La stratégie du chauffage communautaire

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Qu’est‑ce que la Stratégie du chauffage communautaire?

Cette stratégie vise les systèmes qui assurent le chauffage et la climatisation des immeubles sur tout le territoire d’Ottawa, sans faire appel ou presque à des combustibles fossiles. Ainsi, ces systèmes ne produisent pas d’émissions de carbone en grandes quantités. Dans cette stratégie, la Ville d’Ottawa priorise les systèmes qui servent les grands immeubles, les groupes d’immeubles et les nouveaux complexes immobiliers.

Il existe aussi, pour les petits immeubles, des options de chauffage à faible empreinte carbone. On peut consulter l’information à propos de ces options sur le site Web Maisons durables Ottawa.

Pourquoi le chauffage à faible empreinte carbone est‑il important?

Dans sa stratégie de l’Évolution énergétique, la Ville d’Ottawa prévoit qu’une part d’un peu plus que 50 % de la réduction obligatoire des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2050 devra provenir du mode de chauffage des bâtiments nouveaux et existants. La stratégie du chauffage communautaire vise à faire état des changements à apporter aux infrastructures et aux services publics pour permettre de changer massivement le mode de chauffage des immeubles et des collectivités à Ottawa. En se penchant sur ces changements, il est important de tenir aussi compte des possibilités apportées par la sobriété énergétique, pour veiller à ce que la demande en énergie des immeubles et des collectivités soit le plus faible possible.

Qu’est‑ce qu’un plan d’énergie communautaire?

La planification de l’énergie communautaire est le processus qui tient compte de la consommation de l’énergie dès le lancement du processus de planification de l’aménagement du territoire et des infrastructures et qui permet de recenser les occasions d’intégrer les solutions énergétiques locales à l’échelle des immeubles ou des quartiers. Le Plan d’énergie communautaireS’ouvre dans un nouvel onglet ou une nouvelle fenêtre(lien externe) décrit l’analyse des premières étapes, les cibles dans la consommation de l’énergie et le plan de mise en œuvre pour atteindre ces cibles. Dans le cadre de la Norme pour l’aménagement d’immeubles très performants, il faudra déposer des plans d’énergie communautaire dans les demandes d’approbation des plans de lotissement provisoires et dans les nouveaux plans d’aménagement local. Ce processus s’adresse aux collectivités nouvelles ou aux quartiers nouveaux qui subissent d’importants travaux de réaménagement dans la planification des solutions de chauffage à faible empreinte carbone pour les collectivités et les immeubles.

Les options d’énergie thermique à faible empreinte carbone

  1. ’énergie géothermique
  2. Le transfert de l’énergie des eaux usées
  3. La chaleur perdue
  4. L’énergie des quartiers à faible empreinte carbone

L’énergie géothermique

Il s’agit de l’énergie emmagasinée dans le sol sous forme de chaleur. On peut se servir de l’énergie géothermique pour chauffer et climatiser les petits immeubles comme les habitations (ce qu’on appelle souvent la géothermie) ou pour assurer le chauffage et la climatisation dans les grandes collectivités. Les systèmes géothermiques déploient la technologie de la thermopompe pour assurer l’échange de la chaleur avec le sol, ce qui ne produit presque pas d’émissions de gaz à effet de serre.

En 2021, la Ville d’Ottawa a commandé une étude du potentiel des ressources géothermiques en circuit ouvert sur son territoire. Il est essentiel de noter que cette étude n’a porté que sur le potentiel des ressources géothermiques en circuit ouvert. La plupart des secteurs d’Ottawa ont un fort potentiel en ressources géothermiques en circuit fermé. Cette carte interactive fait état du potentiel en ressources géothermiques en circuit ouvert à Ottawa.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter l’Étude du périmètre des ressources géothermiques en circuit ouvert (Open Loop Geothermal Resource Scoping Study).

Le transfert de l’énergie des eaux usées (TEEU)

Le TEEU désigne la captation et l’utilisation de la chaleur emmagasinée dans les réseaux d’égout. En faisant appel à la technologie de l’échangeur thermique, on peut extraire l’énergie des eaux usées pour apporter des solutions sobres en carbone aux problèmes de chauffage et de climatisation des différents immeubles, des nouveaux complexes immobiliers, et même de collectivités entières.

À titre d’exemple, on a déployé à Vancouver un système de TEEU dans le cadre du projet False Creek Neighbourhood Energy Utility. Ce système, qui capte la chaleur des eaux usées produites par les douches, les lave-vaisselle et d’autres sources, la recycle dans les immeubles.

En 2021, la Ville d’Ottawa a mené une étude pour se pencher sur le potentiel des systèmes de transfert de l’énergie des eaux usées sur son territoire. Cette étude a permis d’examiner différentes options pour les technologies du TEEU et la possibilité de les déployer sur le territoire de la Ville.

La carte interactive ci‑après fait état des conduites d’égout de la Ville d’Ottawa, dont le débit est suffisant pour permettre d’exploiter potentiellement des systèmes de transfert de l’énergie des eaux usées d’envergure commerciale (ce qui correspond à la définition de la technologie 3 dans l’étude). On peut déployer les technologies 1 et 2 dans un plus grand nombre de sites parce qu’elles permettent de se contenter de débits moindres. La Ville d’Ottawa dispose de données rétrospectives sur les débits mesurés pour certains sites. Elle dispose aussi de capteurs de données sur le débit, qu’elle peut déployer sur demande moyennant des frais. Pour soumettre une demande de données rétrospectives sur le débit ou pour déployer les technologies de mesure du débit dans certains sites, veuillez adresser un courriel à SurverseEgouts@ottawa.ca.

Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter l’Étude sur le périmètre de la chaleur perdue des égouts. [ PDF 18.237 MB ]

La chaleur perdue

Certaines entreprises produisent de la chaleur qui se perd et qui, si elle est captée, peut servir à chauffer les bâtiments. Ces possibilités, généralement exceptionnelles, peuvent se révéler hautement viables.

L’utilisation de la chaleur perdue de l’usine de production de papier Kruger à Gatineau, qui sert à chauffer la collectivité Zibi de la chute Chaudières, en est un exemple. Bien que les sources de chaleur perdue puissent être lucratives, il faut pouvoir compter à long terme sur les sources prospectives de chaleur perdue.

L’énergie de quartier à faible empreinte carbone

Les réseaux d’énergie de quartier distribuent l’énergie thermique parmi les différents immeubles d’un secteur ou d’un quartier. Les réseaux à faible empreinte carbone le font grâce à des sources d’énergie qui produisent peu d’émissions de gaz à effet de serre ou qui n’en produisent pas du tout.

Ces réseaux sont généralement constitués d’un centre de chauffage et de climatisation, ainsi que d’un ensemble de conduites thermiques raccordées à un groupe d’immeubles. L’énergie thermique provient parfois de différentes sources. Pour que l’empreinte carbone soit faible, il faut que les technologies géothermiques ou du TEEU soient les sources les plus courantes.

Les réseaux d’énergie de quartier à faible empreinte carbone sont avantageux pour plusieurs raisons :

  • ils permettent de recourir à des solutions qui ne sont pas toujours rentables à petite échelle;
  • on peut faire appel à un seul système pour remplacer de nombreux appareils individuels fonctionnant au gaz;
  • ils permettent parfois de capter la chaleur excédentaire ou perdue d’un bâtiment pour en profiter dans d’autres bâtiments.

L’expérience vécue dans les villes nord‑américaines laisse entendre que l’énergie de quartier devient viable quand il faut chauffer et climatiser environ un million de pieds carrés (92 903 mètres carrés). Tout dépend de l’analyse des charges pour le chauffage et la climatisation, de même que de l’architecture du secteur à doter d’un système d’énergie. Généralement, les réseaux d’énergie de quartier apportent des économies d’échelle et permettent d’échanger l’énergie entre des sites à chauffer ou à climatiser dans différentes périodes.

Pour établir le rapport avec les collectivités, disons que les réseaux d’énergie de quartier offrent un potentiel valable de promouvoir une offre thermique durable en s’étendant au‑delà des secteurs dans lesquels ils sont d’abord établis pour servir les immeubles existants qui font déjà appel à un système de chauffage par combustion.

À Ottawa, il y a aujourd’hui, en place ou en développement, plusieurs réseaux d’énergie de quartier, même s’ils ne sont pas tous sobres en carbone. On planifie souvent les nouveaux réseaux pour qu’ils soient tout de suite sobres en carbone, et il faut rénover les vieux réseaux pour assurer la transition avec les combustibles de chauffage à faible empreinte carbone.

Le réseau fédéral de l’énergie des quartiers

Ce réseau, opérationnel depuis 1918, sert les secteurs du centre‑ville et du pré Tunney, soit essentiellement les édifices du gouvernement fédéral, dont les édifices du Parlement. Il permet de chauffer 80 immeubles et d’en climatiser 67. Le réseau originel est mû par le gaz naturel fossile.

On mène actuellement des plans importants pour assurer la transition avec la sobriété en carbone d’ici 2030. Pour de plus amples renseignements, le lecteur est invité à consulter le site Web Réseau énergétique de quartier de la région de la capitale nationale.

La collectivité Zibi

Le réseau d’énergie de quartier constitue le service public de la collectivité Zibi. Dans le cadre d’un partenariat réunissant sur un pied d’égalité Hydro Ottawa et la collectivité Zibi, ce réseau assure le chauffage et la climatisation carboneutres de l’ensemble des locataires, des résidents et des visiteurs de Zibi dans cette collectivité riveraine de 34 acres (13,76 hectares). La chaleur industrielle perdue à faible température est récupérée dans l’usine de papiers‑mouchoirs Kruger dans les environs et est injectée dans le réseau. Durant l’été, la chaleur est rejetée directement dans la rivière des Outaouais ou en passant par des refroidisseurs pour produire économiquement de l’eau refroidie afin de climatiser les immeubles. La centrale, mise en service en décembre 2021, sert actuellement trois immeubles résidentiels et trois immeubles de bureaux dont la superficie totalise 615 000 pieds carrés (57 135 mètres carrés).

L’Université Carleton

Les immeubles de l’Université Carleton sont servis par un réseau d’énergie de quartier qui fait appel à la vapeur produite dans une centrale de chauffage. Cette centrale de chauffage est mue par le gaz naturel fossile. En 2018, on a commencé à installer un système de cogénération de 4,6 mégawatts afin de chauffer et d’électrifier le campus.

Le Plan directeur de l'énergie de l’Université Carleton décrit dans leurs grandes lignes les plans de cette institution pour devenir carboneutre d’ici 2050; des chaudières électriques assureront alors l’alimentation en eau chaude de faible température dans les immeubles de tout le campus.

L’Université d’Ottawa

Le campus du centre‑ville de l’Université d’Ottawa est servi par une boucle de chauffage et de climatisation de quartier. L’Université entend devenir un campus carboneutre d'ici 2040.