La spongieuse en bref
La spongieuse (Lymantria dispar dispar [LDD]) est un insecte qui était autrefois appelé « lymantride spongieuse ». Elle se nourrit de feuilles d’arbres au stade de chenille.
Que fait la Ville à ce sujet?
La Ville d’Ottawa suit de près l’infestation cyclique de spongieuses depuis l’observation de signes avant-coureurs en 2020. Grâce à des relevés réguliers et à l’aide de ses partenaires, comme le ministère du Développement du Nord, des Mines, des Richesses naturelles et des Forêts, la Ville a été en mesure d’informer les résidents des pratiques exemplaires et de l’état de l’infestation.
Les résultats des relevés ont permis à la Ville de repérer les secteurs susceptibles de présenter un nombre important de spongieuses au printemps et à l’été 2022. Les Services forestiers, en collaboration avec des groupes communautaires, ont fourni le matériel et les instructions nécessaires à l’installation de pièges de toile sur les arbres infestés. La Ville tient à remercier les associations et les groupes communautaires qui ont pris part à cette initiative.
La Ville d’Ottawa continuera de suivre l’évolution des populations de spongieuses et d’échanger de l’information avec ses partenaires pour que les mesures appropriées soient mises en place et que les résidents disposent d’informations à jour.
Que pourraient remarquer les résidents?
Il se peut que les résidents constatent au printemps la présence de groupes importants de chenilles sur les troncs et les branches des arbres et une perte de feuilles (défoliation).
Que peuvent faire les résidents?
Sur leur terrain, les résidents peuvent faire ce qui suit pour réduire les dommages causés aux arbres :
Signaler la présence de spongieuses
Les résidents peuvent signaler la présence de spongieuses au moyen de l’outil de signalement en ligne de la Ville, ce qui aide l’administration municipale à orienter et à coordonner le travail de surveillance dans la ville. Le personnel municipal peut se servir de cette information pour compléter les données issues des relevés d’amas d’œufs que la Ville effectue à l’automne et au printemps, et pour déterminer le degré d’infestation dans un secteur donné.
Retirer les amas d’œufs (août à mai)
Les résidents peuvent inspecter leur terrain pour repérer les amas d’œufs et les retirer des surfaces. Il suffit ensuite de les laisser dans un seau d’eau savonneuse pour les détruire.
Ressources
Utiliser du Btk (mai à juin)
Le Btk (Bacillus thuringiensis ssp. Kurstaki) est un biopesticide qu’on peut se procurer en quincaillerie pour éliminer les spongieuses. Le produit affecte le système digestif des chenilles, et ne doit être utilisé qu’à partir du mois de mai jusqu’au début juin, quand la spongieuse est encore au stade larvaire (chenille).
Retirer les chenilles à la main (mai à juillet)
Cette méthode est à privilégier pour les petits arbres nouvellement plantés, les arbustes et les plantes infestés par la spongieuse. Il faut, si possible, les secouer doucement pour faire tomber les chenilles des feuilles, puis inspecter soigneusement les feuilles, les branches et le tronc pour repérer les chenilles restantes et les retirer avec des gants. Les chenilles tombées et retirées doivent ensuite être mises dans un seau d’eau savonneuse pour être détruites. Attention : comme les chenilles ont de longs poils qui peuvent irriter la peau, il est recommandé de porter un chandail à manches longues et des gants.
Enrouler les troncs d’arbre de jute (mai à septembre)
À la mi-juin, les chenilles atteignent une taille d’environ 2,5 cm et s’installent sur les troncs des arbres. Les résidents peuvent réduire le nombre de chenilles en les emprisonnant dans une toile de jute. Pour ce faire, il faut plier la toile en deux, l’enrouler autour du tronc et l’attacher à l’aide d’une ficelle. Les chenilles s’y accumuleront et les résidents pourront ensuite la retirer pour qu’elle soit ramassée lors de la collecte en bordure de rue.
