Rapport au / Report to:

 

Comité de l'urbanisme et de l'environnement /

Planning and Environment Committee

 

et au Conseil / and Council

 

le 2 juin 2008 / 2 June 2008

 

Soumis par / Submitted by:  R.G. Hewitt,

Directeur municipal adjoint / Deputy City Manager

Services et Travaux publics / Public Works and Services

 

Personne ressource / Contact Person: Dixon Weir, Directeur / Director
Services de l’eau et des eaux usées / Water & Wastewater Services

613-580-2424 ext. 22002 Dixon.Weir@ottawa.ca

 

À l'échelle de la Ville / City Wide

 

Ref N°:  ACS2008-PWS-WWS-0009

 

OBJET:          protection de l’eau potable municipale contre les jonctions fautives

 

SUBJECT:     Protection of Municipal Drinking Water from Cross‑Connections

 

 

RECOMMANDATION DU RAPPORT

 

Que le Comité de l’urbanisme et de l’environnement recommande au Conseil de demander au personnel à élaborer un programme de contrôle des jonctions fautives conformément aux paramètres énoncés dans les présentes et rédiger un rapport à l’intention du Conseil au sujet des détails du programme et de la mise en œuvre.

 

REPORT RECOMMENDATION

 

That the Planning and Environment Committee recommend Council direct staff to develop a Cross-Connection Control Program in accordance with the parameters set out herein with a report back to Council on the program and implementation details.

 

 

RÉSUMÉ

 

L'installation, l'exploitation, l'entretien et la réparation des réseaux privés de distribution d'eau présentent un risque pour la salubrité de l'eau potable municipale en raison des possibilités de refoulement d'eau contaminée vers le réseau public de distribution.

L'installation obligatoire de dispositifs antirefoulement sur les conduites de branchement privées représente un moyen efficace de réduire sensiblement ce risque.

 

Le personnel s'est penché sur divers programmes qui ont cours en Ontario et ailleurs et a passé en revue les lignes directrices de l'industrie, notamment l'InfraGuide intitulé « Méthodes de création d’un programme de contrôle des raccordements croisés » de la Fédération canadienne des municipalités. Ce guide, qui porte sur les raccordements croisés tant sur les terrains municipaux que sur des terrains privés, précise que « c’est à la municipalité qu’il incombe de mettre en œuvre un programme visant à éliminer ou à minimiser toute possibilité de contamination. »

 

Après avoir examiné les différentes approches disponibles et leur applicabilité à Ottawa, le personnel recommande :

 

§         que le Conseil donne un soutien de principe à la création et à la mise en œuvre d'un programme de contrôle des raccordements croisés;

§         que ce programme :

-         soit conçu et administré selon une formule de recouvrement intégral des coûts;

-         porte principalement sur les immeubles commerciaux, institutionnels et multirésidentiels;

-         exclue les immeubles résidentiels de faible densité;

-         soit mis en œuvre par étapes, la première étape de cinq ans devant cibler l'isolement des périmètres ou des locaux;

§         que des consultations publiques soient menées auprès des parties touchées, après quoi le personnel présenterait un plan de mise en œuvre au Conseil.

 

Cela signifie qu'une entreprise ou une institution ayant une seule conduite de branchement serait tenue d'installer un dispositif antirefoulement au niveau du compteur d'eau. Celles qui ont plus d'une conduite de branchement (p. ex., le campus d'un établissement d'enseignement) auraient à en installer un sur chaque conduite à la limite de leur terrain. Cette mesure donnerait suite au rapport de 2005 du vérificateur général, qui recommandait que la Ville mette en œuvre un programme de contrôle des raccordements croisés.

 

Le présent rapport résume les diverses options envisagées, la justification de l'approche recommandée et les prochaines étapes nécessaires pour la mise en œuvre. Advenant l'approbation du rapport, le personnel présenterait, au 4e trimestre de 2008, ses recommandations sur les modalités du programme et les modifications réglementaires qui pourraient être nécessaires.

