraide et d’autres intervenants clés d’Ottawa, crée un groupe de
coordination opérationnelle (GCO) visant à favoriser l’établissement de liens
entre tous les secteurs intervenant auprès des sans-abri, y compris les
bailleurs de fonds, les fournisseurs de services, les fournisseurs de logements
sociaux, les défenseurs des droits des sans-abri et les personnes sans abri ou
qui l’ont déjà été, et à susciter leur participation.
6b. Le rôle du GCO serait notamment :
·
d’assurer
la surveillance permanente du Plan d’action communautaire,
·
d’établir
les priorités de recherche et les sources de financement,
·
de
superviser la planification et l’évaluation fondées sur une consolidation des
systèmes de collecte de données,
·
de
formuler des normes bilingues et des mécanismes de reddition des comptes
connexes,
·
d’aider
les nouveaux réseaux de fournisseurs de services ou les réseaux améliorés,
·
de
favoriser la formation dans tous les secteurs du réseau de services,
·
de
mettre en œuvre une stratégie de communications en vue de coordonner les
services de première ligne et de promouvoir le soutien général pour la
recherche de solutions au problème de l’itinérance.
6c. Les améliorations
au réseau de services donnent plus l’occasion aux personnes sans abri ou à
risque d’itinérance de participer à la planification, à la prise de décisions
et à la mise en œuvre.
Ontario au travail et Peel Living : partenaires de la prévention de l’expulsion
La région de Peel a pris certaines mesures pour
créer un partenariat entre Ontario au travail et Peel Living, la société de
logement de la région. Ce partenariat vise à prévenir l’expulsion découlant
d’arriérés de loyer ou de problèmes comportementaux, tout en réduisant les
coûts administratifs, les arriérés de loyer et les autres coûts que la société
de logement doit assumer lorsque les locataires sont expulsés. Ce partenariat
est viable étant donné que OT et que Peel Living font partie de la Municipalité
régionale de Peel, ce qui rend le partage de l’information possible.
La stratégie de prévention de
l’expulsion inclut notamment les composantes suivantes :
1. Prévenir l’expulsion découlant des arriérés de loyer
Tous les mois, Peel Living remet aux agents de
prévention des expulsions d’OT une liste des locataires qui bénéficient d’OT ou
du POSPH et qui ont accumulé des arriérés pour la deuxième ou la troisième fois
(connue sous le nom de liste N4). Les agents de prévention des expulsions
travaillent avec les agents de traitement des cas d’OT afin de déterminer ceux
qui bénéficient ou qui ne bénéficient pas de l’aide sociale, de déterminer la
situation du ménage et d’établir des liens avec le locataire/client en
difficulté.
OT paie les arriérés accumulés par un client,
et ensuite le ménage se retrouve à participer au programme de paiement direct
du loyer à partir de l’assistance sociale (Rent Direct) ou sous administration
d’un fiduciaire. Si un ménage souhaite plus tard annuler sa participation au
programme de paiement direct du loyer (Rent Direct), il est questionné et
surveillé de près afin de déceler tout signe d’arriérés qui pourrait survenir à
nouveau. Il est toutefois rare qu’un locataire participant à ce type de
programme quitte le programme.
Avantages
pour Peel Living
2. Prévenir les
expulsions résultant de troubles comportementaux
OT a établi une boîte aux lettres pour la prévention de l’expulsion que
Peel Living (et d’autres fournisseurs de logements) peuvent utiliser pour
informer le service de certaines situations où une expulsion pourrait avoir
lieu en raison de troubles comportementaux. Lorsque les agents de prévention
des expulsions d’OT reçoivent un message électronique à propos d’un cas, ils
collaborent avec le bon agent de traitement des cas, procède à une évaluation
dans les 24 à 48 heures et détermine des façons de remédier aux problèmes
qui surviennent. Dans certains cas, cela peut signifier de trouver un logement
plus adapté pour un locataire (p. ex., un locataire qui a besoin d’un
logement en milieu de soutien mais qui est encore dans une unité indépendante)
ou de prendre des dispositions pour trouver d’autres mesures de soutien pour le
ménage.
Partout au Canada, on retrouve des exemples inspirants de logements
permanents et transitoires appropriés et abordables pour les sans-abri qui
souffrent de problèmes complexes de santé mentale et de toxicomanies.
Portland Hotel Society (Vancouver)
Le Portland Hotel offre des logements permanents et un soutien
personnalisé pour les adultes qui souffrent de troubles concomitants, c’est‑à-dire
ceux qui souffrent d’une maladie mentale grave et qui ont au moins une
toxicomanie. Un grand nombre d’entre eux sont des consommateurs de drogues
injectables qui sont également séropositifs pour le VIH ou à risque.
Le Portland Hotel est un des quatre établissements de logements
exploités par la Portland Hotel Society de Vancouver, un organisme sans but
lucratif qui a vu le jour en 1993. Le Portland Hotel lui-même a été lancé en
1991 par la Downtown Eastside Residents Association (DERA) de Vancouver.
L’association a converti un hôtel local en un établissement de logements à long
terme pour les sans-abri et transféré l’établissement à la Portland Hotel
Society une fois terminé.
Le Portland Hotel compte 86 unités à occupation simple, chacune
ayant sa propre toilette et sa propre douche. Bien que 17 de ces unités aient
une cuisine complète, la plupart d’entre elles ont un minimum d’installations
pour la cuisine. Chaque étage a une cuisine commune, une buanderie et un salon.