Ressources
Caractéristiques et cycle de vie
Insecte envahissant indigène en Europe, la spongieuse est actuellement présente dans une grande partie de l’est du Canada. La chenille de cet insecte se nourrit des feuilles et du feuillage de nombreux feuillus et résineux, et peut dévorer plus de 300 espèces végétales, y compris des plantes d’ornement et de jardin. Cet organisme nuisible, qui produit des infestations cycliques tous les 7 à 10 ans, inquiète en raison de la défoliation qu’il cause, laquelle est parfois si importante qu’elle semble affecter grandement la santé de l’arbre. Toutefois, en l’absence d’autres facteurs aggravants, comme une sécheresse, la défoliation a rarement une incidence à long terme.
Aperçu du cycle de vie
- La spongieuse hiverne sous forme d’œufs, souvent sur l’écorce des arbres.
- Au printemps, les œufs éclosent et les larves montent dans les arbres pour se nourrir des nouvelles feuilles.
- Au début, la chenille se nourrit le jour, mais lorsqu’elle arrive à maturité, elle se nourrit essentiellement la nuit.
- Les larves matures ont environ 50 mm de longueur. Elles sont foncées, poilues, avec une double rangée de cinq paires de taches bleues, suivie d’une double rangée de six paires de taches rouges sur le dos.
- Les mâles adultes sont de couleur brun pâle et sont effilés, tandis que les femelles sont blanches et costaudes.
- La spongieuse arrête de se nourrir en juillet-août.
Conséquences sur les arbres
- Les larves mâchent et perforent les feuilles, ou les dévorent en entier.
- Fin juillet, il est possible de constater la présence de masses spongieuses d’œufs sur les troncs et les branches des arbres infestés, et sur différentes choses, comme l’équipement de plein air, les remorques et les véhicules.
- Dans les cas d’infestations graves, les arbres et les arbustes sont complètement défoliés sur de grandes superficies; malgré la capacité des arbres à produire de nouvelles feuilles pendant l’été, les dommages entraînent des pertes de végétation considérables.
- Les arbustes et les plantes du sous-étage peuvent aussi être touchés.
Situation actuelle
Selon les récents relevés de défoliation menés en août 2022, il semble que les populations de spongieuses soient actuellement en baisse. En effet, la défoliation est maintenant moins importante qu’à l’été 2021, et l’on recense moins de chenilles, de spongieuses adultes et d’amas d’œufs que dans les années précédentes.
Il importe de souligner que les infestations de spongieuses sont typiquement cycliques, c’est-à-dire que les populations fluctuent en raison de divers facteurs naturels. Les infestations surviennent en général tous les 7 à 10 ans, un phénomène qui s’observe depuis de nombreuses années à Ottawa.
Apparition de la spongieuse en Amérique du Nord et en Ontario
La première infestation connue en Amérique du Nord a eu lieu en Nouvelle-Angleterre, en 1889. En Ontario, la présence de la spongieuse a été consignée pour la première fois en 1969, sur l’île Wolfe, près de Kingston. Cet insecte s’est maintenant acclimaté en Ontario, et sa présence à Ottawa a été constatée pour la première fois au début des années 1980. Depuis, des cycles d’infestation se produisent, généralement tous les 7 à 10 ans.
Foire aux questions
Qu’est-ce que la spongieuse?
La spongieuse est un insecte défoliateur introduit au pays, qui est considéré comme un parasite dans l’est de l’Amérique du Nord, où il ravage les forêts et les arbres. La chenille, ou la larve de l’insecte, mange les feuilles des arbres, ce qui les rend plus vulnérables aux maladies et aux dommages causés par d’autres insectes.
Quelle est l’ampleur des dommages que la spongieuse peut causer aux arbres?
Les dommages causés aux arbres dépendent du degré d’infestation, des défoliations antérieures et de la vulnérabilité de l’arbre. La défoliation peut varier en gravité, allant d’une défoliation légère à une défoliation presque complète. Si l’arbre a été affaibli ou stressé par d’autres facteurs, et a été attaqué à plusieurs reprises dans les dernières années, une défoliation sévère peut entraîner sa mort. La plupart des arbres se remettent toutefois d’une infestation.
Mon arbre va-t-il mourir à cause d’une infestation de spongieuses?