 

EXECUTIVE SUMMARY

 

The installation, operation, maintenance and repair of private water systems pose a potential risk to the safety of the municipal water supply due to the potential for back-flow of contaminated water into the public system.  Mandatory installation of back-flow prevention devices on private service lines represents an effective means to significantly mitigate that risk.

 

Staff has examined a variety of programs across Ontario and elsewhere, and reviewed industry guidelines including the Federation of Canadian Municipalities’ InfraGuide “Methodologies for Implementing A Cross-Connection Control Program”.   The guide addresses cross-connections that may be present on both municipal and private property, and states that “…the municipality has a responsibility to implement a program to eliminate or minimize the potential for contamination to occur”.

 

Upon consideration of the various approaches available and the suitability for Ottawa, staff recommends that:

 

§  Council provide policy support for the creation and implementation of a Cross Connection and Control Program;

§  The program:

§        Is developed and administered on a full cost recovery basis.

§        Focuses on businesses, institutions and multi-residential buildings.

§        Excludes low-density residential dwellings.

§        Be phased-in, with the first 5-year period focused on perimeter/premise protection.

§  Public consultations are carried-out with affected stakeholders and that staff return to Council with an Implementation Plan.

 

This means that a business or institution with a single water service line would be required to install a backflow prevention device at the water meter.  Businesses or institutions with more than one service line (e.g. campuses) would have to install a backflow prevention device on each service line at the perimeter of the property.  This approach addresses the 2005 City Auditor General recommendations that the City implement a Cross-Connection Control program.

 

This report outlines the range of options considered, the rationale for the recommended approach, and the next steps required for implementation.  Assuming approval of this report, staff will bring forward recommended program details and any necessary by-law amendments for approval in Q4, 2008.

 

 

CONTEXTE

 

Dans sa vérification de 2005 du Service de gestion de l’eau potable, le vérificateur général de la Ville a formulé les recommandations suivantes au sujet du contrôle des jonctions fautives :

1.      Que la Ville « mette en œuvre un programme de contrôle des jonctions fautives qui soit conforme aux pratiques exemplaires de gestion de l’InfraGuide concernant les méthodologies de mise en œuvre d’un programme de contrôle des jonctions fautives ».

2.      Que la Ville « élabore un règlement qui exige que tous les réseaux d’aqueduc privés qui ont plus d’un raccordement au réseau de distribution de la Ville aient des procédures d’entretien écrites et exige également un préavis signifié à la Ville de toutes les activités sur le réseau d’aqueduc privé qui peuvent nuire à la qualité de l’eau ».


Une jonction fautive est une jonction réelle ou éventuelle entre un réseau d’eau potable et tout environnement qui permettrait à d’autres substances d’entrer dans le réseau d’eau, comme des produits chimiques, des produits de l’eau, de la vapeur, de l’eau provenant d’autres sources et toute matière qui pourrait modifier la qualité, la couleur, le goût ou ajouter une odeur à l’eau[1]. Le refoulement est le mécanisme par lequel les autres substances entrent dans le réseau d’eau potable en raison d’une jonction fautive[2]. Le refoulement peut se produire à cause du siphonnement à rebours (lorsqu’il y a une pression négative dans le réseau d’aqueduc) ou la contrepression (lorsque la pression d’eau de l’immeuble est supérieure à la pression d’eau du réseau), comme l’illustre la figure 1. Les dangers auxquels les consommateurs peuvent être exposés en raison d’une jonction fautive peuvent donner lieu à de sérieux risques pour la santé, compte tenu de la substance qui peut être refoulée dans l’immeuble ou dans le réseau d’aqueduc municipal[3].

 

 

Figure 1 : Deux causes possibles de refoulement et de contamination du réseau

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


L’InfraGuide de la Fédération canadienne des municipalités intitulé « Méthodologies de mise en œuvre d’un programme de contrôle des jonctions fautives » traite des éléments d’un programme complet et présente des conseils visant l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme. Ce guide traite des jonctions fautives qui peuvent être présentes tant sur les propriétés municipales que privées et énonce que « la municipalité a la responsabilité de mettre en œuvre un programme visant à éliminer ou minimiser les possibilités de contamination ».