Sur l’étage de l’entrée, un café exploité par un organisme sans but lucratif
offre un repas gratuit par jour aux résidents et trois repas gratuits par jour
aux résidents qui sont positifs pour le VIH. Un salon avec télévision est situé
à l’entrée principale, et il y a une grande pièce multifonctionnelle et un
certain nombre de pièces plus petites dont se servent les fournisseurs de
services. Les loyers correspondent à la portion allocation aux locataires de la
rente de retraite ou de l’assistance sociale.
Huit travailleurs en santé mentale offrent un soutien constant aux
résidents, deux des travailleurs étant toujours sur les lieux pour un quart de
12 heures. Un médecin et une infirmière sont sur les lieux quatre
demi-journées chaque semaine et sont au service des résidents des quatre
établissements de logements de la société. Le programme offre également
d’autres services, notamment, des services de soutien à domicile, un counseling
en nutrition, un counseling général, des massages et un service d’acupuncture,
un service de podiatre, de coiffeur et des groupes d’art et de poésie animés par
des artistes et des poètes locaux, de même que des activités communautaires
régulières.
À part les critères directeurs qui précisent qui le programme dessert‑il,
le Portland Hotel n’a pas de processus d’accueil ou d’admission officiel. Dans
le même ordre d’idées, il a quelques règles et règlements. On vise à accepter
les résidents là où ils sont, et à être souple, réceptif et créateur pour
travailler avec eux afin qu’ils maintiennent leur logement et qu’ils demeurent
en aussi bonne santé que possible. Toutes les mesures de soutien et
d’intervention auprès des résidents sont prises en fonction de chaque cas, en
ayant comme point de départ d’accepter les résidents comme ils se comprennent
eux-mêmes, de même que leurs besoins et désirs. Une politique de non-expulsion
souligne l’engagement du programme d’accepter et de trouver des solutions
créatives aux problèmes. Les membres du personnel utilisent une approche de
réduction des préjudices face à l’abus de substances des résidents,
conformément à la philosophie du programme et aux caractéristiques et aux choix
de son groupe cible.
Le Portland Hotel a réussi à offrir des logements à long terme aux
personnes qui souffrent d’une maladie mentale et de toxicomanies tout en
réduisant leur vulnérabilité aux préjudices. Bien qu’un séjour de quatre à six
ans soit commun chez les résidents, approximativement 40 % des résidents
demeurent au Portland Hotel pour une période pouvant aller jusqu’à dix ans.
Cela contraste considérablement avec les antécédents des résidents, qui déclaraient
généralement de six à huit adresses, ou aucune, pendant l’année précédant leur
emménagement au Portland Hotel.
Programme HOMES : Good Shepherd
Non-Profit Homes (Hamilton)
Good Shepherd Non-Profit Homes Inc. a lancé son premier projet
d’aménagement de logements en 1993. Ce fournisseur de logements sociaux tire
ses origines des centres Good Shepherd, un organisme confessionnel qui existe à
Hamilton depuis 40 ans et qui offre des services d’aide d’urgence
(aliments, vêtements et refuge) aux personnes dans le besoin tout au long de
l’année.
En 2000, Good Shepherd Non-Profit Homes en collaboration avec des
partenaires communautaires ont lancé le programme HOMES – Housing with
Outreach, Mobile and Engagement Services. L’objectif est d’assurer un logement
sécuritaire, abordable et en milieu de soutien à ceux qui ont des antécédents
d’itinérance et de maladie mentale. Le programme a vu le jour à la suite des
changements aux services offerts par les hôpitaux et en raison du manque de
nouvelles initiatives pour les personnes vivant avec un problème de santé
mentale dans la collectivité. En mettant sur pied le programme HOMES, Good
Shepherd Non-Profit Homes savait que le défi à relever serait d’héberger et
d’appuyer « les plus difficiles à loger », y compris les personnes
souffrant de troubles concomitants.
En septembre 2004, 191 personnes avaient reçu des services de
logement et de soutien par l’intermédiaire du programme HOMES. Tous les
participants au programme se sont vu poser le diagnostic de maladie mentale et
la moitié d’entre eux ont des problèmes de santé mentale et de consommation. On
a posé un diagnostic mixte chez près de 9 % des participants (trouble du
comportement et maladie mentale). Approximativement 74 % des locataires du
programme HOMES déclarent également avoir au moins une déficience physique
importante.
Le programme HOMES offre 181 unités de logements permanents avec
soutien personnalisé. Toutes les unités sont subventionnées. Certaines unités
sont la propriété du fournisseur de logements, et d’autres sont gérées par bail
principal. Les unités faisant partie des établissements détenus par Good
Shepherd incluent des chambres-salons avec salle de bains privée et
réfrigérateur et des installations communes, comme des salons, une salle à
manger et une cuisine, de même que des studios ou des appartements à une
chambre avec une pièce communautaire partagée avec d’autres locataires. Les
diverses unités disponibles sont réparties en studios et en appartements à une,
deux et trois chambres.
Le programme HOMES inclut une réadaptation psychosociale et a recours à
un modèle fondé sur le rétablissement pour ce qui est d’héberger et d’appuyer
les personnes souffrant de troubles concomitants. Il met l’accent sur les
points forts de la personne et sur les défis qu’elle souhaite relever. En ce
qui a trait à la consommation de substances, on met l’accent sur la réduction
des préjudices : travailler avec les locataires afin de minimiser les
préjudices à leur santé physique, minimiser les risques pour la sécurité des
locataires, les renseigner sur les mesures de soutien offertes et les aider à
prendre leurs propres décisions.