C’est très peu probable. S’il s’agit d’un arbre à feuilles caduques, même si la défoliation est totale, il est probable que ses feuilles repoussent d’ici le mois d’août. Toutefois, la présence de spongieuses peut contribuer à la mort de l’arbre si sa santé est affectée par d’autres facteurs, comme une sécheresse, une maladie ou la présence d’autres insectes, comme la livrée des forêts. Il faut garder en tête que la plupart des arbres d’un certain âge ont probablement déjà été infestés par la spongieuse à un moment ou un autre de leur vie.
Existe-t-il des méthodes de contrôle naturelles?
Oui. Un grand nombre d’insectes et d’autres arthropodes, d’oiseaux et de petits mammifères se nourrissent d’importantes quantités de spongieuses (œufs, chenilles, nymphes et insectes adultes). Au Canada, on compte plus de 40 espèces connues d’oiseaux prédateurs qui s’en nourrissent : certaines des plus connues sont le geai bleu, le merle d’Amérique, la mésange à tête noire et le moqueur chat. La cicindèle, la punaise des bois, la fourmi, la guêpe jaune et la guêpe à taches blanches sont au nombre des insectes les mieux connus qui contribuent à contrôler les populations résiduelles de spongieuses entre les infestations. Du côté des petits mammifères, les musaraignes, les taupes et les souris sont des prédateurs efficaces. Il existe plus de 100 insectes qui sont des parasites pour la spongieuse (œufs, larves et nymphes).
Qu’est-ce qui a mis fin aux éclosions dans le passé?
La spongieuse a plusieurs prédateurs naturels. Toutefois, pendant les périodes d’infestation où la population de spongieuses atteint un niveau épidémique, ce sont généralement les deux prédateurs naturels suivants qui parviennent à y mettre fin :
- Virus de la polyédrose nucléaire (VPN);
- Champignon Entomophaga maimaiga.
Comment savoir si les méthodes de contrôle naturelles commencent à faire effet?
Les amas d’œufs qui hivernent et qui sont en santé sont généralement de la grosseur d’une pièce de deux dollars. Toutefois, lorsque le VPN et le champignon sont présents dans une population, les femelles plus fragiles produisent des amas d’œufs plus petits. Lorsque la taille moyenne des amas est environ de la grosseur d’une pièce de 10 cents, cela indique que la population n’est pas en santé et qu’elle devrait chuter sous peu.
Les températures froides d’hiver peuvent-elles nuire aux spongieuses?
À Ottawa, il est presque certain que les grands froids entraînent la mort d’amas d’œufs. Cependant, même les froids extrêmes sont peu susceptibles de résorber une infestation. En effet, il faut que le mercure affiche au moins -25 °C pour que les embryons de la spongieuse commencent à mourir, et ces températures doivent perdurer de trois à cinq jours pour que le taux de mortalité soit considérable. La neige peut aussi agir comme couche isolante et protéger les amas d’œufs des grands froids.
Quelles sont les essences d’arbre les plus touchées par la spongieuse?
La chenille de la spongieuse préfère les feuilles de feuillus à feuilles caduques, comme l’érable, l’orme et le chêne, ce dernier semblant être le plus touché à Ottawa. Elle se nourrit également de feuilles de pommiers, d’aulnes, de bouleaux, de peupliers et de saules. Lorsqu’elle arrive à maturité et ne trouve plus de feuillage parmi ses essences de prédilection, la chenille commence à se nourrir de plus de 300 espèces végétatives, tels des conifères comme le pin et l’épinette.
Pourquoi la Ville n’a-t-elle pas procédé à une vaste pulvérisation aérienne pour lutter contre la spongieuse? L’envisage-t-elle?
À ce stade de l’infestation, la Ville n’envisage pas de programme de pulvérisation aérienne. Le personnel municipal surveille la défoliation et coordonne les relevés pour estimer les populations d’insectes. À la lumière des données des relevés et en concertation avec des experts et des partenaires de l’ensemble de la province, il élabore des plans d’intervention future contre la spongieuse qui tiennent compte de tous les outils disponibles, y compris les pesticides.