 

Le règlement municipal sur l’eau no 2003‑500 de la Ville énonce des dispositions visant le contrôle des jonctions fautives et la prévention du refoulement et permet à la Ville d’exiger l’installation d’un dispositif antirefoulement.

Toutefois, les définitions sont limitées et les exigences ne sont pas obligatoires. Elles ne permettent pas à la Ville de protéger adéquatement la réserve d’eau centrale contre le refoulement et la contamination provenant des réseaux privés. Voir la pièce jointe A pour des extraits pertinents provenant du Règlement municipal sur l’eau.

 

Le Code du bâtiment de l’Ontario de 2006 renvoie à la norme B64.10.1‑07 de la CSA qui traite davantage du contrôle des jonctions fautives et de la prévention du refoulement mais est appliqué uniquement à de nouvelles constructions par la Direction des services du bâtiment de la Ville en vertu de la Loi sur le code du bâtiment et du Code lui-même. Certains aspects pertinents du Code du bâtiment[4] comprennent :

 

·        Les raccordements au réseau d’eau potable doivent être conçus et réalisés afin d’empêcher le refoulement vers le réseau;

·        un dispositif d’isolement des locaux doit être installé là où il y a possibilité de danger sérieux pour la santé qui pourrait résulter du refoulement vers le réseau central;

·        les procédés industriels raccordés à un système de plomberie interne doivent être conçus et installés pour que le réseau d’alimentation d’eau soit protégé contre la contamination;

·        les petits immeubles résidentiels sont exemptés de ce qui précède à moins qu’ils aient accès à un réseau d’eau auxiliaire (p. ex., alimentation par puits).

 

L’Association canadienne de normalisation (CSA) a élaboré deux normes qui doivent servir de guide pour la sélection, l’installation, la mise à l’essai et l’entretien des dispositifs antirefoulement : CSA B64.10‑07, « Sélection et installation de dispositifs antirefoulement » (auquel renvoi le Code du bâtiment de l’Ontario); et CSA B64.10.1‑07, « Entretien et mise à l’essai à pied d’œuvre des dispositifs antirefoulement ». Comme c’est le cas pour le Code du bâtiment de l’Ontario, il s’agit d’excellents guides qui se rapportent à des constructions neuves mais ne répondent pas adéquatement aux difficultés de mise à niveau des immeubles actuels afin d’assurer une prévention universelle du refoulement.

 

De nombreuses municipalités de l’Ontario ont déjà en place ou élaborent actuellement des programmes de contrôle des jonctions fautives. La recherche préliminaire porte en outre sur l’examen des programmes et de règlements municipaux à Guelph, Toronto, London, Kingston, Halton, Hamilton, Cambridge et Orillia (consultez la pièce jointe C pour obtenir d’autres détails). Le personnel a également examiné les règlements types proposés par l’AWWA et la Ontario Plumbing Inspectors Association. On a de plus tenu compte des constatations qui se rapportent à l’élaboration des recommandations présentées dans le présent rapport.

 

En résumé, il existe un solide fondement réglementaire et technique sur lequel on peut s’appuyer pour élaborer un programme visant les jonctions fautives dans la Ville.

Les principales questions concernant la conception du programme auxquelles il faut répondre à cette étape, sont les suivantes :

 

·        La Ville doit-elle mettre surtout l’accent sur la protection du réseau d’eau potable ou doit-elle chercher à protéger également la qualité de l’eau à l’intérieur des immeubles et des campus;

·        le programme doit‑il être surtout orienté vers les entreprises et les institutions à haut risque, ou faire de la prévention du refoulement un aspect applicable à l’ensemble des propriétés industrielles, commerciales, institutionnelles (ICI) et plurirésidentielles définies par les normes de la CSA;

·        le programme doit‑il être assorti d’une exigence de surveillance et de signalement permanents de l’observation.