La nature du soutien offert par le personnel du programme HOMES est une
gestion intensive des cas. Les locataires peuvent avoir accès à différents
niveaux de service selon leurs besoins personnels. Ceux qui ont besoin d’un
soutien sur place continu sont hébergés dans les logements dont Good Shepherd
Non-Profit Homes est le propriétaire. Ceux qui nécessitent un niveau de soutien
moins élevé sont hébergés dans les diverses unités éparpillées et reçoivent un
soutien offert par une équipe mobile. Les locataires ont également accès à des
psychiatres et à une infirmière en santé mentale qui travaillent sur les lieux
et à l’extérieur. Les psychiatres rattachés au programme ont une formation
particulière dans le domaine des troubles concomitants et discutent ouvertement
des substances qui ont moins de conséquences négatives pour certaines
conditions psychiatriques. Un soutien pastoral et un programme d’administration
provisoire sont offerts grâce aux liens avec le Good Shepherd Centre.
Toronto Emergency Homelessness Pilot
Project
En septembre 2002, « Tent City », une importante
agglomération de squatters sur une propriété riveraine détenue par Home Depot,
a été évacuée, et les logements ont été démolis et le site rasé. Afin de
répondre aux besoins de ceux qui ont été expulsés de Tent City, la Ville de
Toronto a lancé le Emergency Homelessness Pilot Project (EHPP), qui vise à
fournir des suppléments de loyer aux occupants de Tent City et à les aider à se
trouver un logement et à le conserver.
Le programme était administré par la Société de logement communautaire
de Toronto et les services de soutien au logement étaient offerts par le Centre
communautaire Woodgreen. Les résidents de Tent City ont reçu une « lettre
de garantie » stipulant que la Société de logement communautaire de
Toronto paierait le loyer du premier et du dernier mois, garantirait 100 %
du loyer pour le deuxième et le troisième mois et paierait par la suite la
différence entre ce que le locataire peut payer et le loyer économique mensuel.
Les travailleurs de soutien à l’hébergement détermineraient les unités,
communiqueraient et négocieraient avec les locateurs, aideraient un locataire à
obtenir des fonds pour l’hébergement par l’intermédiaire d’Ontario au travail
(OT) ou du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH),
participeraient à la signature du bail, examineraient les responsabilités du
locataire et aideraient le locataire pour ce qui est de l’établissement du
budget et d’autres compétences connexes. Le supplément de loyer de ce programme
diffère de la plupart des autres suppléments de loyer, c’est‑à-dire que
le supplément est rattaché à la personne plutôt qu’au logement.
Une évaluation du programme a permis de relever certains problèmes mais
un grand nombre de résultats favorables.
Le EHPP est rentable pour ce qui est d’héberger des gens dans les
refuges. L’évaluation comparait également le coût avec celui du programme
Habitat, qui héberge des personnes souffrant de problèmes de santé mentale
graves dans des maisons de chambres privées. Le EHPP était moins dispendieux
que le programme Habitat, mais la différence de coût était attribuable à un
coût moins élevé des services de soutien (et probablement à un niveau de
soutien moins élevé).
Rentabilité des suppléments de loyer
On dispose de preuves variées sur la rentabilité des suppléments de
loyer en comparaison avec la rentabilité des secteurs de logements sociaux
coopératifs ou sans but lucratif.
Michael Shapcott (Ontario
Housing Backgrounder, 23 août 2005) fait valoir que les
suppléments de loyer coûtent davantage et rapportent moins que le logement
social. Il fait référence aux données provenant des États-Unis indiquant que
les suppléments de loyer du secteur privé (bons pour logement) ont été
utilisées pendant plusieurs décennies et à certaines citations tirées d’un
article du professeur Scott Sussin de l’Université de New York qui a été
publié dans le Journal of Public
Economics en 2002 :
« La principale constatation est que les ménages à faible revenu
dans les régions métropolitaines ayant plus de bons pour logement ont connu des
augmentations plus rapides du loyer, comparativement à ceux où les bons pour
logement étaient moins abondants. Dans les 90 régions métropolitaines les
plus importantes, les bons ont fait augmenter les loyers de 16 % en
moyenne, un effet important qui correspond à la faible élasticité de
l’approvisionnement dans le marché des logements locatifs de faible
qualité. »
Michael Shapcott fait également une analyse des coûts à long terme
des suppléments de loyer par rapport aux coûts à long terme du logement social,
et en vient à la conclusion que le logement social est moins coûteux, qu’il
crée également un actif public à long terme et qu’il améliore les
collectivités. Son analyse compare le coût prévu sur 30 ans de
500 suppléments de loyer du secteur privé pour des ménages à faible revenu
ou à revenu modeste avec le coût prévu sur 30 ans de 750 logements
sociaux à revenu mixte (dont 500 unités seraient pour des ménages à faible
revenu et à revenu modeste). Dans cette analyse, le coût du supplément de loyer
sur 30 ans serait tout juste supérieur à 200 millions de dollars,
tandis que le coût du logement social serait de 176 millions de dollars.
Steve Pomeroy (Comparison of
Operating Subsidies and Capital Investment in Affordable Housing in Ottawa 1978‑2004,
juin 2005) a récemment fait une comparaison des coûts du logement sans but
lucratif et des suppléments de loyer. Son examen est basé sur les coûts
d’exploitation réels d’un projet de propriétés sans but lucratif et sur le
loyer économique effectif pour les unités avec contrats de suppléments de loyer.
Cette analyse, basée sur quatre comparaisons de cas particulières, révèle que
du point de vue du flux des subventions, les dépenses cumulatives sur
25 ans pour les suppléments de loyer fondés sur le marché sont moins
élevées, comparativement aux dépenses cumulatives pour le logement sans but
lucratif.