 

La section suivante du présent rapport examine ces questions et formule des recommandations au sujet des paramètres qu’il faut respecter afin d’élaborer un programme visant les jonctions fautives et les modifications requises au Règlement municipal sur l’eau.

 

 

DISCUSSION

 

Approche au programme

 

L’Association canadienne de normalisation recommande des solutions de rechange et des dispositifs antirefoulement spécifiques, compte tenu du type d’application et du niveau de risque. La figure 2 illustre les méthodes mises en œuvre pour gérer les différentes situations.



Figure 2 : Solutions de rechange à la prévention du refoulement (vue aérienne)

 

 


1.      Isolation de la propriété/des locaux : L’installation d’un dispositif antirefoulement sur un service d’alimentation d’eau permet de protéger le réseau d’alimentation d’eau municipale contre la contamination possible provenant des réseaux d’aqueduc privés et utilise un minimum de dispositifs antirefoulement.

Pour les propriétés qui comptent plus d’un raccordement au réseau d’alimentation d’eau municipal, des dispositifs antirefoulement sont requis à la limite de la propriété et à chaque point de raccordement. Toutefois, cette approche ne protège pas ceux qui travaillent dans un endroit contre la contamination croisée à l’intérieur de la propriété.

2.      Protection interne : L’installation de dispositifs antirefoulement soit sur chaque canalisation d’alimentation d’eau (p. ex., pompes d’alimentation chimique) ou sur les zones d’utilisation (p. ex., les laboratoires). Cette approche protège le réseau d’aqueduc privé contre la contamination interne mais peut ne pas assurer une protection adéquate du réseau d’aqueduc d’eau potable municipal si on n’isole pas l’immeuble étant donné la complexité des circuits de plomberie industriels et commerciaux.

3.      Protection combinée des immeubles, de zone et individuelle : L’installation de dispositifs antirefoulement dans les immeubles et les dispositifs supplémentaires à l’intérieur de la propriété afin d’assurer que les réseaux d’aqueduc d’eau potable publics et privés sont protégés contre la contamination.

 

Compte tenu des constatations de la recherche et les consultations internes, il est recommandé que la Ville mette le tout en œuvre progressivement en mettant surtout l’accent, au cours des cinq premières années, sur une approche de propriété et d’immeuble au contrôle des jonctions fautives et à la prévention du refoulement.

 

Cette approche constitue une entreprise assez importante et permettra à la Ville de s’acquitter de ses responsabilités de protéger le réseau d’alimentation municipale contre la contamination croisée. Les système de puits collectifs municipaux (p. ex., Carp) seront inclus dans ce programme, ce qui permettra d’assurer le même degré de protection pour les résidents ruraux.

 

Une fois que le programme d’isolation des propriétés et des immeubles aura été pleinement mis en œuvre, la Ville examinera la nécessité de mettre en œuvre une approche combinée (c.‑à‑d. protection des immeubles et de l’intérieur) pour réduire encore davantage les risques associés à une exposition possible aux contaminants par le biais des réseaux d’aqueduc privés (p. ex., les utilisateurs de l’eau à l’intérieur d’un immeuble ou d’un campus).

 

Portée du programme

 

L’Association canadienne de normalisation définit trois catégories de dangers reliés au refoulement possible (sévère, modéré et mineur) et recommande des solutions de rechange et des dispositifs de rechange adaptés à chaque catégorie de danger[5]. Par exemple, le guide désigne les activités suivantes comme danger éventuellement « sévère » : les ateliers automobiles, les lave-autos, les cliniques dentaires, les hôpitaux, les laboratoires et un grand nombre d’usines de fabrication et de traitement de l’eau et des eaux usées. Les locaux qui présentent un danger modéré comprennent les immeubles d’appartements, les hôtels et les motels, les écoles et les piscines.


La Ville a environ 200 000 comptes de facturation de l’eau. La grande majorité, environ 190 000, sont des comptes résidentiels à faible densité qui seront exclus du programme de contrôle des jonctions fautives puisqu’ils constituent un risque éventuel très faible pour le réseau d’aqueduc municipal[6]. Le programme doit viser les comptes d’utilisation d’eau industriels, commerciaux, institutionnels (ICI) et multirésidentiels (voir le tableau 1) conformément aux cotes de danger désignées par la CSA. Cela pourrait représenter plus de 9 000 comptes, si l’on tient compte de la portée finale du programme. Il est impossible d’évaluer avec précision le nombre d’immeubles qui présentent des dangers « sévères », « modérés » et « mineurs » en ce moment.

 

Tableau 1 – Comptes de consommation d’eau industriels, commerciaux, institutionnels et multirésidentiels

 

Type d’immeuble/d’installation

Codes de zonage

Nombre de comptes

Cotes de danger possible[7]

Commercial

C1, C2, C3

4 792

Sévère, modéré, mineur

Écoles et universités

I1, I2, I3

482

Sévère, modéré

Hôpitaux, maisons de rétablissement et de soins de santé

I4

133

Sévère, modéré

Autres institutions

I5

509

Sévère, modéré, mineur

Industriel et manufacture

M1, M2

131

Sévère, modéré

Bureaux gouvernementaux et privés (peut inclure des laboratoires)

OF

443

Sévère, modéré

Résidentiel-commercial

RC

739

Modéré, mineur

Services publics

UT

7

Sévère, modéré

Sous-total ICI

 

7 236

 

 

 

 

 

Appartements <5 étages (>4 unités)

R7

214

Modéré, mineur

Appartements >4 étages

R8

1 829

Modéré

Sous-total résidentiel

 

2 043

 

 

 

 

 

TOTAL

 

9 279

 

 

Il est recommandé que les immeubles et propriétés qui présentent un danger sévère et modéré, définies par la CSA, soient assujetties au programme de contrôle des jonctions fautives de la Ville puisque ceux-ci posent le plus grand risque pour le réseau d’aqueduc public pour lequel le Conseil est responsable.

La présente portée est recommandée dans l’InfraGuide de la Fédération canadienne des municipalités et a été mise en œuvre par un certain nombre de municipalités en Ontario.

 

Mise en œuvre et entretien du programme

 

Le Code du bâtiment de l’Ontario renvoie à la norme B64.10.1‑07 de la CSA qui précise les exigences d’entretien et de mise à l’essai des dispositifs antirefoulement. Toutefois, une fois qu’un immeuble réussit l’inspection finale et reçoit l’approbation, le Code du bâtiment ne donne pas le pouvoir à la direction des services du bâtiment de la Ville de visiter à nouveau l’immeuble plus tard pour vérifier si les dispositifs antirefoulement sont bien entretenus et mis à l’essai conformément à la norme. Cela est surtout attribuable au fait que la loi impose la responsabilité permanente des immeubles aux propriétaires de ces immeubles et limite l’ingérence dans les droits de propriété au seul moment de construction, de rénovation ou de démolition d’un immeuble. La Ville n’a par conséquent aucune assurance que les essais et l’entretien se déroulent selon les recommandations et le Code du bâtiment ne donne pas le pouvoir d’inspecter les immeubles existants pour voir s’ils respectent les exigences de prévention du refoulement.

 

Comme on l’a indiqué précédemment, un certain nombre d’autres municipalités de l’Ontario ont élaboré des programmes de contrôle de jonctions fautives ou y procèdent actuellement. Au cœur de ces programmes se trouve un règlement qui donne le pouvoir :

 

·        d’entrer sur les lieux pour les fins d’inspection des jonctions fautives;

·        d’exiger l’exécution d’enquêtes sur les réseaux de plomberie par des professionnels agréés aux frais du propriétaire;

·        d’ordonner que des mesures correctives soient prises en installant des dispositifs antirefoulement appropriés sur les jonctions fautives;

·        de prendre des mesures d’exécution pour non-observation;

·        d’élaborer un registre d’installateur et de vérificateur agréés.