Toutefois, Steve Pomeroy souligne qu’une comparaison des coûts de
subvention seulement ne tient pas compte d’une importante différence entre les
deux options:
En plus d’aider les ménages à faible revenu à payer leur loyer, la
subvention sans but lucratif contribue à l’obtention d’un actif détenu par la
collectivité… Le supplément de loyer pour le logement locatif économique
atteint le même objectif pour ce qui est d’aider à la capacité de payer, mais il
ne permet pas d’accumuler d’actifs détenus par le public ou par la
collectivité, et le locateur n’est pas obligé ni motivé d’offrir un loyer
abordable lorsque l’entente de subvention prend fin.
Shapcott et Pomeroy soulèvent d’autres facteurs qui devraient être pris
en considération au moment de déterminer la pertinence des suppléments de loyer
ou du développement de logements sociaux :
ANNEXE 5 Initiatives inspirantes : Accès à la propriété abordable
SCLAC
Un des meilleurs exemples d’initiative d’accès à
la propriété a ciblé les ménages ayant besoin de logements modestes ici même à
Ottawa. La société de construction de logements abordables au centre-ville
(SCLAC) a élaboré un modèle permettant aux ménages à faible revenu ou à revenu
modeste d’accéder à la propriété selon une approche de copropriété « à but
non lucratif ». Ce modèle donne la possibilité aux familles et aux
personnes qui habitent les logements sociaux ou sont sur la liste d’attente des
logements sociaux d’être propriétaire-occupant à faibles coûts et leur donne
l’occasion de réaliser un bon placement avec des mensualités raisonnables.
L’aménagement de Clarence Gate sur Clarence près
de King Edward est un exemple de ce type de logements. Il s’agit d’un projet de
30 unités en copropriété, dont 19 unités sont vendues à des prix très
abordables pour le marché d’Ottawa (par exemple, des unités à une chambre à
coucher se vendent entre 99 000 $ et 104 000 $). Les prix
sont maintenus à un faible niveau grâce à une conception modeste et de faibles
profits et ils demeureront à ce niveau parce que les propriétaires ne peuvent
vendre les unités qu’aux prix d’achat de 2003 auquel est ajouté ou retiré
l’indexe des prix à la consommation. Ce projet s’adresse aux ménages dont les
revenus annuels sont de 31 500 $ (une seule personne) à
48 500 $ (ménages de trois personnes ou plus).
L’aménagement de Clarence Gate a reçu très peu
de soutien financier de la part des gouvernements. La Ville d’Ottawa a exonéré
le projet des frais de permis de construction, des redevances pour la création
de parcs et des empiètements, et l’a également exempté des redevances
d’aménagement, comme pour tous les projets de construction résidentielle du
centre-ville d’Ottawa. La DRHC a offert une subvention pour la création
d’emplois et la SCHL a contribué l’assurance pour le financement du pont.
Accès à la propriété abordable de Quint
La société de construction Quint est une société
de développement économique communautaire à but non lucratif qui a permis à des
coopératives d’habitation d’acheter et de rénover des logements dans des
quartiers de logements modestes à Saskatoon. Les maisons unifamiliales sont
regroupées en coopérative d’environ dix familles chacune. La coopérative
possède chaque unité pour les cinq premières années, après quoi les familles
peuvent opter pour assumer l’hypothèque et prendre possession du logement. Le
programme vise les familles qui ont au moins un enfant âgé de moins de
18 ans et dont le revenu familial combiné est de moins de
30 000 $.
Les gouvernements municipaux et provinciaux
financent la mise de fond initiale qui se situe généralement autour de
15 000 $ (partage dans une proportion de 80/20 entre les
gouvernements provincial et municipal respectivement). Ces mises de fonds
initiales sont effacées si les résidents prennent possession de leur unité.
Jusqu’à maintenant, aucune mesure de contrôle n’a été introduite pour
restreindre les gains en capitaux des propriétaires.
Quint a également contribué à l’établissement de
la coopérative Bent Nail Tool qui :
· Donne accès aux outils appropriés aux travaux d’amélioration
intérieure et extérieure des logements.
· Donne accès au matériel de base à l’entretien de la
propriété et au paysagement.
· Élabore
et coordonne une série d’ateliers portant sur la plomberie, l’électricité, la
réfection de toiture, le ciment, les principes de base en ébénisterie, le
recouvrement de planchers, l’aménagement paysager et la rénovation intérieure.
La coopérative Bent Nail Tool est ouverte à
toutes les personnes qui sont déjà engagées dans les projets Quint, aux autres
propriétaires à faible revenu qui ont peu d’expérience ou pas d’accès au
matériel nécessaire à l’amélioration de leurs conditions de vie et aux
locataires qui, en partenariat avec leur propriétaire, aimeraient faire des rénovations
dans leur espace d’habitation.
Le programme de formation de métier Quint est en
partie financé par le Canada-Saskatchewan Career and Employment Centre et
d’autres organismes de financement. Le financement de ce programme a permis de
maintenir les coûts de rénovation à leur plus faible niveau et a permis à Quint
d’engager et de former la main d’œuvre locale. Les participants reçoivent une
formation de six mois et acquièrent de l’expérience en cours d’emploi pendant
la rénovation des maisons.
Le prix des maisons à Saskatoon est
considérablement moins élevé qu’à Ottawa (moyenne globale de
145 000 $ comparativement à 250 000 $). Quint a noté que ce
type de programme représenterait un plus grand défi dans une ville où le prix
des logements est plus élevé.