 

Par conséquent, il est recommandé que le programme visant les jonctions fautives permette à la Ville de resserrer les lacunes de réglementation qui se rapportent aux inspections, à la mise à l’essai et à l’entretien permanents des dispositifs antirefoulement.

 

Le règlement peut également servir à dicter les exigences visant un programme de contrôle des jonctions fautives, c’est‑à-dire :

 

·        utilisation des terres assujettie aux exigences du programme;

·        fréquence des contrôles des jonctions fautives;

·        niveau de protection obligatoire minimal (souvent isolation des locaux seulement, mais certaines municipalités incluent également l’isolation des sources ou des zones);

·        exigences de formation et de certification des professionnels qui exécutent la mise à l’essai et l’entretien des dispositifs antirefoulement;

·        fréquence de la mise à l’essai;

·        exigences d’entretien;

·        exigences concernant les rapports;

·        frais de programme aux fins de recouvrement des coûts.

 

Prochaines étapes

 

Les pratiques exemplaires de gestion de l’InfraGuide recommandent que l’on procède à l’élaboration et à la mise en œuvre échelonnées d’un programme de contrôle des jonctions fautives. À ce jour, le personnel a exécuté les étapes 1 à 3 (examen général des jonctions fautives, examen des composants du programme et planification/remue-méninges préliminaires). L’étape 4 porte sur l’obtention d’une approbation provisoire de procéder, ce qui est l’objet du présent rapport.

 

Les principales questions ci‑dessous doivent être traitées au moment d’élaborer un programme de contrôle des jonctions fautives et d’apporter des modifications au règlement municipal de l’eau :

 

·        Degré d’appui : certaines municipalités imposent aux propriétaires d’immeubles le fardeau d’exécuter la vérification des réseaux d’alimentation d’eau et d’installer, de mettre à l’essai et d’entretenir les dispositifs antirefoulement, alors que d’autres choisissent d’effectuer les inspections et les enquêtes moyennant certains frais. La répartition des responsabilités privées par rapport à municipales doit être effectuée en consultation avec la communauté ICI afin de déterminer le meilleur type de programme à concevoir pour Ottawa.

·        Responsabilité administrative : une ou plusieurs des branches suivantes de la Ville pourraient administrer ce programme : la Division de l’eau, les services du Code du bâtiment, les Services de réglementation et la Santé publique d’Ottawa. Ces groupes doivent collaborer ensemble au cours des quelques prochains mois pour élaborer le programme et désigner les meilleurs groupes qui peuvent l’administrer.

 

Les prochaines étapes doivent comprendre la détermination des options de conception du programme, les consultations avec la communauté ICI et les intervenants internes au sujet des options du programme, l’élaboration d’un plan de mise en œuvre détaillé, y compris les estimations détaillées des coûts et la préparation de modifications provisoires au règlement municipal de l’eau. Le personnel doit se présenter à nouveau devant le Comité et le Conseil au cours du quatrième trimestre de 2008, armé d’un programme de contrôle des jonctions fautives complet et des modifications proposées au règlement municipal sur l’eau, aux fins d’approbation.

 

Coûts estimatifs du programme

 

Personnel requis : À l’origine, les recherches effectuées au sujet des programmes de contrôle des jonctions fautives élaborés dans d’autres municipalités de l’Ontario ont révélé que le personnel requis se limite généralement à un coordonnateur du programme à temps partiel ou à temps plein (souvent un inspecteur en plomberie ou autre personne qualifiée du même genre), un ou deux commis à temps partiel ou à temps plein pour la gestion des données et les tâches administratives générales et jusqu’à cinq inspecteurs à temps partiel.

Ces besoins varient selon les détails du programme comme le niveau de service, la période de mise en service et les besoins d’atténuation du risque.

 

Recouvrement des coûts : Presque toutes les municipalités de l’Ontario qui ont en place un programme de contrôle des jonctions fautives exigent des frais pour différentes activités du programme, c’est‑à-dire :

 

·        frais de permis pour dispositif antirefoulement;

·        frais pour indicateur d’essai;

·        frais pour formulaire de rapport de mise à l’essai et d’inspection;

·        frais de présentation du rapport de mise à l’essai et d’inspection;

·        frais d’inscription du vérificateur du dispositif antirefoulement;

·        frais d’examen de prévention du refoulement et de jonction fautive.

 

Le personnel doit examiner ces mécanismes de recouvrement des coûts et d’autres mécanismes éventuels et doit élaborer un plan permettant de financer le programme en fonction d’un recouvrement total des coûts. Ces détails seront inclus dans le rapport sur le plan de mise en œuvre au cours du quatrième trimestre de 2008.

 

RÉPERCUSSIONS SUR LES COMMUNAUTÉS RURALES

 

Les répercussions pour les communautés rurales se limitent à celles qui sont desservies par le réseau d’aqueduc d’eau potable municipal et/ou des réseaux de puits communautaires municipaux.

 

CONSULTATION

 

À ce jour, on a surtout consulté le Service de gestion de l’eau et des eaux usées (Division des services à la clientèle), Services du bâtiments, Santé publique Ottawa et Services juridiques. Une fois que l’on aura reçu l’approbation d’élaborer un programme, le personnel fera la promotion de l’initiative et se réunira avec les intervenants pour discuter des options de programme. Le personnel se présentera à nouveau devant le Conseil afin de faire part des résultats de la consultation dans le cadre d’un rapport sur le plan de mise en œuvre.

 

RÉPERCUSSIONS FINANCIÈRES

 

Le présent rapport n’a aucune répercussion sur le budget de 2008. Les coûts détaillés du programme, les besoins en ressources et les mécanismes de recouvrement des coûts seront précisés dans un rapport subséquent à l’intention du Comité et du Conseil au cours du quatrième trimestre de 2008.


 

DOCUMENTS D’APPUI (voir la version en anglais du rapport)

 

Pièce jointe 1 –    Extraits du règlement municipal de l’eau d’Ottawa

Pièce jointe 2 –    Extraits du Code du bâtiment de l’Ontario, chapitre 7

Pièce jointe 3 –    Comparaison des règlements et des programmes concernant le contrôle des jonctions fautives en Ontario

 

 

SUITE À DONNER

 

1.      Que Services et Travaux publics collaborent avec la Direction des services du bâtiment et Santé publique Ottawa afin d’élaborer un programme de contrôle des jonctions fautives.

2.      Que Services et Travaux publics fassent rapport au sujet des résultats de la consultation en indiquant les détails de mise en œuvre; c’est‑à-dire donner les détails du plan du programme, les coûts (y compris les options de recouvrement des coûts), l’échelonnement de l’atténuation du risque et les changements nécessaires à l’appui du règlement municipal sur l’eau (2003‑500).

 



[1] American Water Works Association (AWWA), 2004. « Recommended Practice for Backflow Prevention and Cross-Connection Control », Guide des pratiques d’approvisionnement d’eau, M14, troisième édition.

[2] AWWA, 2004.

[3] InfraGuide, octobre 2005. Pratiques exemplaires de gestion – « Méthodologies de mise en œuvre d’un programme de contrôle des jonctions fautives ».

[4] Code du bâtiment de l’Ontario, chapitre 7 – Plomberie. Voir la pièce jointe B pour les principaux extraits.

[5] Association canadienne de normalisation (CSA), July 2007.  CSA B64.10-07 « Sélection et installation de dispositifs antirefoulement ».

[6] Il y aura toutefois très peu d’exceptions où la prévention du refoulement sera exigée en raison du raccordement direct s’un service résidentiel à une conduite d’eau principale.

[7] Les catégories de compte de facturation de consommation d’eau de la Ville ne correspondent pas directement aux diverses activités désignées dans les lignes directrices de la CSA, par conséquent, la « cote de danger possible » peut ne pas être identique à celle qui est indiquée dans les lignes directrices.