Home Ownership Affordability
Partnership à Hamilton
Hamilton, en Ontario, a lancé le Home Ownership
Affordability Partnership (HOAP) conçu pour permettre aux locataires de
logements sociaux de devenir propriétaires-occupants. Le HOAP est un
partenariat entre la ville d’Hamilton, l’association des courtiers en immeubles
de Hamilton-Burlington, l’association des constructeurs de maisons de
Hamilton-Halton et le Threshold School of Building. (Le Threshold School of
Building est un organisme de charité à but non lucratif enregistré qui donne de
la formation pratique en construction de maison au grand public).
Les objectifs du HOAP sont de faire la promotion
de l’accès à la propriété abordable, d’augmenter la qualité des logements
actuels et d’augmenter les compétences technologiques des jeunes à risque. Les
familles choisissent et achètent une maison décrépie ou négligée qui se vend
autour de 65 000 $ à 75 000 $ à Hamilton. Les familles
reçoivent alors du financement pour rénover la maison part l’intermédiaire du
Programme d’aide à la remise en état des logements (PAREL) de la SCHL et les
travaux sur la maison permettront de former les jeunes aux métiers de la
construction. Les coûts sont maintenus à leur plus bas niveau grâce à des dons
en argent et en matériaux de construction.
Les partenaires
privés du programme de Hamilton sont la Banque Scotia et la SCHL qui offrent de
financer l’achat et les rénovations des maisons pour les propriétaires. Bien
que les demandeurs du HOAP ne reçoivent pas d’allocation particulière de la
Banque Scotia, ils peuvent faire évaluer leur admissibilité au plan
hypothécaire sans versement initial de la banque.
La Ville de Vancouver a mis au point une politique et un plan en quatre
parties visant à réduire les préjudices liés aux drogues dans sa collectivité.
Cette stratégie inclut notamment la Santé, la Police, les conseils scolaires,
le Logement, le ministère de l’Enfance et de la Famille, le Centre de recherches
sur les toxicomanies, des organismes sans but lucratif, le City Social Planning
Department, des entreprises locales et des associations de gens d’affaires, des
collèges communautaires et des organismes voués aux arts de diverses façons
dans le but d’aborder tous les aspects de la consommation et de l’abus de
drogues. Les quatre piliers de la politique sont la prévention, la réduction
des préjudices, le traitement et l’application de la loi.
Prévention
Les stratégies de prévention servent à faire comprendre aux gens ce
qu’est l’abus de substances de même que les conséquences négatives pour la
santé et les risques juridiques associés à la consommation et à l’abus de
substances, à encourager les gens à faire des choix sains et à offrir des
occasions pour aider à réduire la probabilité d’un abus de substances, y
compris le logement abordable, la formation professionnelle et l’emploi, les
loisirs et le développement économique à long terme.
Voici quelques exemples des types d’initiatives entreprises pour promouvoir
la prévention :
· Le projet Justice for Girls, une initiative de trois
ans visant à déterminer les principaux problèmes et obstacles auxquels font
face les jeunes femmes et filles de la rue pour avoir accès à un logement
sécuritaire, en milieu de soutien et stable.
· Une campagne de sensibilisation à la réduction des
préjudices et un programme de formation par les pairs, une formation
professionnelle et un site Web de ressources pour les travailleurs de première
ligne, un théâtre dirigé par des jeunes et un projet de film.
· La stratégie de mobilisation des jeunes (Youth
Engagement Strategy) pour former les jeunes en animation, de sorte qu’ils
puissent organiser des séances sur la prévention de la consommation de
substances nocives.
· Le projet Stars for Success qui offre des occasions
d’emploi dans des hôtels du centre-ville de Vancouver aux jeunes de la rue.
· Un cours primé de formation des formateurs donné par le Service de
police de Vancouver à l’intention des travailleurs du sexe afin de leur montrer
des façons de se protéger et de se défendre à l’aide de lignes directrices
sécuritaires, efficaces et légalement applicables.
Réduction des préjudices
Les approches de réduction des préjudices servent à réduire la
propagation des maladies mortelles transmissibles, à prévenir les décès par
surdose, à accroître le contact des consommateurs de substances avec les
services de soins de santé et les programmes de traitement des toxicomanies et
à réduire la consommation de drogues dans la rue.
Voici certaines initiatives :
· Ouverture d’un site d’injection supervisé, le premier
de ce genre en Amérique du Nord, y compris une trousse d’information sur la
santé et un plan d’intervention policière complet visant à assurer l’ordre et
la sécurité.
· Des logements et des options de refuge à court terme
pour ceux qui consomment des drogues de façon active et qui vivent dans la rue.
(602 nouveaux logements ne faisant pas partie du marché ont été créés entre
2001 et 2004 et 754 unités sont en traitement ou en construction;
289 unités pour besoins spéciaux ont été construites en 2004 et un autre
354 sont en construction; 200 unités seront créées sur l’ancien site de
Woodwards)
· Une campagne de prévention des surdoses, la première
de ce type au Canada.
· Un projet pilote visant à distribuer des bouts pour pipes pour la
consommation de crack dans le but de réduire la propagation de maladies liées à
une augmentation de la consommation de crack.
Traitement
Des services sont offerts pour aider les gens à mettre un terme à l’abus
de substances et à mener une vie plus saine, y compris des services de
counseling axés sur les pairs et en milieu externe, des programmes d’entretien
à la méthadone, des traitements de jour et en établissement, un soutien à
l’hébergement et des soins médicaux continus.
Voici certaines initiatives de traitement :
· Accroître la disponibilité de la méthadone.
· Logements en milieu de soutien pour stabiliser ceux
qui font un usage excessif de drogues et d’alcool et des logements sans drogue
ni alcool pour les personnes en réadaptation.
· Programmes particuliers pour les femmes souffrant de
toxicomanies, y compris des lits réservés dans des centres de désintoxication,
des programmes de stabilisation et préalables au traitement et des programmes
de traitement, y compris la guérison suivant un traumatisme.
· Programmes de traitement en établissement pour les
jeunes, y compris des services de soutien et de gestion du sevrage pour les
familles.
· Services d’échange de seringues, counseling, soutien à
la désintoxication à domicile, services de prévention et services d’entretien à
la méthadone dans tous les centres de santé communautaire.
· Stratégies et services adaptés à la culture pour les Autochtones ayant
comme priorité les services à l’intention des femmes autochtones souffrant de
toxicomanies et des jeunes à risque.
Application de la loi
Reconnaissant l’importance de la paix, du calme et de l’ordre et de la
sécurité publics, ces services ciblent le crime organisé, le trafic de drogues,
les repères de toxicomanes et les entreprises déviantes qui participent au
commerce de la drogue et améliorent la coordination avec les services de santé
et d’autres organismes qui visent à amener les consommateurs de drogues au
sevrage.
Voici quelques exemples d’initiatives d’application de la loi :
· Augmentation de la présence policière dans des
endroits cibles afin de réduire la consommation publique de drogues.
· Base de données permettant aux policiers de déterminer
et de repérer ceux qui sont associés au commerce du sexe chez les jeunes, y
compris les pimps, les recruteurs, les clients et les travailleurs.
· Stratégie d’application de la loi coordonnée visant à
mettre fin aux échanges de drogues et de biens volés, favorisant la fermeture
de certains endroits rattachés à ces activités.
· Équipes locales de services intégrés établies pour
s’attaquer aux problèmes liés aux drogues au niveau local.
· Intervention accrue devant l’activité criminelle, en particulier le
trafic de drogues et la possession en vue du trafic.
La stratégie antidrogue à quatre piliers a été introduite en vertu du
2001 Framework for Action: A Four-Pillar Approach to Drug Problems in
Vancouver. En mai 2005, la Ville de Vancouver a établi un rapport d’étape
officieux qui avait été présenté par des partenaires associés à la stratégie.
Diverses villes au Canada, y compris Ottawa, ont des initiatives de
développement économique communautaire en cours, et certaines de ces
initiatives mettent l’accent sur l’embauche de personnes qui ont été
marginalisées sur le marché du travail ou qui ont déjà été sans abri. Voici des
exemples d’entreprises qui sont viables ou qui visent à avoir une certaine
viabilité financière tout en ayant à leur service des personnes qui peuvent
manquer de certaines aptitudes professionnelles, ne pas avoir d’emploi stable
ou de logement.
Messager pour TurnAround (Toronto)
Lancée en 2002 et offrant des services à plus de 350 clients, cette
entreprise de messagerie à bicyclette embauche des jeunes provenant de refuges
et d’organismes de service et leur donne une formation de messager en plus de
leur montrer des tâches en services de soutien. Les jeunes à risque acquièrent
de l’expérience, de la confiance et les moyens financiers pour stabiliser leur
logement et entrer dans le marché du travail. L’objectif est d’offrir une
possibilité d’emploi aux jeunes vulnérables tout en exploitant une entreprise
de messagerie fructueuse. L’entreprise a comme politique de donner 50 % de
ses profits à des œuvres de charité.
Pour aider les jeunes à démarrer, l’entreprise prête aux messagers de
l’argent afin qu’ils s’achètent des bicyclettes, des cadenas, des casques et
d’autre équipement, et les employés remboursent l’entreprise avec le temps.
TurnAround travaille avec des organismes qui présélectionnent avec soin les
jeunes qui ont des aptitudes à l’emploi. Les jeunes embauchés par TurnAround
font l’objet d’une présélection plus approfondie que les employés moyens :
ils doivent convenir à l’emploi afin que nous soyons en mesure de garder le
rythme de travail.
En étant à l’emploi de TurnAround, l’employé acquiert une expérience de
travail transitoire qui l’aide à perfectionner ses aptitudes professionnelles
et à devenir plus apte au travail sur le marché de l’emploi courant. Les
employés créent un curriculum vitæ et un réseau de soutien, et visent à
stabiliser leur vie, à sortir de la rue et du réseau de refuges et à commencer
une carrière. Bien qu’elle ne soit pas une œuvre de charité mais beaucoup plus
une entreprise, TurnAround offre un environnement de gestion d’appui et aide
les jeunes à planifier et à prendre des mesures pour obtenir et garder un
logement et leur prochain emploi.
…le grand avantage est de regarder les
jeunes faire un bon travail ici puis s’en aller pour faire autre chose. Les
personnes qui travaillent à TurnAround peuvent mettre derrière elles le côté
sombre de leur vie et penser à l’avenir. Ces jeunes obtiennent d’autres emplois
parce que les employeurs pensent que si un jeune a été capable de se démener
pendant six mois, il peut travailler dans un restaurant ou dans une salle du
courrier, ou autre. Au cours des deux dernières années, plus de 50 jeunes
ont quitté TurnAround, un pourcentage important d’entre eux s’étant trouvé un
autre emploi et un logement stable.
(www.turnaroundcouriers.com)
Cook Studio Food Services (Vancouver)
Une des initiatives récentes du Food and Service Resource Group de
Vancouver est la création de Cook Studio Food Services, en partenariat avec un
bureau de placement/organisme de formation local. Située dans le quartier East
Side du centre-ville, Cook Studio Food Services exploite un café, un service de
traiteur et une cuisine de production. Retenant les services de jeunes à risque
et de personnes qui ont été sans emploi pendant longtemps, cette entreprise met
l’accent sur la création d’emplois et sur l’enseignement d’aptitudes
professionnelles constructives liées à la cuisine et au service, tout en visant
à demeurer compétitive sur le marché. Il s’agit d’une initiative de formation
fructueuse appuyée par le ministère des Ressources humaines de la
Colombie-Britannique qui mène directement à un emploi à long terme pour les
participants étant donné les partenariats au sein de l’industrie.
Le Cook Studio Café peut accueillir 45 personnes et comprend un
comptoir déli et une boulangerie. Il s’agit de l’établissement de formation
pour le Programme de jeunes stagiaires, qui est ouvert aux jeunes à risque et
de la rue. Ce programme, financé par RHDCC, est en vigueur pendant
26 semaines et offre une formation et une expérience en exploitation d’un
café, dans le domaine de la promotion du travail d’équipe et permet d’acquérir
des compétences en gestion d’entreprise. On vise à accroître l’expérience de
travail, le développement personnel et à améliorer la dynamique de vie. Des
ateliers sur le mieux-être, la nutrition et la cuisine sont également offerts
aux résidents et aux groupes locaux.
À titre d’entreprise sociale, Cook Studio Food Services contribue à la
revitalisation du quartier East Side du centre-ville de Vancouver en créant des
activités économiques, des emplois, en offrant une formation et en assurant des
services communautaires.
À titre d’entreprise, notre objectif du
point de vue social consiste à former et à embaucher des employés dans un
environnement conçu pour appuyer leur développement professionnel et personnel,
« toute » la personne. Simultanément, nous donnerons en retour au
secteur privé ou au « client » un service de qualité.
(www.foodandservice.net)
Inner City Renovations (Winnipeg)
Cette entreprise professionnelle de rénovations est le premier projet de
Community Ownership Solutions, un incubateur sans but lucratif d’entreprises
sociales à but lucratif. Inner City Renovations (ICR) est le résultat d’un
partenariat avec quatre fournisseurs de logements sans but lucratif à Winnipeg
et Social Capital Partners (voir ci‑dessous.) Tous les partenaires se
sont engagés à renouveler le milieu urbain en créant des possibilités d’emploi
et à améliorer le parc de logements. ICR touche principalement les rénovations
résidentielles et commerciales. Bon nombre de projets de rénovation ont été
pour des groupes sans but lucratif, peut-être le plus impressionnant étant un
projet de 1,5 million de dollars dans le cadre duquel on a converti un
grand magasin abandonné en un établissement de formation pour les Autochtones
ayant à son service 20 employés et pouvant accueillir des centaines
d’étudiants.
ICR a créé des emplois de qualité pour les résidents à faible revenu de
Winnipeg. Bon nombre d’entre eux ont bénéficié de l’aide sociale pendant de
longues périodes et ont eu de la difficulté à garder un emploi auprès des
employeurs traditionnels dans le secteur de la construction, et bon nombre de
travailleurs sont des Autochtones.
ICR est maintenant en mesure de toucher à la construction de nouvelles
maisons, ce qui offre aux employés d’autres occasions pour perfectionner leurs
compétences. On mettra d’abord l’accent sur les lots du centre urbain qui sont
désignés pour être réaménagés dans le cadre de la stratégie en matière de
logement abordable de Winnipeg.
Cette entreprise sociale offre un milieu de travail d’appui, une chance
d’apprendre en cours d’emploi, l’accès à un travailleur social de la
collectivité autochtone, des occasions d’améliorer l’estime de soi et sa fierté
et permet aux travailleurs d’acquérir des compétences leur permettant d’obtenir
des emplois sur le marché principal.
Social Capital Partners
Créé en 2001, Social Capital Partners (SCP) a favorisé la création
d’entreprises sociales dans un certain nombre de villes canadiennes.
Généralement, SCP offre un appui aux entreprises sociales dans les domaines de
la stratégie, de la planification de la mission sociale, de l’expansion des
entreprises et des finances (prendre les arrangements pour obtenir des prêts
pour le démarrage ou la croissance précoce d’une entreprise, assurer le
financement de type par actions pour la croissance des activités et prendre les
dispositions pour obtenir des subventions pour certaines entreprises en
démarrage œuvrant au sein d’un organisme de bienfaisance enregistré).
SCP investit dans les entreprises dont la majorité des employés viennent
d’une collectivité défavorisée sur le plan économique ou de l’extérieur de la
société principale. Voici d’autres caractéristiques des entreprises sociales
financées par SCP :
Nous croyons qu’en offrant un emploi
rémunéré aux groupes désavantagés dans un environnement approprié, nous pouvons
aider ces gens à mener une vie plus autonome, productive et épanouie.
Parallèlement, en veillant à ce que l’entreprise atteigne le seuil de
rentabilité ou encore mieux, nous pouvons atteindre ces objectifs sociaux à un
coût social moins élevé… Nous considérons que l’entreprise est une réussite
lorsque l’employé cible et l’entreprise sociale deviennent autonomes.
www.socialcapitalpartners.ca
Toronto Enterprise
Fund
Lancé en 2000 pour un engagement de trois ans, le Toronto Enterprise
Fund offre aux entreprises sociales viables un financement pluriannuel.
L’accent est mis sur les entreprises qui travaillent avec les sans-abri ou avec
les personnes à risque et qui créent des liens avec la collectivité et de
véritables occasions économiques pour ces personnes. On s’attend, en étant
conscient du besoin de certains résultats financiers, à ce que l’entreprise
aide les personnes à acquérir une autonomie fonctionnelle et à avoir une
meilleure estime d’elles-mêmes, à avoir de meilleures relations avec la
population active et à obtenir un revenu supplémentaire. En créant un plus
grand nombre d’occasions de gagner un revenu et de réduire la pauvreté,
l’entreprise sociale est perçue comme une initiative qui aide à prévenir ou à
réduire l’itinérance.
Les partenaires de ce fonds incluent notamment la Ville de Toronto, le
Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées, RHDCC, l’IPAC,
Centraide du Grand Toronto, la Counsel Corporation et le Programme d’assistance
technique au développement économique communautaire.
Le programme finance et appuie actuellement la croissance de dix
entreprises sociales de Toronto et s’est engagé à maintenir cet appui pour la
période allant de 2003 à 2006. Les principales activités sont les
suivantes :
Certaines villes ont activement fait participer un large segment de leur
collectivité à la prise de mesures pour régler les problèmes d’itinérance.
Quartier Eastside du centre-ville, Vancouver
Le quartier Eastside du centre-ville de
Vancouver serait le district le plus pauvre du Canada, 65 % de ses
résidents étant sous le seuil de la pauvreté et ayant une quantité de problèmes
liés à la criminalité, à l’abus de substances et à la dégradation économique.
Le projet de revitalisation du quartier Eastside du centre-ville réunit des
résidents, des entreprises, des organismes de service, les trois paliers du
gouvernement, l’autorité de santé locale, le Logement, le Service de police et
la Commission des parcs qui mettront l’accent sur la restauration du secteur.
Ce projet met particulièrement l’accent sur le développement communautaire et
il a été appuyé grâce au financement provenant du Centre national de prévention
du crime pour un projet de développement communautaire de cinq ans (1999‑2004)
à titre de démonstration de la « prévention du crime grâce au
développement social ». Les objectifs du projet de développement
communautaire étaient notamment :
Un processus généralisé de mobilisation et d’organisation de la
collectivité a été entrepris, et il incluait l’établissement de structures pour
la participation communautaire, la création d’un leadership local et
l’établissement de mécanismes au moyen desquels les plans seront élaborés et
mis en œuvre.
Aujourd’hui, il continue d’y avoir un vaste engagement communautaire axé
sur les objectifs suivants :
Voici certains des résultats particuliers du développement
communautaire :
Calgary Homeless Foundation
Calgary a créé une fondation pour amasser de l’argent et offrir des
fonds d’immobilisation pour le logement. Chaque année, la fondation amasse
1 million de dollars grâce à diverses activités de financement et
occasions spéciales. Voici quelques-unes de ces activités :
Les partenaires de la fondation incluent notamment Centraide, la Chambre
de commerce, la Home Builders Foundation, la Alberta Real Estate Foundation,
des sociétés du secteur privé, les trois paliers du gouvernement et de nombreux
bénévoles.
La fondation a maintenant un numéro d’impôt pour activités de
bienfaisance qui lui permet de recevoir des dons du secteur privé et de
l’ensemble de la collectivité. Pendant l’année où elle a dû attendre pour
recevoir ce numéro, la Ville de Calgary a fait fonction d’organisme chargé de
recevoir les dons, a remis des reçus aux fins de l’impôt pour les dons à titre
de gouvernement municipal et a ensuite remis les fonds à la fondation.
L’initiative de Calgary a été menée par Art Smith, un homme
d’affaires qui était préoccupé par la situation d’itinérance de la Ville à une
période d’expansion de l’économie. Ce type de leadership, particulièrement une
personne énergique et crédible, de préférence du milieu des affaires, a été
déterminé comme un facteur de réussite essentiel de l’engagement de l’ensemble
de la collectivité envers l’itinérance.
Allocations de loyer de la Toronto
Community Foundation
À Toronto, le « Strong Communities Housing Allowance Program »
a été présenté à titre de programme pilote incluant un partenariat entre le
gouvernement, la Toronto Community Housing Corporation, les locateurs et la Toronto
Community Foundation. Grâce au programme pilote, 400 allocations de loyer
sont remises aux locataires figurant sur les listes d’attente de logement
social, certains d’entre eux devant débourser plus de 50 % du revenu de
leur ménage pour le logement. Les locataires de ce programme reçoivent des
allocations de loyer dans le but de réduire leur loyer, mais ils ne paient pas
le loyer en fonction de leur revenu. Ils ont le droit de demeurer sur la liste
d’attente de logement social et de déménager dans un logement social dans le
cas où leur nom se retrouverait en tête de liste.
Afin de participer au programme, les locataires déménagent dans des
appartements vacants dont les locateurs sont des participants au programme. Ils
reçoivent des allocations de loyer d’environ 300 $ par mois, qui sont
composées de contributions équitables provenant de la province d’Ontario et des
locateurs participants de Toronto. Ce programme est un projet pilote qui durera
pendant cinq ans.
La Toronto Community Housing Corporation administre le programme. La Toronto
Community Foundation, bien qu’elle n’ait pas un rôle continu, a joué un rôle
clé dans le regroupement de tous les partenaires et le financement de l’étude
initiale visant à appuyer le concept de projet pilote.
[1] Trouver des solutions aux problèmes
sociaux : Plan d’action visant à prévenir l’accroissement du nombre de
sans-abri à Ottawa-Carleton, juin 1999.
[2] Étude sur le logement de
l’HEEO, personne-ressource : Jama Watt, jwatt@cheo.on.ca.
[3] Adapté du document « Summary
Highlights of Other Plans », Homeless Action Plan, projet,
octobre 2004, Ville de Vancouver.
[4] Acacia Consulting, « Cost
Effectiveness of Eviction Prevention Programs », préparé pour la Société
canadienne d’hypothèques et de logement, mars 2005.
[5] « Experiencing
Homelessness: The First Report Card on
Homelessness in Ottawa,
2005 », page 3, disponible à l’adresse www.unitedway@ottawa.ca.